15

8 minutes de lecture

Du papier journal datant de plusieurs semaines, et qui était entassé sur la table depuis un bon moment suffira largement à faire un semblant de litière. Pour l’odeur, on espère simplement trouver un solution pour ce chat.

Le petit groupe est installé dans le salon crasseux de Valory, à observer le félin qui miaule à la fenêtre. La jeune femme en est déjà à son troisième café, Une solution fade d’eau chaude et d’un sachet minuscule de café sans goût.

« Au moins, personne n’est blessé, et ça s’est passé assez rapidement. En plus, on a récupéré un chat mignon. »

Roman lance à Valory le regard le plus noir qu’il ait jamais eu.

« Tu parles comme si on faisait partie d’une équipe et qu’on était pote.

— Peut-être pas, effectivement. Mais il me semble que ce n’est pas toi qui ai réparé ton ami et qui t’ai fait entrer au casino. D’ailleurs, ce n’est pas toi non plus qui ai fait le sale travail, j’imagine que c’est comme ça a chaque fois. Désiré va chercher toutes les informations importantes, c’est lui qui gère la mission et les différentes discutions importantes, c’est lui qui se salie les mains et c’est lui qui te sauve le cul parce que toi en attendant tu passes ton temps à ruiner votre discrétion. Et puis, ce n’est pas toi non plus qui t’es caché à quatre pattes sous une table avec un paquet de croquettes que J’AI volé dans la cuisine, pour appâter un chat de mafieux. T’es juste un gamin en fait. »

Roman se lève d’un bond, il est crispé et gonfle ses joues malgré lui. Sa réaction fait sourire Valory, ça ne fait que confirmer ses dires.

« Répète ça ? Tu sais pas qui on est, tu sais pas ce qui nous est arrivé avant d’arriver là.

— Tu veux dire, ce que Désiré à subit pour toi ? On ne se connaît que depuis une dizaine d’heure et pourtant je comprends très bien quel genre de relation vous entretenez. Je me demande franchement ce qui le retient de rester avec toi. »

Roman ne répond même pas, il quitte la pièce immédiatement en claquant la porte derrière lui. Valory décide de simplement lui tirer la langue, à l’image de son comportement. Pendant ce temp là, Désiré caresse le chat, de la tête jusqu’à la queue. Il est serein et la conversation semble ne pas le concerner.

« Pourquoi est-ce qu’il se comporte comme ça ? Franchement à ta place je serais partie depuis longtemps.

— Il est en colère, il faut le comprendre. »

La jeune femme se lève à son tour, il faut qu’elle aille remplir sa tasse de nouveau.

« Rien ne justifie un comportement pareil. Je vais voir s’il y a du courrier. »

Quand il est seul, Désiré se blottit d’avantage dans le canapé et contre les coussins. Le chat s’allonge sur ses jambes après avoir fait deux fois le tour lui même, et se met à ronronner. La météo est au aise, il pleut comme chaque jour ici, c’est un temps à rester au chaud chez sois et à somnoler contre la fenêtre. Il est environs dix heure du matin, et la nuit à été compliqué. Désiré n’a pas réussis à dormir quand ils sont rentrés. Il va bientôt falloir partir, c’est une évidence. Désiré à été vu avec Valory, elle va devenir une suspecte immédiate et on va la prendre pour une complice. La prochaine victime est prévenu, c’est certain, et le prochain meurtre pourrait être un des plus compliqué. Hier soir n’était pas un meurtre a proprement parlé, mais c’est la victime qui a subit le plus de violence pour le Réparé. C’est son arme qui a servit à tuer après tout.

Désiré ferme les yeux et tente de retenir quelque chose d’agréable de cette soirée, comme la musique. Il aime l’ambiance et le jazz, il aime le piano et la minutie qu’il faut pour jouer.

Pendant ce temps, Valory revient en panique avec le journal sous le bras, tendant de mettre ses chaussures à l’aide de deux doigts seulement. Roman attrape son manteau et l’enfile en panique. Les valises sont préparées maladroitement.

Désiré écoute la musique.

