38/ Réminimancie
La situation est délirante. Au dehors, à quelques mètres de là, c’est un déluge de météores, de flammes et de gel à la fois, un vacarme assourdissant, mais ici…rien.
Markal et Vrael sont menés par Tordek à travers les couloirs de la citadelle. Ceux-ci sont silencieux, calmes comme la veille. Ils ne pensaient pas revoir de sitôt ces murs, mais le destin en a décidé autrement. Tordek est anxieux. La présence d’un Diantrefosse dans le plan matériel est plus qu’alarmante. Il marche vite, paraissant accélérer à chaque pas. Malgrès ses petites jambes, il ne tarde pas à distancer Markal et Vrael qui doivent se mettre à courir pour ne pas se faire semer.
Il ne dit mot jusqu’à arriver devant une belle porte de bois. Il se tourne alors vers les deux amis et commence à parler vite et bas.
"C’est la chambre de Draac’Vio, il est ici, entouré de quelques guérisseurs. Ce matin, il ne s’est pas réveillé. Nous nous sommes décidés à entrer et nous l’avons trouvé dans son lit, gisant comme mort, mais il respirait encore. Il est vivant, simplement très faible. Il ne change même plus d’apparence ! Maintenant, un Diantrefosse à nos portes ! Nombres de nos mages sont occupés à les repousser, mais c’est extrêmement préoccupant. Qui sait ce qu’il se passe sur le continent… ?
- Justement, nous avons des informations, commence Vrael en posant la main sur la poignée de la porte.
Elle est repoussée violemment par Tordek. Etonné d’une telle véhémence et se préparant à toute éventualité, elle pose la main sur la garde de son épée.
- Qu’est-ce qu’il se passe là-dedans ! demande-t-elle à haute voix.
Tordek lui intime l’ordre de se taire et s’explique précipitamment.
- Pardonnez-moi, je ne voulais pas être brutal ou grossier, mais je dois vous prévenir. Certains hauts-dignitaires ne vous accueillerons pas à bras ouverts. Ils étaient déjà là lors des évènements de six-mille-vingt-quatre...ils ont voté l’exécution de la sentinelle et la dissolution d’Huzumil. Pour les mêmes raisons qu’aujourd’hui, je dois dire, l’histoire se répète…Les démons sont à nos portes, Huzumil se redresse…Il n’en faut pas plus pour qu'ils puissent vouloir vous abattre sans sommation.
- Pourquoi nous aider, Tordek… ? demande Markal, suspicieux.
Le nain tarde à répondre, visiblement mal à l’aise. Il finit par dire.
- Je suis jeune... Toute ma vie j’ai été bercé par les histoires d’Huzumil. Peut-être que je fais une erreur, mais je crois en elle, cette guilde, je crois en sa mission, mais surtout…Je crois en vous. Depuis le premier instant, dans cette grotte, sur le continent, où je vous ai rencontré. Je sais que vous voulez le bien. J’espère que je ne me trompe pas. Si cela tourne au vinaigre, je serais exécuté pour vous avoir mené au cœur de la citadelle. Mais si vous dites que vous pouvez nous aider, je vous aide. C’est ça ou les démons de toute façon…
Vrael réprime l’envie de prendre le nain dans ses bras. Markal lui saisit l’épaule.
- Merci Tordek. Allons-y.
Le nain s’éloigne et disparait dans les couloirs de la citadelle.
- Une seconde, Markal, temporise Vrael. Je n’ai rien dit face à lui, mais je n’en sais pas plus quant à notre venue ici. Souviens toi de ce que je t’ai dit. Ne compte pas sur moi pour t’assister dans ton acte. Je t’aiderai si j’estime que je dois le faire. Sinon, je t’empêcherai de faire quoi que ce soit.
