Petite boulette
Parfois j'ai de la peine
pour la petite moi,
qui n'était que boule de haine
à qui on n’a laissé ni rêves ni foi.
Je m'imagine devant elle
et je pleure à en perdre mes tripes.
Me pardonnera-t-elle de lui avoir brûlé ses ailes ?
En rythmant son adolescence de bad trip.
Entre éclat de rire et éclat de rage
chez moi, il n'y a qu'un pas.
Et ces images restent, ces images, elles me brûlent, ces images…
Elles se confondent avec la réalité, elles ne nous lâchent pas.
La petite moi, j'ai envie de la prendre par les cheveux
et de la déchirer en deux
parce qu'au fond,
c’est de mes entrailles que je veux faire un bouillon.
Impossible de regarder ses photos
parce que quand elle sourit,
je sais que ses fossettes seront bientôt pleines de bobo
et personne ne la consolera.
Et on la laissera pleurer dans son lit,
seule dans la pénombre de la nuit,
sans famille, et que même Nii-nii,
ne sera pas toujours là pour boire ses pleurs.
Qu’elle devra patienter jusqu’au petit matin.
J'ai de la peine pour la petite moi
parce que j'ai encore plus de douleurs
pour quand elle grandira.
Alors quelquefois, je rêve de la prendre dans mes bras,
et lui promettre que tout a une fin,
qu’un jour l’enfer cessera.
Et surtout, qu’elle ne mérite pas tout ça.
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