Interrogatoire de Laurent Lalande

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Mon nom est Laurent Lalande, j’ai 35 ans. Je suis marié depuis huit ans avec Sofia, on a deux enfants. Mon job, je suis plombier à mon compte.

Avec Sofia, on est arrivé les derniers. Il a fallu emmener les gosses chez mes beaux-parents et comme d’habitude on a un peu traîné. Tout le monde était déjà à l’apéro.

Ben l’ambiance était bonne. On a commencé à l’apéro par un jeu, vous connaissez peut-être le « Times up ». C’est assez drôle franchement. En tout cas moi ça m’éclate. Et puis, les 30 ans de ma frangine tout de même. On allait pas tirer la gueule.

J’étais en face de Patrice quand c’est arrivé. J’ai cru qu’il blaguait. Ben ouais, il est un peu comme ça le gars, toujours à déconner. Mais non ! J’ai compris quand j’ai vu mon père bondir comme un ressort. Ça a pas duré plus de 2 minutes l’histoire. Quand sa tête a plongé dans l’assiette, le son a raisonné dans toute la pièce. Une espèce de bong-splash. Beuh, j’en est encore la chair de poule. J’ai regardé Sofia, car j’étais en face d’elle, mais elle, elle regardait dans mon dos. Ça m’a paru chelou alors je me suis retourné mais ce n’était que ma mère qui se dirigeait dans la cuisine. Et puis Sofia, je sais pas pourquoi, ça lui ressemble pas, elle a pété les plombs. Elle s’est mise à gueuler comme un veau qu’on égorge. Seb, il lui en a mis une pour qu’elle se taise. Pour sûr, elle l’a fermé illico presto.

Les plats, ben ma frangine et ma mère ont tout préparé. C’est pas Bocuse c’est sûr, mais ma sœur, elle aime tous les trucs en miniature. Les mini quiche, les mini pains. Ça prend des plombes à préparer. Alors ma mère, elle a mis la main à la pâte comme on dit. D’autres personnes ? Je vois pas. Enfin, pour sûr c’est pas moi qu’on laisse approcher des fourneaux. Dans le genre cauchemar en cuisine on fait pas mieux.

Maintenant que vous le dites, y a bien Pascal qui faisait une tête de six pieds de long à cause de Patrice. Patrice c’était un sacré moqueur, mais pas un mauvais bougre. Il a encore fait une remarque sur les odeurs de poisson. En fait, ma sœur elle avait fait des anchois marinés. Alors Patrice, il a dit que ça lui rappelait Pascal dans son enfance. Ça m’a bien fait marrer. Enfin, vous pouvez pas savoir, mais pour sûr le Pascal il sentait pas la rose quand il était mioche. Pas facile d’être le fils du poissonnier.

Ben les tensions, à part celles entre Pascal et Patrice comme toujours, s’était plutôt cool. Les deux gus, ils peuvent pas se blairer depuis l’enfance mais c’est pire depuis que Patrice il s’est tapé la gonzesse de Pascal. Mais bon, ça remonte maintenant.

Patrice ? Il était comme d’hab’. Un vrai fanfaron.

Dans le salon, j’suis resté avec Sofia. Elle était blanche comme un c…, enfin pardon, vous savez quoi. Elle arrêtait pas de répéter « heureusement qu’on a pas amené les enfants ». Pour sûr, heureusement. Et puis elle arrêtait pas avec ma mère. Elle la trouvait chelou. En fait, elle peut pas trop se voir ma mère. Dès qu’il y a quelque chose, faut toujours que ce soit sa faute.

Sans hésitation, j’dirais Pascal. C’est le seul à avoir une dent contre Patrice. Mais attention, faut pas prendre ce que je dis pour parole d’évangile.

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