C'est le week-end. Après s'être fait virer de la salle commune par les filles après le petit-déjeuner, on a décidé de faire une sortie entre mecs de Serpentards. Mon cousin et sa bande ont été super cools. Aucune dispute ou remarque blessante. Nous avons tous passé une excellente matinée. On est allés manger dans un restaurant de nourriture bien grasse et nos estomacs sont près à éclater. Entre nos ventres bien remplis et les discussions joyeuses et puériles, nous avons des sourires de gosses.

Nous rentrons dans notre salle commune pour aller faire une sieste. Les filles ne sont plus là. De la musique et des cris de joie parviennent du dortoir des filles. Immédiatement attirés par notre curiosité, on essaye de monter, mais une barrière magique nous en empêche. Même moi et mon cousin ne parvenons pas à la franchir. Alors les mecs crient pour demander le droit de monter. Le plus fort possible, pour couvrir la musique et les cris, comme de parfaits crétins. Maeve descend, enroulée dans une micro serviette jaune poussin. Je déglutis en la voyant. Bon sang ! Qu'elle est belle.

- Pas possible. On est toutes à demi-nues. Louise nous fait un cours de body-painting. Horace étant le seul gentleman de Serpentard, il a une autorisation spéciale à condition de porter un bandeau. Plusieurs filles ont besoin de ses doigts magiques.

Maeve tend une cravate verte à Horace qui s'empresse de la poser sur ses yeux. Elle lui saisit la main pour le guider dans les escaliers. Cependant, elle s'arrête et se plante devant Benoît, les poings sur les hanches.

- Benoit. OCCLUMANCIE BORDEL. Même Charline elle connaîtrait tes pensées si elle te voyait à cet instant. En plus, je croyais que le jaune n'était pas une couleur sexy.

Benoît rigole. Il reluque Maeve de la tête au pied, ce qui m'irrite. Il joue le joli cœur pour se faire inviter. Maeve et lui s'affrontent du regard en riant.

- Je te préférerais sans serviette ma chère Maeve. Je persiste. Le jaune n'est pas une couleur sexy. Mais sur toi, tout devient sexy. Tu es si bandante.

- On dit, tu es si Serpentard, quand on est bien élevé jeune homme. À propos de couleur pas sexy, que penses-tu de cet ensemble ? Je voulais l'offrir à ta prochaine conquête.

Maeve fait apparaître des bas transparents verts, un porte-jarretelle en dentelles, une culotte brodée et un soutif en dentelles transparent du plus bel effet. Benoît sourit. Ils se cherchent clairement. Plusieurs gars rigolent de la tenue montrée par Maeve. J'ai envie de frapper mon cousin.

- J'ai du mal à visualiser. Peux-tu l'essayer pour que je me fasse une idée. Rien que pour moi. Pour prouver à tous que c'est moi et pas mon cousin le bourreau des cœurs de Serpentards.

- Ah là désolée de te décevoir, mais vu les cris d'extase que j'entends, Horace et ses doigts magiques vous écrasent tous. Quant à ta petite compétition avec ton cousin.... Non seulement, il me met régulièrement dans son lit depuis qu'on a à peine onze ans, mais en plus... On s'est déjà envoyé en l'air tous les deux. Sur ce, je vous laisse en discuter entre mecs.

Elle me fait un clin d'œil espiègle et repart en courant. Je mets quelques secondes à comprendre ses propos. Maeve déforme les faits pour faire croire à de fausses rumeurs et me mettre mal à l'aise. Ou alors pour énerver Benoît et le rendre jaloux. Une taquinerie de chipie comme je les aime.

- Saleté. Je suis sûre que tu dis ça exprès pour me rendre jaloux. Hurle Benoît en riant.

Je rigole doucement. Les gars me pressent de questions. Je dois reconnaître que les propos à double sens de Maeve me mettent dans une situation délicate. Jamie a compris le détournement de fait sur la première partie de l'histoire. Il lève un sourcil concernant le fait que nous nous sommes envoyés en l'air. Jamie se doute que la chipie fait une espièglerie et attend mes explications en se marrant.

- Pour le lit, vous étiez tous là. La première fois, c'est le soir après l'agression de Sarah. Quant au reste..... Disons qu'elle omet certains détails volontairement pour me mettre mal à l'aise. Mais juste pour faire chier mon cousin.... Ben, je ne dirais rien de plus.

