Chapitre 4
Je déteste faire les courses seule, déjà cela maximise les risques de devoir payer moi-même … Je me demandais si Michelle se rend compte de la chance qu'elle avait, à ne pas avoir à s'occuper des pruneaux.
En plus, j'avais contacté trois de mes petits copains, et aucun n'était disponible. Et le quatrième habitait à l'autre bout du pays. Comme d'habitude, je devais tout faire moi-même ...
À moins que ...
J'écrivis un texto à Timothée, un de mes ex ( je l'aimais bien, mais j'ai voulu expérimenter comment évoluerait son niveau d'obéissance s'il cherchait à me récupérer ) pour lui demander d'acheter ces pruneaux.
Vu sa vitesse de réponse, je conclus que l'expérience était réussie et qu'elle méritait d'être reproduite. Dans le doute, j'envoyai rapidement un texto à Andy pour le plaquer, ça lui apprendra à préférer fêter l'anniversaire de sa mère que d'être là quand j'ai besoin de lui. Pour l'expérience, je rajoutai " Timothée, lui, a été là pour moi. Tu veux te faire pardonner ? Ramène-moi du gros sel ", on verra ce que cela donnera.
Il ne me restait plus que la grande racine de l'arbre de la forêt … Euh, elle a qu'un seul arbre la forêt ? J'appelle pas ça une forêt, j'appelle ça un arbre en fait.
Un coup de fil à Viviane s'imposait.
" Hey, Viviane, bien ou bien ?
- On s'est vu il y a une heure et tu sais que je préfère le corbeau au téléphone ...
- Je voulais savoir, pour ta grande racine du grand arbre de la grande forêt, je reconnais l'arbre comment ?
- T'es déjà allée dans la Grande Forêt ?
- J'ai l'air d'un écureuil ?
- C'est un arbre géant qui pousse sous terre. Ses branches dépassent et forment quelque chose qui ressemble à une forêt de notre point de vue.
- D'accord, et comment tu fais habituellement pour les récupérer, tes racines ?
- Tu n'as pas le monopole de la méthode " je demande à des idiots de faire le sale boulot pour moi ".
- Je ne sais pas comment je dois le prendre.
- Peu importe, tant que tu me ramènes ce que je t'ai demandé.
- Tu parles comme ça à tous ceux qui te sollicitent ?
- Non, seulement à celle qui n'a pas d'autre alternative que de faire ce que je lui demande si elle veut échapper à son renvoi. Je te laisse, j'ai des salamandres au four. "
Elle me raccrocha au nez, ce qui fut très contrariant, mais ce n'était pas le moment d'y penser. Il me fallait réfléchir à comment récupérer ces racines …
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