- Ecoute...commence Markal lourdement. Depuis le moment où j’ai pénétré dans la citadelle, je me retiens de ne pas me ruer sur cette porte. Même si Tordek ne nous avait pas guidé, j’aurais su arriver jusqu’ici. Il n’a d’ailleurs pas emprunté le chemin le plus rapide, à mon avis. Chaque parcelle de mon corps me pousse à passer cette porte. Je ne sais pas quelle tournure prendront les évènements quand nous serons de l’autre côté, ou ce que je devrais faire. Tu m’arrêteras si tu estimes que tu le dois, mais je ne m’arrêterais pas non plus. Cette force qui me pousse est magique, pas simplement un jugement de valeur. Pour l’instant, est ce que tu es avec moi ?
Elle met un moment à répondre.
Quelle est cette force qui le pousse ? Nous n’en savons rien, peut-être est-il corrompu, sans le savoir, comme le pensais Draac’Vio il y a mille ans…S’il s’avère qu’il est manipulé par une force chaotique, nous sommes perdus. Peut-être devrons-nous nous battre…
Elle préfère refouler cette pensée, ne voulant pas songer à cette éventualité. Elle se persuade que derrière cette porte, tout s’arrangera.
- Oui, finit-elle par répondre. Je suis avec toi, allons-y.
Markal pose sa main sur la poignée de bois. Il inspire un grand coup et l’enclenche. Ils pénetrent dans une chambre plutôt large au murs nus. Un lit ainsi qu’un bureau occupe la pièce. Dans le lit, Vrael voit un corps allongé. C’est un homme, d’une cinquantaine d’années, aux cheveux grisonnants. Dans la pièce, sont présents trois hommes et deux femmes elfes. Ils débattent entre eux, un peu à l’écart du lit, à voix basse et précipité. La lumière est tamisée, les rideaux tirés. On y voit bien, sans être éblouit.
Lorsque les deux amis pénètrent dans la pièce, sans être annoncés, Draac’Vio se met à gémir dans son lit. Les cinq mages, aussitôt alertés par ses jérémiades font volteface. Deux d’entre eux se précipitent aux côtés de l’empereur, tandis que les deux elfes et l’un des hommes font face aux deux intrus. L’une des elfes, à la chevelure rousse, qui lui descend en bas du dos, prend alors la parole.
- Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? Comment avez-vous pénétré dans la citadelle ??
Sa voix est stridente, presque hystérique. Sa paume droite se met à crépiter. Vrael a déjà vu ce scintillement, dans les mains de son ami Thanis.
Une boule de feu…
Markal a aussi remarqué la manifestation magique. Tous deux, sans se concerter, lève les bras et s'arrête de marcher.
- N’approchez pas ! crie l’homme.
- Nous ne vous voulons aucun mal, au contraire. Je suis Markal, gardien d’Huzumil et…
A l’annonce des mots gardien et Huzumil, la tension monte d’un cran. Les paumes des trois mages se mettent à scintiller, trahissant le sort qu’ils s’apprêtent à lancer.
S’ils ne nous laissent pas le temps de nous expliquer, nous n’avons aucune chance. Ils vont nous réduire en poussière avant qu’on ait le temps de sourciller.
Elle décide de prendre la parole, comptant sur la prestance que lui offre ses ailes et son apparence atypique. C’est la première fois qu’elle décide de s’imposer de la sorte.
- Ecoutez nous, dit-elle en montrant ses mains vides et avancant d'un pas. Nous pouvons expliquer la situation. Laissez-nous le temps de parler.
- Parle, Dova ! dit l’elfe qui lui fait face. Quant à ton ami…
Elle lève une main, de la même manière que l’ange émeraude dans le désert. Sans même se retourner, elle sait ce qu’il se passe derrière elle. Markal est immobilisé, et il ne bougera plus jusqu’à nouvel ordre. C’est à elle de négocier sa libération pour qu’il puisse faire ce qu’il a à faire. Elle est décidée à ne pas se laisser submerger par ses émotions, se remémorant la promesse qu’elle s’est faite sur la plage. Pleine d’aplomb, elle déclare.
