Mort de Jean-Paul II et...
Puis, vient un jour un matin le neurologue accompagné de quelques étudiants en médecine. En effet, l'hôpital de la Pitié, est un hôpital où de nombreux étudiants se forment afin de devenir médecins, chirurgiens etc...
Après la discussion du matin, savoir si j'avais passé une bonne nuit, savoir si j'ai pris mon petit déjeuner, les médicaments... Le neurologue, me propose un nouveau traitement qui se nomme la : Mitoxantrone, il m'explique que c'est un médicament que l'on donne aux personnes en général qui sont atteintes d'un cancer.
- Mais on a découvert que ce médicament, pouvait être bénéfique aussi, pour ceux qui étaient atteint de la sclérose en plaques. En effet nous pouvons connaitre autour de nous quelques personnes qui prennent de la Mitoxantrone, et pour qui les effets sont bénéfiques.
Il me dit ensuite que pour prendre ce médicament, le patient doit être suivi, par des prises de sang. Le neurologue, me demande de bien réfléchir avant de prendre ce médicament, car c'est un traitement lourd et, alors que je lui avais dit que je ne voulais plus prendre aucun traitement étant donné mon état de santé.
Il voulait donc que je réfléchisse quand même avant de prendre une décision définitive. Je lui dis que je lui donnerai une réponse après le week-end. J'avais donc deux jours pour réfléchir à prendre ou ne pas prendre ce traitement !!!
Après avoir fait des recherches et s'être renseigné autour d'eux, ma famille m'explique de quoi il s'agit et j'ai pris la décision de ne pas prendre ce médicament. Trop peur des effets secondaires qu'à l'époque il pouvait donner et peut-être toujours maintenant.
Mon choix a donc été fait à partir de documents de l'Afssaps qui ont fait que ma décision a été un refus total. Il y avait une phrase de ce document qui m'a fait dire que j'avais déjà une SEP, et que je n'avais pas besoin de me rajouter une maladie de plus... :
" A ce jour, 8 cas de leucémies secondaires (dont 4 fatales) ont été rapportés en France chez des patients traités par mitoxantrone pour une sclérose en plaques".
En effet, la Mitoxantrone, peut donner la leucémie... ainsi que des problèmes cardiaques...
Alors arrive le jour de la venue du médecin, le lundi matin, le neurologue passe avec les aides-soignants, quelques médecins, les infirmières du service, et là, il me pose la question :
- « alors, avez-vous pris une décision? »
j'ai donc pris deux petites secondes de réflexion, et je lui dis :
- « voilà docteur, je pense que je ne vais pas prendre ce médicament, car je ne souhaite plus prendre de traitement en ce moment... et étant donné que ce traitement est lourd, ma SEP me suffit... je n'ai pas envie d'avoir la leucémie ou d'autres problèmes...»
Je choisis donc de risquer de rester avec ma tétraplégie à vie sans possibilité de m’en sortir ! C’est un risque c’est vrai, mais j’avais sincèrement peur des risques possibles !
Nous sommes au mois de mars 2005 et comme étant catholique, je regarde les informations qui nous montre la santé du Pape Jean-Paul II qui diminue de plus en plus et les inquiétudes du monde chrétien nous fait comprendre que ce sont bientôt ces derniers instants.
Fin mars 2005 le Pape Jean Paul II diminue de plus en plus et moi je suis toujours allongé dans mon lit sans bouger en suivant les informations de sa santé... J'assiste devant mon poste de télévision à la fin de vie de ce grand homme qui a beaucoup souffert !
Et le 2 avril 2005 a 21h37 le Vatican annonce que : " LE PAPE EST MORT ". Pour ma part comme Catholique et futur prêtre cela me touche énormément, surtout que je l'avais rencontré lorsqu'il est venu en France en 1997 pendant les JMJ de Paris, rencontre aussi en face à face lors de ma rentré au séminaire en 1999, mais aussi lors des JMJ à Rome en 2000 et aux JMJ de Toronto (Canada) en 2002, il est LE Pape de notre génération des années 1978
Les jours continuent et je prie le Pape Jean-Paul II que tout le monde acclamait en disant « Santo Subito », Saint tout de suite !
Oh oui comme j’aimerais qu’il soit Saint !
Mes traitements se suivent tous les jours et 3 jours après l'annonce de sa mort, mes parents viennent me visiter dans ma chambre. Quelque chose d'extraordinaire va se passer, mon pouce de doigt de pied bouge très légèrement, j'arrive à le faire bouger...
TROP TROP TROP HEUREUX !
Au fond de moi, je suis convaincu, sûr et certain qu'un jour je remarcherai ! Mais les médecins en sont beaucoup moins convaincus !
- "Vous savez ce n'est pas avec les traitements (cortisone) que nous vous donnons que vous vous en sortirez. Ce que nous vous donnons permet de calmer, pas de guérir."
Mais pour ma part j'en suis sûr et certain je sortirai de cet hôpital debout, sur mes deux jambes en marchant ! Je ne dis pas en courant, mes en marchant !
À force de combats, de luttes morales, de volonté, et je pense aussi que mes prières dans les derniers jours de vie du Pape Jean Paul II, j'arrivais toujours à bouger ce petit doigt de pied.
Mais pourquoi pas plus ?
Au bout de deux semaines, le neurologue voit bien que les choses changent dans mon corps et prend la décision de me faire changer de service pour faire de la rééducation !
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