Nothing really matter for me

Roman secoue son partenaire en le tirant par le col pour qu’il se prépare lui aussi. Il lui force à ouvrir les yeux, et lui crie dessus. Le chat sursaute, plantant ses griffes dans les cuisses de Désiré, et s’enfuie du vacarme qui envahi la pièce.

Thunderbolt and lightning, very, very frightening me

Valory percute une petite table ronde en plastique sur son passage, et un vase éclate avec les fleurs fanées qui se trouvaient dedans. Elle attrape un livre qui était posé sur la grande table au bois de sa salle à manger et dérange au passage un tas de feuilles qui s’envolent en l’air. En même temps, des coups de poings brutaux frappent à la porte. Roman manque de trébucher quand il veut repartir en arrière et essaie d’attraper son sac à dos.

Spare him his Life from this monstrosity

Oh, quel bazar. Il faut vite partir.

En un rien de temps, le petit groupe court dans la rue. C’est Valory qui les guide comme elle l’a fait hier soir, la doctoresse est trop connue ici, ils ne sont plus en sécurité nul part dans la ville. Aucun d’eux ne se soucie du dérangement qu’ils causent parmi les piéton, ni de toutes les flaques d’eau dans lesquelles ils sautent. Ils sont évidement poursuivit par la police locale. Pour l’instant ce n’est que ça, dans peu de temps, ce seront des gens bien plus cruels et détenteurs de terribles moyens de pression, la petite police locale ne sera plus qu’un doux souvenir.

« C’est lui !

— attrapez les ! » se plaignent les passant qui sont bousculés.

Désiré ne prend plus la peine de couvrir son visage, il est devenu connu en à peine une nuit, et pour l’instant, il ne réalise pas encore l’impact d’un tel changement.

« Ici ! On saute ! » ordonne la jeune femme alors qu’elle saute milieu d’un petit pont en pierres qui passe par dessus la circulation routière.

Valory semble disparaître dans le décor. Alors que Roman est plus que retissant à l’idée de faire ce saut dangereux, Désiré l’attrape par la taille et l’entraîne avec lui dans le saut. Ces quelques mètres de chutes sont très rapides et l’arrivé au sol procure une vive douleur dans le dos du Réparé. Une voiture klaxonne comme une folle alors qu’elle doit faire un écart sur la droite pour éviter les fuyards. Roman a été projeté à plusieurs pas de la pour ne pas se retrouver directement sur la route, c’est Valory qui l’aide à se relever.

Pour repartir, Désiré force toutes les voitures à s’arrêter, et il n’hésite pas à sauter par dessus les capots sur les passages deviennent trop serrés.

Le centre ville est trop compliqué à pratiquer, il faut quitter ce point de rassemblement au plus vite. Tout le monde les voit passer, et les points de contrôle policiers deviennent de plus en plus récurent.

Après avoir rejoint un trottoir moins dangereux, le petit groupe court en ligne droite, bousculant tout le monde sur son passage.

Soudain, une sirène retentit. Elle imprègne l’air et tout le quartier, comme si l’air devenait rouge. Désiré s’arrête immédiatement.

« Désiré ! » lui hurle Roman.

C’est comme si de violantes racines noirs venaient de lui enchaîner les jambes au sol, et que chacune de leurs épines se plantaient cruellement dans ses cuisses. La sirène fait le tour de son crâne et résonne de tous les côtés, elle traverse ses organes et lui tire les souvenirs les plus noirs de son histoire.

« Putain, Désiré réveille-toi ! »

Les mots de Roman n’existent plus, la vie passe en noir et blanc.

Dans ce quartier, des énormes écrans sont installés sur les immeubles les plus hauts, et jusqu’ici, ils ne faisaient que diffuser des publicité de tout genre. Principalement pour des médicaments et des pièces détachés. On vente aussi les talents de certain réparateurs qui ne travaillent que sous pseudonyme. Ce sont des publicités qui ne s’affichent pas plus de quinze secondes en général. Maintenant, l’écran est devenu noir et grésillant, il prépare un message qui restera en boucle. Un message écrit en majuscule et sans ponctuation.

