Chapitre 16 : Rapprochement ?

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Je me pose dans mon canapé, un verre de bourbon à la main. J’en prends une bonne gorgée puis enclenche le rappel du numéro. La tonalité résonne...

Tandis que je sors de la douche, en train de m'ébouriffer les cheveux pour mieux les sécher, j'entends la vibration répétée de mon téléphone, quelqu'un cherche à me joindre. À moitié blasée, je me prépare à répondre à un appel professionnel, cela m'aurait permis de noyer mon chagrin naissant. Je décroche sans regarder l'appelant, et réponds d'un ton renfrogné :

" Oui, allô ?

– Allô, heu, Mademoiselle Kermor... Heu désolé de vous rappeler si tard, c'est Xavier De Rivesaltes...

– Xav...

Je lâche le téléphone qui tombe par terre, à la fois parce que je me rends compte de la façon dont j'ai grogné et en même temps parce que sa voix vient de me faire vriller les sens. Je le ramasse en prenant garde de ne pas couper.

– Xavier... Je commençais à désespérer.

– Mademoiselle Kermor ? Eléonore ?

Je m'affole devant son silence. Pourquoi diable est-ce que je réagis comme ça ? À la voix elle avait l'air sèche, contrariée...

– Oui, oui. Je suis encore là. Le téléphone m'a... glissé des doigts. Vous... Tu as eu le temps d'écouter mon message ?

– Oui... J'avoue que j'ai été surpris, décontenancé... Je ne veux pas... Enfin je ne peux pas... Enfin c'est compliqué mais je ne veux pas que ça vous fasse souffrir...

– Mais je ne comprends pas ce qu'il y a de compliqué à vous abandonner en... À... À moi !Quelle gourde me dis-je, bravo. Je ne demande qu'à vous entendre, à au moins essayer de me faire une raison concernant ce qui pourrait vous... “Raah j'ai le trac”, m'énervé-je intérieurement. Te dégoûter de ma simple présence...

Je laisse échapper un gros soupir.

Comment lui expliquer sans la blesser que mon cœur est mort est enterré, que le bonheur m'est définitivement interdit ? Je tente :

– C'est compliqué à expliquer par téléphone... Vous voulez passer boire un verre ?

– Et bien... Un verre ? Passer boire un verre ? Soit je rêve, soit il m'invite à venir chez lui, cela n'est pas sans raison, je dois calmer mes hormones. Je... Euh. D'accord. Je ne vais pas gêner ? Enfin, être envahissante... ?

J'espère... Heu... Dans une heure ça vous va ? Au 202 appartement 3 Boulevard Charles de Gaulle.

– Dois-je ramener quelque chose ? Ou... Non ?

– Euh... Non, ça ira. Venez juste.

– Bon... Je saute dans mes affaires et j'arrive alors ! Vous... Tu es sûr, hein ? Tu ne vas pas me faire languir sur le seuil de ta porte ?

– Je vous ouvrirai, tant que vous ne me sautez pas dessus, tout ira bien.

– J'ai trop couru et mes jambes sont en compote alors… Je crois qu'aujourd'hui, vous serez hors d'atteinte. Bon, j'ai à faire ! Je file. À plus tard.

- Hem, oui. À tout à l'heure."

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