- Je suis membre d’Huzumil, au même titre que mon ami que vous venez d’immobiliser. Nous avons été envoyé par Draac’Vio dans Horarem pour renvoyer des extra-planaires célestes. Suite à cela, nous avons été témoins de l'arrivée d'une troupe de guerre démoniaque gigantesque. Une véritable armée d’invasion est apparue dans le désert. Nous avons fait au plus vite, mais le temps presse.
Ses trois interlocuteurs paraissent dubitatifs et ne baissent pas leur garde pour autant. Leurs mains restent rougeoyantes, prêtes à l’abattre, d’un seul geste. Vrael poursuit, les mages continuent de l’écouter.
- Nos amis,... Huzumil est occupé actuellement à défendre l’empire. Nous devons faire vite, si nous voulons les sauver...et le monde avec.
- Et pourquoi vous être rendus sur Parovenia ? Questionne l’elfe rousse, sceptique. Votre arrivée concorde avec celle des démons et l’état alarmant de la sentinelle... J’ai voté il y a mille ans, pour qu’Huzumil sois dissoute a tout jamais. Mais Draac’Vio en a décidé autrement, il a décidé de vous laisser une deuxième chance...ne comptez pas sur moi pour vous tendre la main.
Elle a parlé d’un ton froid, incisif.
Merde…Il faut que j’arrive à les convaincre de laisser Markal s’expliquer.
- Je vous en prie, laisser mon ami approcher. Nous sommes ici sur son injonction, une force magique et mystérieuse l’a poussé jusqu’ici. Je ne vais pas vous mentir ou tenter de vous persuader. Je vous dit simplement ce que j’ai vu et vous expose les faits tels qu’ils sont. Nous avons affronté bien des dangers pour arriver dans cette chambre. Si vous empêchez Markal d’approcher, nous serons venus pour rien…
Indécise au début, elle finit tout de même par ajouter.
- Et l’empire sera condamné.
Elle ne sait pas trop ce qu’elle doit faire. Le plan de Markal lui semble grotesque, mais a-t-elle une autre alternative ?
Quitte à négocier sa libération, autant en faire des caisses...
Elle décide donc d'en jouer. Elle veut expliquer aux mages l’urgence de la situation.
Deux mages paraissent se détendre, peu à peu leurs paumes cessent de crépiter. Seul l’elfe à la chevelure de feu reste sur ses gardes, menaçante.
- Je ne vais pas vous supplier à genoux, je ne suis pas là pour ça, annonce Vrael avec assurance. Je vous demande simplement de m’écouter et de me croire. Si nous ne faisons rien, c’est le plan matériel entier qui tombera. Les ravages qu’ont perpétré les démons sont certainement déjà colossaux. Nos amis sont peut-être déjà morts à l’heure qu’il est.
Sa voix n’a pas tremblé à cette phrase. Pour sa plus grande satisfaction, car cette idée la hante depuis qu’ils sont dans la citadelle. Sans cesser de se préparer à un éventuel affrontement, l’elfe de tête déclare.
- J’aimerai te croire, mais les évènements passés m’obligent à me méfier.
Elle paraît hésiter mais finit par déclarer.
- Si tu veux que je libère ton ami, je vais auparavant te soumettre à la réminimancie.
A cette annonce, les deux mages derrière elle s’agitent. Même ceux aux côtés de Draac’Vio paraissent surpris. L’homme derrière l’elfe s’interpose, lui fait face et tourne le dos à Vrael.
- Tu n’y penses pas sérieusement ! La réminimancie a été interdite par Maragnus le Juste il y a plus de mille cinq cents ans !
- Je sais tout ça, dit-elle en poussant d’un geste brusque son confrère. J’étais là quand cette décision a été prise. J’étais d’ailleurs en faveur de l’arrêt de cette pratique barbare. Mais à situation délicate, moyen délicat...
