Toc, Toc, bonjour (ou pas) !

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Les jours passent, et se ressemblent...

6h30 : Toc, toc, bonjour monsieur, il faut se lever ! Vous allez prendre une douche, on va venir vous chercher. (on vous met dans une baignoire en caoutchouc nu et allongé avec un drap sur vous, on vous lave, on vous sèche, on vous habille et on vous remet dans votre lit). Et voilààààà c’est fait !


7h15 : Toc, toc, bonjour, alors bien dormis ? Café, thé ou chocolat ? à peine répondu du café sans lait on vous demande :

  - Biscote ou pain ?

- Euh du pain s’il vous plait !

  - Beurre et confiture ?

- Parfait merci.

  - Ah oui j’oubliais avec ou sans sucre ?

- Euh... sans sucre merci.

  - Et voilà à bientôt.

- Merci et bonne journ... ça y est la porte a claqué je me trouve seul devant mon plateau avec une paille dans le café (donc cela ira pour boire), mais très compliqué pour tartiner et manger le pain sans aide...


7h45 : Toc, toc, bonjour alors ça y est c’est terminé ?

  - Vous n’avez pas faim ?

- Si mais je ne peux pas manger seul ! Pouvez-vous m’aider pour les tartines s’il vous plait je ne peux rien faire seul...

  - Ah oui pardon.

L’aide-soignante m’aide tout en me disant que les infirmiers vont venir me faire des prises de sang et me donner mes médicaments contre la douleur.

  - Bonne matinée à vous, voulez-vous que je vous mette la télévision ?

- Oui, merci beaucoup et bonne journée à vous !

Et clac la porte avec la télévision qui met un peu d’ambiance...


8h15 : Toc, toc (pas de bonjour)

  - Je viens pour les prises de sang et tenez ouvrez la bouche 2 comprimés anti-douleurs et le médecin va passer dans quelques minutes avec des internes.

Merci beaucoup et toujours le claquage de porte...


8h30 : Pas de Toc, toc et pas de bonjour la porte s’ouvre.

- Bonjour docteur, pas de réponse, il est en train de parler au groupe d’internes.

  - Alors voyez-vous ce monsieur est arrivé il y a 5 jours et patati et patata on va lui proposer tel médicament demain... etc... etc...

Les internes vous regardent avec un léger petit sourire, ils sont un peu plus humains que les médecins, mais je pense qu’une fois médecins ils seront tous comme les autres !

Pas de aurevoir, ni à bientôt, ni rien du tout. Je n’ai rien compris avec leurs noms de médicaments, patience on verra plus tard !

Je ne vais vous décrire chaque jour qui passe, mais j'ai pu passer de "bons" jours grâce à toutes les personnes qui sont venu me voir, me visiter, des amis des membres de ma famille...

De "bons jours" grâce au personnel soignant, infirmières et aides-soignants qui sont là, aux petits soins pour vous ! Pas tous les jours car elles ont beaucoup de travail et je ne suis pas seul dans l'hôpital !

  La tétraplégie est quelque chose de dur, car vous êtes complètement dépendant de tout... que ce soit comme j’ai pu le dire la toilette, tout comme se nourrir. De plus, ma famille ne peut pas être au quotidien avec moi uniquement ! Cela est normal, ils ont aussi leur propre vie, ainsi que mes frère et sœurs. Donc rien de trop de réjouissant au quotidien, même si l’aumônier venait me faire quelques visites quasiment tous les jours. Et puis comme les médecins me le disaient, « il va falloir vous y faire, pas grand-chose de plus ! C’est le problème de votre maladie vous ne pourrez pas vous relever. »

  La plus grande chance que je puisse avoir, c’est que j’ai une famille aimante et présente le plus possible au quotidien pour moi. Je me souviens pour la petite histoire, de la venue de mon petit frère Geoffroy qui dans la journée ne pouvait pas me visiter, et qui s’était fait « enfermer volontairement » dans l’hôpital pour que nous puissions passer du temps ensemble à papoter et se raconter quelques blagues !

  Le « hic » c’est qu’il s’est fait avoir par un aide-soignant de nuit qui lui a dit que les visites étaient terminées (à 20h30 !!!) et qu’il devait quitter l’hôpital de suite !

  Geoffroy (mon petit frère) ne se laisse pas démonter et lui dit : « Si vous aviez un membre de votre famille qui serait dans l’état de mon frère et que vous ne pouviez pas le visiter dans la journée à cause de votre travail, ne feriez-vous pas n’importe quoi pour aller le voir ? »

L’aide-soignant très touché par cette réaction lui propose que tous les soirs où il se trouve, Geoffroy lui téléphone sur son portable pour lui ouvrir les portes et il pourra passer une heure avec moi-même tard le soir.

Ce furent de très beaux moments vécus avec mon frère !

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