Interrogatoire de Sofia Lalande

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Je suis Sofia Lalande, 33 ans, mariée deux enfants. Je suis secrétaire de direction.

Avec Laurent, on est arrivé en dernier. Nous avons dû poser les enfants chez mes parents et la séparation c’est toujours un peu dur à chaque fois. Ils sont encore petits.

L’ambiance, elle était, ce qu’elle était à chaque fois, faussement joyeuse. Vous savez, c’est toujours l’effet que m’a fait cette famille, d’être faussement joyeuse. Tout le monde fait semblant.

Je n’ai pas compris tout de suite ce qu’il se passait. J’ai compris seulement quand j’ai vu la tête de Patrice tomber sur la table. Alors j’ai crié. Ce n’était pas possible ce qu’il se passait là. Seb a dû me frapper pour m’arrêter. J’étais parti en crise d’hystérie complète. C’était trop invraisemblable, un instant nous plaisantions ensemble avec Patrice et l’instant d’après, plus rien.

Principalement Sophie et Lucile. Ce sont elles qui ont tout fait.

Oui, il y a une chose qui m’a semblé étrange. C’était autour de la table, lorsque le drame est arrivé, ma belle-mère s’est levée et s’est dirigée vers la cuisine. Je n’ai pas compris. Ce n’est pas une réaction normale, non ? J’en ai même parlé à Laurent. Mais il a l’esprit trop court pour voir plus loin que le bout de son nez. Et il pense toujours que je ne supporte pas sa mère. Ce n’est pas tout à fait faux en soi, mais je sais tout de même faire la part des choses. Mais là, c’était tout de même étrange ce comportement.

Des tensions, c’est sûr, je vous le dis, ils font tous semblant d’être heureux ensemble. Mais si vous regardez bien, vous pouvez voir, les tensions franchement ouvertes entre Pascal et Patrice. Avec un Pascal qui n’a aucun humour. Et puis, il y a les tensions cachées, celles entre les parents de Laurent, celles de Laurent avec sa sœur, un ensemble de tensions croisées.

Dans le salon, une nouvelle fois ma belle-mère a eu un comportement étrange. Elle tremblait légèrement et regardait fixement le sol sans lever la tête. Ce n’est pas son attitude habituelle, ça je peux vous le jurer.

Vous devriez regarder du côté de ma belle-mère, je crois que cela pourrait donner quelque chose d’intéressant.

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