La pluie
Y a des caillot plein d’eau
à l’intérieur de ma boite crânienne.
Et en même temps se bousculent des coups, des cris et des gros mots.
Il pleut dans ma tête et dans mon corps,
et je me demande si c’est pas mieux quand ça saigne.
Je pleure, pour arrêter de penser à la mort.
Je pleure, quand je suis en colère,
quitte à en manquer d’air.
Je pleure, quand je suis au fond du trou,
prenant le risque de réveiller les loups.
Je laisse toujours couler mes larmes,
comme si elles étaient des armes,
contre les monstres et les fantômes.
J’aime le contact de mes larmes roulant sur mes joues,
et lorsqu’elles tombent et que dans l’obscurité, elles se meurent,
toutes se rejoignent, pour former une vaste mer
de mes peines et de mes désillusions, elles forment un royaume.
J’ai pleuré tant d’heures,
qu’elles rempliraient une vie entière.
Et pourtant, j’ai tant retenu mes pleurs,
qu’il y a des caillots plein d’eau dans ma boîte crânienne.
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