Interrogatoire de Lucile Lalande
Je m’appelle Lucile Lalande, j’ai 56 ans et je suis femme au foyer. Je suis mariée et j’ai deux enfants.
Je suis venu plus tôt avec mon mari pour aider Sophie dans ses préparatifs. 30 ans ce n’est pas rien, il faut les fêter correctement. C’était une après-midi sympathique. J’aime bien partager ces moments avec mes enfants.
Lorsque les autres convives sont arrivés, on a sorti les apéritifs et on a commencé la soirée par un jeux de mimes. Je ne me souviens plus du nom. Mais tout le monde s’amusait bien en tout cas. Laurent et Sofia sont arrivés les derniers, je m’en souviens. J’étais déçu qu’il n’amène pas les petits mais bon, il voulait passer un moment entre adulte. Je peux le comprendre.
C’était tellement terrible de voir son visage bleuté perdre toute trace de vie. Je suis si mal en y repensant. Il avait encore toute une vie devant lui, à construire. Mais la vie, est faite comme ça. Tellement de surprise désagréable. Mon mari a tout tenté pour le sauver. Il a bon cœur, mais pour quoi faire, c’était inutile. Il aurait dû le savoir. Suis-je la seule à comprendre qu’on ne s’étrangle pas avec un potage aux poireaux. J’ai bien l’impression que si. Ah vous me rassurez alors ! Je vois ses yeux exorbités, ça me glace. Ce qu’il s’est passé autour de la table ? Eh bien, Sofia a crié et Sébastien l’a giflé. C’est tout ce dont je me rappelle. Peut-être de Sophie aussi, je me souviens de son air hébété. Mais vraiment pas grand-chose.
Que voulez-vous dire par inhabituel ? Ah ! Non rien je crois. Attendez, je réfléchis. Oui, il y a peut-être Pascal. Il ne fait jamais ça d’habitude. Il n’arrêtait pas de dire qu’il allait servir, mettre la table. Enfin, faire tout un tas de chose qu’il ne fait jamais. C’est quelque chose comme ça que vous appelez inhabituel ? Oui, d’accord. Je crois que pour mon mari c’était aussi inhabituel d’être le super héro de l’histoire. Je le connais depuis plus de 35 ans et jamais il n’a fait preuve du moindre courage. Il a toujours été en retrait, alors, oui, ça aussi c’était bizarre. Sofia qui hurle ce n’est pas habituel non plus. Elle est plutôt discrète normalement. Elle a toujours dit qu’elle n’a pas crié pendant ses accouchements. Donc c’est un peu bizarre aussi qu’elle ait crié à ce moment.
Des tensions, non, enfin pas plus que d’habitude. Il y a eu un froid entre Pascal et Patrice mais rien d’anormal. On a l’habitude avec ces deux-là. Ils se font tout le temps la guerre. Ils ne peuvent pas être dans une même pièce sans se chamailler.
Patrice, non, je ne l’ai pas trouvé différent ce soir-là. Juste égal à lui-même. Dans un sens, il m’a toujours fait penser à mon mari. Ça doit être les yeux. Ils les ont tous les deux bleus. J’avais de l’affection pour lui. Beaucoup d’affection.
Dans le salon, j’étais tellement sous le choc que je n’ai rien entendu, ni même dit. J’ai vu que Sophie était dans le même état que moi. Elle se rongeait les ongles ma petite chérie, elle qui en prend tant soin d’habitude.
Est-ce que j’ai une idée de qui a pu faire ça ? C’est trop dur pour moi de pouvoir imaginer ça. Mes enfants, c’est impossible, je les connais trop bien. Pascal et Sébastien, ils sont comme mes enfants, je ne les crois pas coupable non plus. Il reste les pièces rapportées, Elena, Daniel et Sofia. Pourquoi Sofia ferait-elle ça ? Non je ne crois pas. Les 2 autres peut-être, je ne les connais pas.
Mon mari ? Je ne vois pas pourquoi mais est-ce qu’il en serait capable ?
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