Trois ans que j'ai échappé à la mort.

Voyage jusqu'à l’hôpital de Carcassonne, dans le camion des pompiers et le silence nocturne. La pénombre, le regard soucieux de la secouriste. Détresse respiratoire grave. J'avais très chaud, comme si je brûlais de l'intérieur.

Elles étaient hypnotiques les lumières à l'intérieur du véhicule, et la femme sembla plus inquiète encore quand je lui ai dit qu'elles étaient jolies, ces lampes, que ça ressemblait à une soucoupe volante. En même temps, à venir chercher un patient à Bugarach*, elle aurait pu s'en douter.

Si j'ai eu peur ?

Je me souviens surtout de cette douleur affreuse dans le torse, à droite entre les côtes.
Mais je me sentais surtout très calme et très bien dans ce camion où il faisait si frais. J'étais épuisée.

Arrivée à Carcassonne, après avoir attendu les secours pendant une heure, une heure de trajet, (On est loin de tout ici), attente encore pour voir le médecin qui m'a examinée et m'a demandé si je savais ce que c'était qu'une BPCO **.

Non je ne savais pas.

Faudra arrêter de fumer !

Oui monsieur.

Si je survis, si vous survivez...

Là on était dans le même registre.

Admission en chambre et mise sous oxygène.

Bronchite XXL. Antibiotiques pendant une semaine.

Vous avez de la chance, c'est pas cancéreux...

Oui...    

Sortie, patchs anti tabac, suivi par une infirmière pendant un mois environ. Arrêt complet du tabac.

C'était en 2019...

* https://www.dailymotion.com/video/xw4n07
** bronchopneumopathie chronique obstructive.