J'ai un air de crétin satisfait qui fait rire tous les gars y compris Benoît. Mon cousin ne semble pas jaloux et plutôt amusé. Je me demande ce qu'il sait vraiment. À vrai dire, cet aprem, quand les mecs ont parlé de leurs copines, Benoît a répondu à leurs questions en évoquant Louise et Maeve comme des petites sœurs. Il a reconnu n'avoir aucune petite amie. Au moment où il parlait de l'amour fraternel qu'il éprouve pour Maeve, il m'a regardé droit dans les yeux, comme cherchant à me faire passer un message.

Jamie appelle les filles. Il demande s'il peut monter aussi pour papoter avec sa sœur s'il met lui aussi sa cravate sur les yeux. Il prétexte des importantes discussions familiales ne pouvant attendre. Aucune fille ou mec n'est dupe. Jamie veut juste se taper l'incruste. Sarah descend. Son visage est couvert à moitié de dessins de petites écailles de serpent. Elle est vêtue au grand dam des autres garçons. Elle fait une bise à son frère et lui bande les yeux.

- C'est d'accord. Mais sache que tu devra nous faire don de ton corps et être notre esclave pour les prochaines heures.

Jamie se marre et accepte son sort, trop heureux d'avoir le droit de monter. Les cris de joie sont de plus en plus fort. On entend les rires de nos potes. Nous retentons sans succès de franchir la barrière. Des seaux d'eau de plus en plus froide nous punissant à chaque tentative. Benoît et moi sommes les plus persévérants et finissons recouverts de neige, puis entourés de glace. Malgré le froid, on continue, comme deux crétins qui s'amusent beaucoup.

Les gars sont désespérés quand nous finissons recouverts de goudron et de plumes. La fois suivante, nos nez sont deux carottes. Maeve nous crie que si on continue, elle va sévir. Sans hésiter une seconde, Benoît et moi, nous nous élançons d'un même bond. Nous montons les cinq premières marches et pensons réussir. Un mur de flammes, invisible aux yeux des autres, nous barre le chemin. Les flammes ne nous brûlent pas, cependant, elles s'attaquent à nos vêtements. Si on veut passer, il faudra dire adieu à nos vêtements et à notre dignité. On finit par rebrousser chemin en riant.

Horace et Jamie redescendent au bout de trois bonnes heures. Ils sont torse-nu. Leurs dos et leurs torses sont recouverts de dessins de faux tatouages. Des serpents, des têtes-de-morts, des écailles. Leurs joues de marques de rouge à lèvres. Ils ont des sourires de gosses. On leur tombe tous dessus et on les tabasse pour rire, en représailles pour le bon moment qu'ils ont passé sans nous.

Ils nous racontent qu'ils ont gardé leurs cravates au début. Horace a massé les épaules de plusieurs filles sans rien y voir à la demande de Charline. Tout ce qu'il sait, c'est que les demoiselles étaient allongées sur le ventre et sans soutien-gorge. Jamie servait de repose-bras ou pied, parfois embrassé par Alice. Il tenait des trucs lourds sans savoir ce dont il s'agissait.

Au bout d'une heure, les garçons ont eu le droit de retirer leurs cravates. Le spectacle offert à leurs yeux est la raison de ce sourire de parfait crétin. Les filles sont en train de se peindre des motifs sur le corps et sont en tenue courte voire en sous-vêtements. Jamie a eu le droit de peindre des motifs sur le corps d'Alice sous la supervision de Louise. Il a pu peindre aussi sa sœur. Horace, lui s'est occupé de Charline et Maeve. Puis les deux gars se sont vu retirer leurs tees shorts et ont servi de cobaye aux filles. C'est ainsi qu'ils ont été recouverts de rouge à lèvres en remerciement. On entend Maeve crier.

- Whaou, c'est trop beau Horace. JE T'AIME GRAND FRÈRE.

Benoît crie en demandant à voir. Il ne croit pas un instant aux paroles de Maeve. Ils se disputent gentiment. Maeve exagère le talent d'Horace et insiste sur ses doigts magiques pour faire rougir son grand frère. Aucun doute. Maeve et Horace ont fait la paix et elle montre tout son amour de petite sœur au grand jour. On entend les filles rirent et se chamailler.

- Soit.