Vrael ne saisit pas le cours que sont en train de prendre les évènements. Qu’est-ce que la réminimancie ? Elle n’a jamais entendu ce mot. Elle préfère ne rien dire pour le moment, l’elfe ayant proposé de libérer Markal si elle se soumet à ce test. Elle avance d’un pas et déclare d’une voix forte.
- Je suis prête, faites ce que vous avez à faire, mais le temps presse.
L’homme retourne dans le fond, avec l’autre mage. L'un de ceux aux côtés de l’empereur interpelle.
- Th'Assal ! Tu vas la tuer ! Qu’adviendra-t-il ensuite ?
- Ce qu’il adviendra ! Reste à ta place. Restez tous à vos places ! Je suis plus ancienne que vous tous réunis ici ! Je suis la seule à avoir autorité dans cette pièce, tant que Draac’Vio n’est pas capable de tenir des propos cohérents.
Elle tend son index droit vers Vrael.
- Tu seras soumise à la réminimancie, ne tente pas de me cacher quelque chose ou je t’abats sur le champ !
Dubitative, Vrael finit tout de même par demander.
- Qu’est-ce que la réminimancie ?
L’homme de derrière crie.
- Un procédé barbare interdit il y a plus d’un millénaire. Elle va rentrer dans ton cer…
L’elfe rousse lève la main. De la même manière que lorsqu’elle a immobilisé Markal. Mais le mage ne semble pas emprisonné de la même manière. Il a juste ravalé sa salive, quand l’elfe lui a donné l’ordre de se taire. Elle s’approche de Vrael et attache sa chevelure à l’aide d’un os courbé.
- La réminimancie est un procédé qui permet à un mage initié d’avoir accès aux souvenirs d’un sujet. J’aurais accès à tes pensées les plus profondes. Je ne vais pas te mentir, ce n’est pas très agréable. Mais je ne te laisserais pas approcher de Draac’Vio tant que je ne serais pas sûr que tu es maîtresse de tes pensées et que tu dis la vérité. Je ne peux pas soumettre ton ami, les gardiens sont insondables…Mais si tout ce que tu as dit à propos de votre mission est vrai, je le libèrerais.
Vrael déglutit. Cette mage est butée, je n’obtiendrai rien d’elle sans ce test. Tous sont à sa botte et n’oseront se dresser contre elle...
- Je suis prête, finit-elle par dire
- Tes hurlements ne m’arrêterons pas. Je remonterai dans tes souvenirs, aussi loin que j’estime que ce sera nécessaire.
Vrael s’avance, décidée. C’est un mauvais moment à passer, ensuite Markal sera libéré et ils sauveront l’empire.
Ça vaut le coup…
L'elfe s’approche aussi, elles ne sont plus qu’à un pas l’une de l’autre.
- Allonge-toi ! crie l'homme depuis le fond de la salle.
Sceptique, Vrael ne s’exécute pas. Elle va être mentalement à la merci du mage, elle ne veut pas l’être aussi physiquement. Elle reste debout, fière et droite.
L’elfe lève la main à hauteur du visage de Vrael. Sans un bruit, des filets vaporeux blanc s’échappe de ses doigts. Cinq fils blancs approchent du visage de la jeune fille, ondulant tel des serpents. Lentement, ils se posent sur sa peau. Elle sent des traits chauds sur ses joues, son front, à l’endroit où ils se sont accrochés. Ils se mettent à onduler pour avancer. Vrael ferme les yeux, elle ne veut pas voir ce qu’il se passe. Ne pas voir l’elfe, main tendue vers elle, faire avancer des vers de lumières sur sa peau. Elle sent que les traits se frayent un chemin sur son visage à la recherche de je ne sais quoi.
Soudain, elle comprend. L’un des fils a atteint son oreille et commence à y entrer lentement. De même dans ses narines.
- Ouvre la bouche. Ordonne d’une voix ferme l’elfe rousse.
