Après des jours, des semaines, quasi trois mois sans vraie pluie, la forêt agonise, les abeilles ont disparu, les guêpes cherchent le boire et le manger à la fenêtre, les animaux se rapprochent des habitations mendiant pour leur survie... C'est pitié...

N'y aura-t-il plus jamais de pluie ?

Où s'en sont allés les ruisseaux ?

Ils se sont enfoncés loin sous terre ?

Cachés comme des escargots dans leur coquille ?

Ils me manquent tant ces bons gros nuages,

Avec leurs formes rebondies !

Je me languis tellement des mélodies de la pluie,

De son subtil parfum mêlé à la poussière

De la terre mouillée.

Je n'ai jamais été adepte du crêpisme,

Sur la plage bondée comme le métro,

Pas plus que je n'adhère au discours de qui

Affirme ne pouvoir sourire sans soleil.

Il me manque, ce gris du ciel plombé,

Et le vent amenant sa cargaison d'eau.

Je serai de ceux qui danseront

Sous la prochaine averse.

J'ai toujours aimé goûter à la nostalgie,

Des longues journées pluvieuses d'automne,

Passées à rêver au grenier,

Sous un plaid, dans mon vieux fauteuil,

En attendant que les champignons

Pointent leurs chapeaux de sous la mousse.

Et je dois bien le dire,

J'adore le crépitement des gouttes,

Sur mon ciré tandis que je marche

Dans les ruelles désertées,

Les sous-bois parfumés,

Où les plaines ventées...