Par roger_findi: https://www.atelierdesauteurs.com/author/10490391/roger-findi

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Alors que Liliane suivait Anthony en regardant avec insistance son corps finement musclé et ses fesses fermes, elle se fit bousculer par un jeune homme tout aussi craquant qui s'excusa avec courtoisie avant d'entrer dans la tour Carpe Diem.

Elle fut aimablement raccompagnée par l'agent en service. Une fois arrivée au laboratoire, elle prétexta un mal de dos afin qu'Anthony l'accompagne à son bureau pour porter sa glacière. Elle comptait lui faire passer un bon petit moment d'union charnelle avant d'entamer son travail. Après tout, le corps n'arriverait pas avant une bonne heure.

• Je peux t'offrir un café, Antho ?
• Euh... Non c'est très gentil. J'en ai déjà bu ce matin. Je ne supporte pas d'en boire trop, déclina poliment l'homme.
• Sinon, je peux t'offrir bien d'autres choses, fit-elle d'un air grivois tout en s’asseyant sur le bord du bureau et l'attirant lentement à elle par le col de sa chemise.
  

Tout d'abord, Anthony rougit telle une tomate en plein soleil, mais il se ressaisit et se dégagea avec délicatesse de son étreinte.

• Liliane, je suis extrêmement flatté, mais je suis marié et j'ai deux petits bouts. Je suis heureux et je ne souhaite pas que cela change. Tu comprends j'espère, lui avoua-t-il avec amabilité.
  

Liliane écarquilla les yeux de surprise. Aucun homme ne s'était jamais refusé à elle, fusse-t-il marié. Elle ne faisait pas étalage de ses conquêtes d'un soir. Ce devait être un homme exceptionnel pour résister ainsi à ses charmes sans hésitation.

• Oh... Oui, je comprends. Désolé Antho, je ne voulais pas... Je croyais... bafouilla-t-elle.
• Ne t'en fais pas, restons bons amis si tu le veux bien. Je te trouve très attirante, la rassura-t-il avec compatissance, mais je ne peux pas faire ça à ma femme.
  

Quelque peu embêté, l'agent prit congé de la légiste avec gentillesse et retourna sur les lieux du meurtre, aider à rassembler les indices.

Une fois l'homme parti et la stupeur évanouie, Liliane sentit une boule au fond de sa gorge et des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Elle s'installa face à son bureau avec la ferme intention de faire disparaître cette sensation de rejet avec l'aide de son meilleur ami de toujours, l'alcool.

C'est alors qu'elle allait entamer son premier verre de whisky-coca, inhabituel à cette heure-ci, que Charlotte l'appela sur son portable.

• Allô, fit la légiste sobrement.
• Oui c'est Cha ! Le corps du patron d' InVivas vient de partir. Il devrait t'être livré d'ici dix ou quinze minutes. Donne-moi le plus de détails possible dès aujourd'hui si tu as le temps.
• Euh... Oui ma jolie, j'assure, tu le sais bien... répondit-elle avec le plus de self-control possible.
  

Liliane regardait intensément son verre d'alcool qui l’appelait telle une délivrance afin de lui éviter toutes ces sensations négatives.

• Tout va bien Liliane ? demanda Charlotte Evra qui avait perçu que son amie était en détresse.
• Oui, ne t'en fais pas chérie, je suis au top, mentit-elle avec aplomb. Je dois te laisser, voilà le grand chef qui descend.
  

Elle raccrocha et se tourna pour voir arriver le Chef de Corps, Pedro Garcia. Il entra dans le bureau de la légiste en la dévisageant avec insistance.

• Liliane, que vous arrive-t-il ? Un problème ? La questionna-t-il voyant les écoulements de son mascara et de son fond de teint sur ses joues rougies.
  

Liliane se ressaisit avec honneur, essuya ses larmes avec son mouchoir et déclara :

• Non Chef, tout va bien. Je me suis aspergée par mégarde d'un produit irritant. Rien de grave.
• Si vous le dites, c'est vous le médecin...
  

Il se tourna vers la morgue où deux corps attendaient leur autopsie.

• Je suis venu vous annoncer que l'affaire Joseph Marhic est notre priorité numéro un. Il semblerait qu'il y ait plus qu'une simple histoire de meurtre ou de jeux sexuels derrière cette affaire. Vos autres autopsies seront transférées vers le laboratoire central. Je vous mets sous l'entière autorité du lieutenant Evra jusqu'à nouvel ordre.
• Bien Chef Garcia ! À vos ordres, dit-elle cérémonieusement.
  

Le Chef satisfait s'éloigna et remonta les escaliers vers le commissariat.

À nouveau seule, elle regarda son whisky-coca qui l'attendait sagement sur le bureau. Elle devait résister, il ne fallait pas flancher pour si peu, elle s'en remettrait. Elle allait se jeter dans le travail à corps perdu, elle ne pouvait pas décevoir Charlotte, sa seule véritable amie dans le désert social de sa vie. Il fallait qu'elle se ressaisisse. Fini la picole ! Ça allait être difficile, mais elle connaissait le cocktail de médicaments à ingurgiter pour éviter le manque et rester lucide malgré tout. À partir d'aujourd'hui, elle ne toucherait plus un verre.

Elle se saisit de toutes les bouteilles qu'elle avait cachées dans le tiroir de son bureau et les vida les unes après les autres dans l'évier de la morgue. Lorsqu'elle eut terminé et éliminé les bouteilles vides. Les ambulanciers frappèrent à la porte extérieur du laboratoire amenant le cadavre émasculé du feu patron le plus connu de la ville, Joseph Marhic.

Cette affaire serait au centre des discussions pour un long moment. Elle devait absolument assurer sur ce coup-là.

Elle ouvrit le sac mortuaire et dévisageant l'individu inanimé, remarqua un détail dans la forme du visage et du nez qui lui rappela le jeune homme qui l'avait bousculé à l'entrée des Ateliers InVivas.

Dans les effets personnels du mort se trouvait un portable. Elle l'ouvrit et remarqua un message vocal au nom de Gregory Marhic. Elle écouta le message tout en l'enregistrant avec un dictaphone lui servant à faire ses rapports d'autopsie. Une voix jeune sortit du micro du téléphone :

Décidément tu ne me feras aucune fleur. Tu pourrais au moins me répondre. Ma claque de toi et de ta satanée entreprise. Ras le bol des emmerdes.