Les mecs se retrouvent assis sur des chaises. Collés sans possibilité de bouger sauf Horace et Jamie. Benoît obtient même un bâillon sur la bouche qui le fait rire. Les filles descendent. Alice arrive en première. Son visage et ses bras sont peints comme si elle était une lionne. À part qu'elle est en débardeur, on ne voit rien d'autre. Elle défile avec aise. Puis, elle va s'asseoir sur les genoux de Jamie et l'embrasse avec passion sous les quolibets des mecs.

Charline s'avance à son tour. Un museau de petit écureuil, les cheveux relevés. Les bras recouverts de petites fleurs et de jolis papillons. Toujours en débardeur. Les mecs n'osent rien dire. Ils savent que s'ils ouvrent la bouche, moi ou Horace leur ferons subir de graves représailles. Charline se pose sur mes genoux à ma plus grande surprise en tirant la langue à Horace. Un traquenard se prépare.

Plusieurs filles défilent ensuite. Des épaules ou des visages peints. Plus ou moins habillés. Certaines se posent sur les genoux de leur copain ou frère. Les autres s'assoient aux quatre coins de la salle commune. Toutes les filles ont de grands sourires et semblent préparer un mauvais coup.

Louise arrive, en micro short et débardeur. Des toiles et des araignées. Flippant et hyper sexy. Elle se fait siffler en souriant et retire le bâillon de Benoît qui lui fait un baise main. Louise obtient le droit de s'asseoir sur ses genoux et se blottit contre lui, dans une position tendre certes, mais pas amoureuse.

Sarah arrive dans la même tenue. Mais elle, c'est des serpents qui recouvrent ses cuisses, ses bras, son dos et son visage. Horace est sous le charme, bouche grande ouverte. Sarah s'aperçoit que Jamie est occupé. Alice lui tire la langue avec amusement. Elle regarde dans ma direction et voit Charline qui effectue la même grimace. C'est donc cela le traquenard. Sarah est donc contrainte de s'asseoir sur les genoux d'Horace dont le visage s'éclaire. Elle gronde du doigt ses deux copines.

Maeve est la dernière. Horace et Jamie pointent leur baguette de leur main libre vers les gars. Toutes les filles font de même. D'abord deux mains de couleur violettes et vertes. Puis deux avants bras. Une jambe, puis l'autre. Maeve est en maillot de bain noir. Culotte échancrée à ficelles. Haut de deux triangles maintenus par une ficelle fine. Escarpins noirs monstrueusement hauts. La peau entièrement recouverte de minuscules écailles vertes, brunes, noires, rouges, jaune. Une tête de Serpent sur le haut de chaque sein. Des veines bleues et or partent de ses yeux vers son dos. Dans son dos, une magnifique tête de dragon Magyar à pointes avec des yeux violets.

Je la dévore des yeux. Je suis à la limite de baver. Je murmure un sort pour cacher son corps aux yeux des autres mecs, mais elle le contre et continue de parader. J'entends Benoît siffler et lui tenir des propos graveleux. Il lui demande si elle veut bien refaire de la pôle dance dans cette tenue. De la neige se met à tomber sur sa tête. Il rit.

- Alors ? Louise et Horace n'ont pas un talent fou ? Allez, je veux t'entendre le dire. Reconnais que tu as tort et que tu es un crétin. Lui susurre Maeve d'un ton mielleux dégoutant.

Benoît la regarde droit dans les yeux. Leur complicité est évidente. Je ne ressens pas de jalousie bizarrement. Plutôt de l'amusement, comme quand Maeve cherche à faire rougir Horace.

- Je suis un crétin fou d'amour pour une fille qui me déteste. Mais je réfute le rôle du méchant de l'histoire.

Maeve se met à rire. Je ne comprends pas bien les propos de Benoît. Il y a sûrement un sens caché qui m'échappe. En tout cas, ses propos font bien rire mon petit canard. Maeve se tourne vers moi et telle une danseuse, s'expose à ma vue en tourbillonnant lentement.

- Alors majesté, comment vous me trouvez ?

Je lui fais un grand sourire. Elle est si belle. Si espiègle.

- Très Serpertard pour un vilain petit canard ronchon.

Je l'ai vexée et je me retrouve avec un bec de canard et des plumes vertes sur les bras jusqu'au lendemain matin. Bon sang, mon petit canard m'a tellement manqué.