19. Making love
Miguel avait attentivement écouté la jolie blonde qui lui faisait face. Il avait entendu son désir, son besoin de se libérer des carcans d'une existence dont elle n'était plus maîtresse depuis longtemps. Il avait également compris que son plus grand rival n'était pas son mari, mais bel et bien cet amour de jeunesse fauché en plein vol.
Tormenta de fuego, un célèbre morceau de Ruben Romero et Lydia Torea, enveloppait le couple de ses sonorités gitanes et de son rythme flamenco tandis que le trentenaire se levait de table et invitait Laurène à danser avec lui.
- Je ne suis vraiment pas douée pour les danses de salon... sourit-elle à son hôte.
- On s’en fout ! répliqua l'hidalgo en la faisant pivoter avec grâce autour d'elle-même. Le flamenco, c’est le spectacle, l’art de la fête, de la création musicale... Longtemps considéré comme subversif par les bien-pensants, une incitation à la débauche même, c’est presque un hymne à la liberté !
Les prunelles sombres du beau brun étincelaient d’un captivant magnétisme dont la blonde cannelle ne parvenait pas à se détourner : joie de vivre, intensité et désir, tout s’y mêlait. Il n’y avait pas que cette danse qui était subversive ; pour la première fois depuis des lustres, elle avait envie de se laisser porter par cette vague qui l’attirait contre lui. Leurs lèvres se rejoignirent et le baiser fut passionné, sans retenue.
Miguel était solaire comme un astre ; il l’éclairait de toute sa bienveillance, sa positivité. Dans ses bras, elle n’était plus la même, se sentait renaître comme si elle se réveillait d’une trop longue hibernation, d’une léthargie. Ses mains la déshabillaient, la caressaient, tandis que sa bouche, sa langue parcouraient son corps qui se dénudait sous ses doigts andalous. Soupirs de plaisirs… Déboutonner sa chemise, son jean à mesure que leur respiration, leurs souffles s’accéléraient. S’enivrer de sa fragrance, du toucher de sa virilité grandissante, effleurements féminins de moins en moins chastes sur une verge avide de ces va-et-vient préliminaires en forme de prélude ; la musique n’existait plus, il n’y avait plus que leurs voix s’extasiant de ce qu’ils se procuraient l’un l’autre… Laurène s'enhardissait comme elle avait pu le faire avec Thibaud, comme elle ne l'avait plus jamais fait depuis. Elle le prit en bouche sans fausse pudeur, sans faux-semblants. Miguel gémissait des bienfaits que sa profonde fellation lui procurait. Ils étaient nus, frémissants de cette envie de se consumer au contact de l’autre, alors le bel hidalgo se perdit à son tour entre ses cuisses et s'empressa de butiner l'intimité de sa trop excitante partenaire ; il la savourait, et ils s'en délectaient. Au point de ne plus pouvoir attendre. Miguel fondit en elle en de puissants et fougueux coups de reins, de plus en plus rapides et syncopés, jusqu'à la jouissance finale. Le corps ruisselant de leur ébat, ils restèrent ainsi enchevêtrés l'un dans l'autre en se souriant.
L’amour entre eux se poursuivit une bonne partie de la nuit, dans la chambre située à l’étage. Une multiplication d’orgasmes tels que Laurène n’en avait plus connus depuis longtemps. Elle était heureuse. Et elle ne culpabilisait même pas de cette félicité retrouvée, volée à une existence jusqu’alors si terne. Elle avait cette délicieuse impression de vivre un conte de fées pour adulte, et d’en être la princesse, un vrai rêve éveillé. Et elle ne voulait surtout pas rouvrir ses yeux sur une plus triste réalité !
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