Les jambes en coton, Scarlett se laissa guider vers la grange par son amie. Pourquoi l’emmenait-elle dans ce coin à cette heure tardive ? Était-ce dans ce lieu que Mary retrouvait en secret son fiancé ? Scarlett maudit sa propre naïveté ? Elle savait que les liens entre les deux jeunes gens s’étaient resserrés au fil du temps. Alors qu’elles lavaient le linge au lavoir, elle avait entendu des rumeurs. Peu après, la confirmation était venue de la bouche même de Mary.

Pour ce qui concernait les relations entre hommes et femmes, Scarlett était bien ignorante. Sans doute parce qu’elle n’avait jamais été attirée par son fiancé au contraire d’autres filles du village. Leurs échanges restaient courtois, et elle le voyait rarement.

Mary posa la lanterne sur le sol. Sa lumière produisait d’étrange ombre sur les murs, rendant plus effrayante qu’elle n’aurait dû la grange du père Lestre. Un vieil homme acariâtre qui louait son bâtiment à d’autres hommes du village.

D’un geste, Mary lui indiqua un ballot de paille.

– Tu n’as qu’à te cacher là !

À contrecœur, Scarlett obéit. Elle ramassa un tas de brindilles avec ses jupons, et manqua de trébucher, mais parvint à se dissimuler à l’abri des regards.

– Je ne suis pas sûr que…

Avant qu’elle ne puisse terminer la phrase, Mary la somma de se taire. La porte de la grange s’ouvrit dans un grincement, qui la fit grimacer.

Malgré la faible luminosité, elle reconnut la silhouette de Jean, un homme massif habitué aux travaux des champs. Il se précipita pour enlacer Mary. En quelques secondes, ses lèvres avaient trouvé celles de la jeune femme et les dévoraient avec fougue.

Devant cette démonstration passionnée, Scarlett sentit son visage virer au rouge. Elle aurait souhaité détourner le regard, mais elle n’y parvenait pas. Fascinée qu’elle était par la scène qui se jouait entre les amants.

Leurs corps se frottaient l’un à l’autre. Mary souriait sans aucune honte tandis que son fiancé explorait ses courbes.