La rencontre
J’étais assis sur un banc dans le fond de la cour comme à mon habitude. Soudainement, j’ai senti une main me toucher l’épaule. Je me suis retourné presque imédiatement, et je suis tombé sur le nouveau. Enfin c’est comme ça qu’on l’appelait tous.
— Euh… Romain c’est ça ?
— Ouais, toi t’es le nouveau ?
— Je suis là depuis plusieurs semaines… bredouilla-t-il.
— Pardon ?
— J’ai dit que je suis là depuis plusieurs semaines déjà, en plus je n’aime pas trop ce surnom…
— Ah bah désolé, c’est quoi ton prénom du coup ?
— Pierre, moi c’est Pierre.
— Eh bah enchanté Pierre.
— De même.
Nous avons tous deux éclaté de rire.
— Et du coup tu voulais quoi ?
— Ah oui, on m’a parlé des rumeurs qui ont circulé sur toi…
—Ok, si c’est pour me faire un quelconque reproche tu dégages !
— Non pas du tout, je voulais te dire que si y’avait le moindre truc tu pouvais venir m’en parler.
— Ah ok… Bah merci, je n’y manquerai pas.
— De rien, ça me fait plaisir.
— Bah écoute, viens manger en ville avec moi je te raconterai si tu veux.
— Avec plaisir ! Par contre, j’ai pas un rond…
— Pas grave, je t’avance.
— Ah bah… merci.
— Ça me fait plaisir.
Je me suis levé, et nous sommes partis pour le centre-ville. J’ai fait comme à mon habitude, un petit snack à une centaine de mètres du lycée. Pierre a suivi le pas, et à mon avis les sandwichs de celui-ci ne lui ont pas déplu.
Puis on a un peu trainé dans les rues, où on a parlé de tout et de rien pendant une bonne heure. Mais l’appel des cours ou plutôt les conséquences de ne pas y aller, nous ont obligés à y retourner.
Après pour une heure d’anglais et une d’allemand, je vois pas où est le mal à sécher…mais bon.
À la fin de la journée nous nous sommes échangés nos numéros, et il m’a raccompagné jusqu’à chez moi pour que l’on puisse discuter un peu plus longtemps.
Quand je me suis posé sur mon lit j’ai ressenti une chose que je n’avais pas sentie depuis longtemps, du bonheur, de la joie peut-être ou autre chose ? Je ne sais pas trop en fait…
Avec Pierre nous avons commencé à nous rapprocher l’un de l’autre, on passait nos journées ensemble. Et quand nous n’étions pas ensemble, on se parlait par messages.
Au bout de deux semaines, il me demanda de venir chez lui pour me parler d’un truc. Quand je suis arrivé chez lui, je suis tombé sur une grande maison assez moderne, avec un jardin plutôt bien entretenu et très beau berger allemand qui ma ’empêché de rentrer.
Une femme est alors sortie de la maison, sûrement alertée par les aboiements du chien qui persistaient. Elle s’est alors avancée vers moi, et m'a dit.
— Ah tu dois être Romain, Pierre m’avait prévenue que tu viendrais. Entre.
— Euh, et le chien…
— Oh Napoléon ? C’est un peureux, là il aboie juste parce que tu es de l’autre côté de la barrière.
— Ah bah je rentre alors, dis-je en riant.
J’ai ouvert le portillon, et il est parti à vitesse grand « V » les oreilles baissées et la queue rentrée. Ce qui me fit fortement rire, la mère de Pierre me sourit et dit :
— Tu es comme me l’a dit Pierre.
— Comment ça ?
— Rien, rien.
J’ai trouvé cette réaction fortement bizarre, mais il avait juste dû un peu lui parler de moi.
Une fois entré à l’intérieur de la maison, j’ai découvert un intérieur en total accord avec l’extérieur : une décoration simple et épurée. Je me fit interrompre dans mon observation de celle-ci par la mère de Pierre :
— Du coup, la chambre de Pierre est au fond du couloir porte de gauche. Il est parti faire une course vite fait, il sera là d’ici cinq minutes tu peux aller l’attendre là-bas.
— D’accord, merci.
— Mais de rien.
Je me suis donc dirigé vers la chambre, en rentrant dans celle-ci je fus à moitié étonné. La décoration était certes pas mal différente du reste de la maison, mais je ne m’attendais pas au fait qu’il y ait je ne sais pas combien de posters et de produits dérivés en tout genre en rapport avec ses trois groupes de musique préféré qui sont : Pink Floyd, les Beatles et AC/DC. Au moins il ne s’habillait pas aux couleurs de ses groupes, coïncidence des plus flagrantes au même moment j’ai vu un T-shirt AC/DC par terre…
C’est à peu près au même moment que j’ai entendu un cri sauvage et sentis une masse se jeter sur mon dos, je me suis donc retourné et me suis jeté en arrière sur le lit.
—T’es con, tu m’as fait la peur de ma vie !
—Yep, j’ai vu ta tête et je regrette franchement de ne pas avoir filmé, dit-il en riant.
— Vas-y marre toi.
— Rho ça va.
—Bref, pourquoi tu as tant voulu me voir aujourd’hui ?
— Ah bah pour te voir.
— Juste pour ça ?
— Euh oui, pourquoi ?
— Parce que dans le message que tu m’as laissé tu m’as dit que tu voulais me parler d’un truc.
— Ah oui c’est vrai.
—Donc tu voulais me parler de quoi ?
— Bon, ça fait un moment que je veux t’en parler et….
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