prologue

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Usem était venu me voir à la fin d’une de mes présentations à la fac. J’avais été séduit immédiatement par son pétillement et sa gentillesse. Je n’ai jamais bien su s’il était venu pour l’association ou pour me draguer. J’ai failli craquer, car son charme était puissant, mais j’étais trop lié pour le tromper. Il est devenu un ami intime.

Je n’avais pas eu de nouvelles depuis le début de l’année. Le confinement a chamboulé toutes nos relations. J’ai donc été surpris par son appel, un peu confus. Il était perdu dans ses sentiments entre deux hommes. Nous nous sommes vus, en marchant dans le bois de Vincennes et, ne comprenant rien à son histoire qu’il racontait dans tous les sens, je lui ai dit de l’écrire.

Je vous livre son texte, brut, car, franchement, je ne sais pas répondre à sa question ! Il s’agit bien sûr d’une histoire d’amour, non pas à trois, mais à quatre, même à cinq, ou à huit, banal et compliqué quand on est impliqué !

Si vous pouvez m’aider à l’aider… Vos conseils et réactions sont attendus !

AVERTISSEMENT

Ce texte parle beaucoup de sexe, notamment entre hommes.

Si vous n’aimez pas trop ce genre de sujet, merci d’être venu lire jusqu’ici, mais le mieux est que vous arrêtiez. Il n’y a rien de porno, je crois, mais des scènes peuvent être choquantes.

***

Tu m’as demandé de mettre par écrit ce qui m’arrive. Voici donc le résultat ! Je ne suis pas doué comme toi, donc tu me pardonnes mon style !

Comme je ne sais plus ce que je t’ai raconté sur moi, je te rappelle quelques bribes.

Je suis comme mon nom, Usem, un éclair ! Il faut que ça aille vite et que ce soit brillant ! C’est un prénom kabyle, car telles sont mes origines. Je me souviens de ma découverte de ces montagnes, je devais avoir dix ans. C’est mon pays, sauvage, grandiose, rude, mais si beau. Je vis ici, mais cette terre est dans mon cœur.

Mes parents sont négociants en colifichets et accessoires pour femmes. Mon père a fait une petite école de commerce, ma mère n’a pas fait d’études. Cela est sans importance, car ils ont le sens du négoce, de l’organisation et surtout de la rentabilité. Ils sont très riches, maintenant, depuis peu.

J’ai toujours été étonné par le sens de la négociation de mon père. Quand il fait affaire, il le fait avec son partenaire. Il le comprend et pousse au bout pour le satisfaire. Les deux sont toujours heureux de leur accord. Ma mère est plus politique, elle sent les grandes options à prendre et ne se trompe jamais. J’ai hérité de ses capacités et de son charme. Je sais que j’arrive à convaincre facilement, à entrainer vers mes objectifs. Je repense à cette phrase attribuée à Sacha Guitry (je ne sais pas qui c’est et j’ai la flemme de le wikipedier !) auquel une jolie femme disait : « Maitre, faites-moi un enfant, imaginez-le avec mon corps et avec votre esprit ! ». Le Sacha en question rétorqua : « Non ! Imaginez-le avec mon corps et avec votre esprit ! ». Je suis heureux de la combinaison qui m’a fait naitre. L’inverse aurait été différent, mais pas forcément raté.

Depuis toujours, ils savent que leur business ne m’intéresse pas. Ils m’ont poussé à faire des études et j’ai réussi. Pas mal, pour un petit fils d’Arabes immigrés : mes deux grands-pères étaient OS, l'un à Billancourt, l'autre à Poissy. L’intelligence et, surtout, une volonté farouche de progrès social semblent des caractères héréditaires dans cette famille.

Ça, c’est le côté brillant. De l’autre côté, aussi brillant, j’adore partager le plaisir sexuel depuis que je le peux. Au début, j’étais plutôt filles. J’ai perdu mon pucelage à treize ans et demi. Je m’en souviens, parce que ce fut un désastre ! Cela m’encouragea à m’améliorer. Vers quinze ans, j’ai eu une expérience avec un garçon, complètement ! Ce fut la révélation. C’était beaucoup plus intense. J’ai continué les deux activités, car j’étais insatiable. Je mélangeais les pratiques, avec plus ou moins d’appréciation du côté des filles ! Cela n’avait pas d’importance, car, je ne sais pourquoi, j’étais très sollicité, des deux côtés. Une réputation de chaleur, un charme ? Peu m’importait, du moment que j’avais l’ivresse !

Mon problème est que je ne m’attache pas. J’ai besoin de changement, de nouveau. Je ne compte pas mes aventures, mais elles doivent dépasser la centaine, ayant toute la brièveté comme caractéristiques. Je suis incapable de me souvenir d’un nom, d’un visage. Cette façon d’être ne me plait pas, mais j’en profite tellement !

Une seule exception : Doron (on prononce « Doronne »). Nous nous sommes connus en première année de fac. C’est le seul mec que je trouvais attrayant, mais que je ne sentais pas partant. Je n’ai donc rien tenté vers lui. Il n’était pas de mon avis et c’est lui qui m’a dragué. Pas très longtemps. Nous sommes trop semblables pour ne pas nous entendre et ne pas vivre ensemble. Ce fut une formidable expérience, intenable. Il reste mon mec, mon ami, mon comparse.

Depuis peu, je vis avec Mabula, par facilité, car je l’héberge en dépannage. Il est serveur dans une boite gay. Je ne connais pas de mec avec la peau si douce. En revanche, la conversation est vite limitée. Les débats intellectuels engagés et enragés avec Doron me manquent.


Ça va comme écriture ? Je ne comprends pas pourquoi tu veux que je le publie sur ton compte. Si des lecteurs, comme tu le penses, veulent m’aider, ils vont être embrouillés !

Je vais être obligé de reprendre depuis le début, sinon, cela ne va pas être clair.

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