C'est suffisamment horrible comme ça pour ne pas avoir à en rajouter…
Elle se fait pénétrer le visage par une substance magique, elle n’a aucune envie de se laisser faire. Néanmoins, docilement elle ouvre lentement la bouche. Pour ses amis, pour l’empire, elle doit le faire. Ce n’est qu’un mauvais moment, ce sera vite un lointain souvenir.
Les fils se pressent alors à la commissure de ses lèvres, comme des serpents voulant regagner leur trou.
Soudain, une douleur.
Insoutenable.
Comme si un millier de lames effilées lui tailliadaient le cerveau.
Elle s’écroule au sol dans un râle. Sa tête heurte brutalement la pierre. L’elfe, toujours debout au-dessus d’elle continue à laisser filer de ses doigts des serpentins de lumière. Elle ne laisse transparaître aucune émotion, aucun rictus.
Vrael est assaillit par la souffrance, son esprit est mis en miette par la magie destructrice de la magicienne. Elle veut crier, mais sa fierté lui interdit.
"Tes hurlements ne m’arrêteront pas"…Si tu crois que je vais te faire ce plaisir... plutôt crever.
Elle se contente de serrer les dents et s’autorise seulement à ponctuer ses convulsions de quelques râles.
La douleur ne peut pas être plus terrible, se dit-elle.
Elle se trompe.
Subitement, elle se retrouve comme arrachée de son propre corps. Comme si son cerveau avaient décidé de fuir face à la puissance de la magicienne. En fait, elle est toujours capable de voir, mais pas de penser. Elle a l’impression qu’elle s’est retrouvée propulsée dans les fils de magie, observant impuissante le flux d’informations, ses souvenirs, passer de son corps à la magicienne.
Si Vrael avait pu réfléchir à ce moment-là, sa seule pensée aurait été achève-moi ou pourvu que je ne me souvienne pas de cette atroce douleur.
Mais elle ne peut pas. Elle observe, impuissante.
Elle voit passer des souvenirs, ses souvenirs.
La traversée, l’océan. Le port, la séparation. La main chaude de Carseb sur la sienne avant qu’elle ne parte. La vague d’invasion dans le désert, la confrontation avec les dovas.
Puis tout s’accélère, la magicienne remonte le cours de sa vie. Elle se voit à Portuas, rencontrer ses amis.
Bienvenu parmis nous, Vrael.
C'est la voix grave et réconfortante de Fitz, lorsqu’elle a rejoint La Guilde à Portuas. La phrase l’aide à tenir le choc de la vague de douleur qui suit.
Chaque seconde qui passe, chaque souvenir plus ancien qu’elle est obligé de livrer libère une vague de souffrance de plus en plus insupportable. Comme si un ongle crochu venait gratter en profondeur son cerveau, la magicienne se fraye un chemin parmi ses souvenirs de plus en plus lointain. Elle se revoit maintenant chez les Dovas, dans le plan céleste. Son entraînement, ses professeurs, son père. Elle se revoit, toute gamine, combattant avec une épée en bois.
Et puis soudainement, Vrael ne reconnait plus les images qui passent. Elle est dans ce qu’elle pense être un berceau. Le plafond est en bois, constitué d’épais chevrons. Le visage de son père au-dessus d’elle apparait. Elle se met à hurler. Il la prend dans ses bras, non sans une certaine brutalité. Son petit visage se retrouve sur son épaule.
Elle voit maintenant l’endroit où elle est. Une chambre obscure dans une mansarde. To’Nec passe la porte et ils se retrouvent dans une pièce plus éclairée. Une petite femme, humaine, crie et pleure en essayant de les rattraper, implorant dans sa direction. La détresse se lie sur son visage, une terreur mêlée à de la colère et de la tristesse.
Arrivé à l’extérieur, son père se retourne, lui cachant le reste de la scène. Elle entend distinctement.
- Quel est le nom que tu as donné à notre fille.
- Vrael… elle s’appelle Vrael.
La douleur s’arrête alors. Progressivement, elle reprend possession de son corps. Haletante, elle se relève, face à la magicienne. Celle-ci a l’air abasourdie.
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