Nuit du 24 août.
Tout est calme. La pleine lune éclaire la petite place où seuls les rongeurs et le cri d’un vieux hibou troublent le silence.
Soudain, un bruit de charrette tirée par des chevaux affole les rongeurs qui courent se cacher dans divers trous des maisons alentour.
Le hibou lève la tête et aperçoit la carriole s’arrêter devant les grandes portes de l’orphelinat.
Un homme chaudement vêtu en descend et dépose un paquet dans un petit trou adapté, après avoir tiré sur la cordelette, se dirige vers sa carriole qui repart aux galops des chevaux.
Le hibou gonfle ses plumes, s’ébroue et une fois le silence de la nuit revenu, s’envole vers son repas en hululant.
Au même instant, deux mains s’emparent du petit paquet qui disparaît dans les entrailles de la grande bâtisse.
La jeune femme avance dans la grande salle, son chargement sagement endormi contre son sein. Elle marche d’un pas lent, luttant contre le sommeil.
L’infirmière se dirige vers elle, lui prend le nourrisson :
"Je m'en occupe. Allez vous reposer"
Elle dépose l’enfant sur une petite table afin de l’examiner. Il semble en parfaite santé, propre et porte de beaux vêtements. Une lettre sur un beau vélin accompagne l’enfant :
« Merci de prendre soin de cet enfant jusqu’à mon retour, il s’appelle Naël »
Cette lettre n’est pas signée et aucune indication ne permet d’identifier l’enfant ou l’auteur de ce mot.
Elle soupire en déshabillant l’enfant pour l’emmailloter dans les langes estampillés à l’effigie de la ville.
Elle inscrit sur une fiche la date et l’heure puis observe la petite tête blonde.
Elle réfléchit un instant et écrit : «Naël Delange »
Elle range les effets de l'enfant dans une boite à son nom qu'elle place dans l'étagère avec les autres boites.
Elle prend Naël et le couche dans l’un des berceaux au milieu des petits orphelins endormis.
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