Chapitre 8 : Introspection
Un vide s'est creusé dans ma poitrine, depuis cette conversation trop sérieuse à mon goût. Maintenant, je ne suis plus qu'une informaticienne à ses yeux. Peut-être est-ce là un juste rappel au fameux "Ne pas mélanger travail et vie professionnelle" ? Je veux lui faire plaisir, mais au final, je m'enfonce dans ma démarche séductrice, et je me retrouve prisonnière de cet échec.
Je rentre épuisée après cette courte entrevue. J'ai du pain sur la planche pourtant. Je me pose sur la programmation du traquenard. Je me sers un verre de vodka pour m'accompagner dans mon labeur. Heureusement que tu es là, toi. Je finis de coder le piège, je tente de l'appliquer sur une centaine de sites hautement connus. Pas de souci, ça fonctionne impeccablement. De toute façon, je rate rarement ce que j'entreprends... Du moins sauf quand il s'agit de faire tomber en amour pour moi.
C'est mon némésis depuis toujours, je me laisse submerger par mes pulsions sexuelles, et je finis par devenir un jouet, prisonnier de son besoin, on m'utilise, puis on me laisse, je n'en vaux peut-être pas la peine. Donner des sentiments à une personne trop penchée sur ses désirs de chair, ça doit effrayer. Pourtant, je sais que je pourrais être à la hauteur d'une relation digne de ce nom. Je me contenterai de ce que l'on me donne. Je n'en demande pas tant. Pourquoi ai-je l'impression que la gourmandise féminine est un obstacle à la quiétude d'un couple ? Parce que je peux avoir des envies ardentes, cela fait de moi juste une prédatrice ? Non. Je suis libre de vouloir, de désirer et d'espérer. Cela ne fait pas de moi un monstre, malheureusement, je me rends bien compte que l'effet que je souhaite provoquer chez Xavier ne fonctionne pas, il ne me mène à rien.
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