« RÉPARÉ AUX DOIGTS DE MÉTAL RETROUVÉ ET DÉMEMBRÉ »

Toute cette mise en scène aurait pu s’arrêter ici, mais l’écran affiche un nouveau message.

« MORT AUX DEVON »

Les deux messages alternent à dix secondes d’intervalles à chaque fois. Pas de signature, pas d’information supplémentaires. Désiré est tout blanc, la sirène ne se tait pas, elle détruit ses cellules et passe par tout le métal de son corps.

Elle arrache tout. Elle arrache tout. Elle arrache tout.

« Désiré vite ! »

Valory lui attrape le bras pour le forcer à suivre. La police se rapproche, ils sont bien plus nombreux que tout à l’heure.

« Docteur Iris Valory ! Réparé Devon ! Je vous ordonne de vous arrêter ! » crie un mégaphone derrière eux.

Il y a bien quelques passant courageux qui tentent de leur barrer la route, ils sont aussitôt balayés par la brutalité de Valory.

Désiré voudrait s’arrêter à plusieurs reprises lors de cette courses poursuite interminable, et se presser les deux oreilles pour que l’affreuse sirène ne lui rentre plus dans la tête. Roman lui hurle dessus pour qu’il continue, et Valory elle, préfère le rejoindre et simplement le convaincre de continuer jusqu’à ce qu’ils trouvent un endroit sécurisé ou se cacher. Elle reste calme.

Ils trouvent tous les trois refuge dans un cabanon abandonné près d’un champs. L’endroit est danse et entouré d’arbres gigantesques, la police abandonne au bout d’une heure de recherche. D’ici, la sirène est impossible à entendre, alors Désiré à des chances de se sentir un peu mieux. La traque est terminé, le Réparé s’adosse au muret en bois et glisse vers le sol, il a l’air fatigué.

« Si tu ne t’étais pas arrêté, on aurait pu fuir et se cacher plus rapidement. » lui reproche Roman en passant une main dans ses cheveux. Il semble essoufflé lui aussi. Valory pousse un soufflement agacé, elle trouve que le jeune homme exagère franchement. Ce dont Désiré à besoin, c’est d’être rassurée. Alors elle s’accroupit devant lui et passe une main sur l’épaule de l’homme.

« C’est terrible… mais on va trouver une solution. Peut-être qu’il faudrait tirer un trait sur votre mission, est-ce qu’il reste beaucoup de personne à tuer ?

— Hors de question ! S’écrit Roman, on est proche du but alors on ne s’arrêtera pas ici ! »

Valory agite sa main vers l’arrière pour lui faire comprendre que son avis ne l’intéresse pas. La jeune femme s’assied par terre en croisant les jambes. Elle prend ensuite les deux mains de Désiré, la sensation de ses doigts en métal est stupéfiante, assurément agréable.

« Tu as paniqué lorsque la sirène à retentit. J’imagine que les dernières personnes qu’il vous reste à tuer ont formées un groupe, et que ce sont elles qui ont affiché ce message sur le grand écran. Elles ont l’air de très bien te connaître.

— J’ai du exposer mes intentions lors du jeu contre Edgar Will, il reste deux personnes à tuer, et elles ont du très bien s’entourer. Maintenant qu’ils savent, je ne suis pas sûr de pouvoir les localiser aussi facilement que les précédents.

— Ils vont forcément se manifester, ne t’inquiète pas. Le message était claire, ils vont essayer de te retrouver avant que tu ne les trouve toi, mais tu n’es pas seul. Par contre, je ne m’explique pas son rôle à lui. »

Valory pointe du doigt Roman en plissant les yeux, comme s’il devenait suspect tout à coup. Désiré préfète ne pas répondre à cette question. Il pense que conserver l’anonymat de son partenaire est un élément clef dans la réussite de leur mission, mais…

« Je suis Roman Devon. Mes parents ont été assassinés par ces enfoirés, alors j’ai décidé de tous les tuer. »

Annotations

Vous aimez lire Laouenn ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0