Bienvenue au Royaume de la Forêt des Fées | Rencontre avec la Fée
Quelque part, dans l'une des régions les plus dangereuses, des vastes contrées du continent Atlántica, une région où ne fleurissaient que de sublimes atrocités et de douces mochetés...
Plus sérieusement, cette région, qui était un véritable cloaque, se prénommait Kano, le pays de Kano précisément.
C'était une vaste zone volcanique où les lacs d'acide et les vapeurs toxiques étaient omniprésents. Des geysers d'eau à très haute pression et température disparaissaient immédiatement au contact de l'air. Des mini-volcans entouraient ces cratères et pouvaient jaillir de n'importe où. Les tempêtes de cendres s'y abattaient fréquemment, en plus de pluies d'acide assassines qui déferlaient de manière inattendue. Ces pluies étaient capables de transformer tout être vivant qui les subissait en une sorte de gruyère. Il est difficile de vous décrire le goût, car je n'ai jamais eu l'occasion, à mon grand désarroi, d'y goûter.
Il y avait, néanmoins, des zones où se trouvaient des grands lacs remplis d'eau claire et « pure », mais sincèrement, je vous déconseillerais fortement de vous y aventurer, voire de vous y abreuver. Tout simplement à cause des remontées de CO2 et de méthane qui pouvaient potentiellement vous tuer en une fraction de seconde, à peine le temps de ressentir le poison de cette eau putride, et si, par miracle, elle ne le faisait pas, cela sera la pluie de piranhas dopés à une substance inconnue les rendant encore plus hargneux que leurs ancêtres.
Les seuls monstres à pouvoir survivre dans cet enfer où les volcans expulsaient de la lave violette au paroxysme de leur colère et rouge écarlate lorsqu'ils pleuraient toute leur tristesse, sont soit des créatures mythiques tout droit sorties des plus terribles légendes humaines, soit des bêtes mutantes considérées comme les prédateurs suprêmes de ce lieu. Ainsi, on pouvait parler du lion d'Astonix dont le doux pelage et la flamboyante crinière sont aussi impénétrables et aussi durs que la cuirasse d'acier d'un paingoléon ou du lion Némée – différent du lion de Némée mais dont la description correspondait à son homologue –, ou encore les poulets...
Vous êtes sans doute dans l'incompréhension due au fait que j'ai classé les poulets comme des superprédateurs et qu'ils puissent prétendre se rapprocher du sommet de la chaîne alimentaire de toutes les espèces vivantes ET mortes sur le continent d'Atlantica... Et pourtant, cela n'était autre que la plus pure et simple vérité...
La poule est l'un des rares animaux à avoir pu s'accaparer l'essence de la magie primordiale de ce nouveau monde en l'absorbant - avec l'Homme -, ce qui a permis à ces descendants de dinosaures de fracturer l'équilibre établie depuis des millions d'années. Elles ont développé un plumage d'un blanc immaculé dont les plumes étaient aussi tranchantes que des lames de rasoir et des crocs aussi acérés que ceux d'un tigre à dents de sabre.
Ne vous attendez pas à voir débarquer un poulet magicien level 75 qui a vaincu le roi liche dans ce monde car malgré cette évolution complètement impossible, il est improbable qu'elles puissent maîtriser la magie comme les êtres humains au point d'en avoir étudié toutes leurs particularités - il manquerait plus qu'elles aient des écoles... Déjà qu'elles maîtrisent un certain art du combat, il ne faudrait pas qu'elles deviennent reines du monde tout de même.
Non mais sérieusement, je n'arrive pas à croire que des poulets - en l'occurrence des poules, c'est un abus de langage de dire « poulet » - puissent tenir tête aux humains, on est tous devenus des Link pour qu'on soit victime de ces animaux très bons cuisinés frits - vous pensez qu'il faut qu'elles soient vierges comme les Magical Girl pour vraiment pratiquer la magie ? On m'aurait raconté cela, il y a des années en arrière, je n'y aurais jamais cru.
Et ce que je viens de vous citer n'est qu'une mince idée des nombreux dangers qui se trouvent sur ce mystérieux territoire qu'est le pays de Kano, nom dont la provenance est inconnue puisque le peuple qui y résidait et qui devait sûrement connaître l'histoire de cet endroit a été tout bonnement anéanti et n'a laissé aucune trace de son passage. Une histoire commune dans ce monde étrange qu'est devenue la Terre.
Pourtant, au milieu de cet infâme bourbier se trouvait une luxuriante jungle où la végétation et les habitants vivants aux abords de cet endroit résistent à la chaleur infernale de ce lieu : insectes exotiques, plantes chimériques, animaux mythiques... Tous ces êtres vivants en harmonie dans ce petit paradis de nature primaire où on peut y croiser le légendaire cerf aux bois tachetés de lumière blanche. On dit de celui-ci qu'il est l'ancienne sylve qui protégeait l'ancienne Forêt des Fées avant la fusion du monde merveilleux et de celui des humains, et cette sylve serait la fondatrice du royaume se trouvant au cœur de cette jungle. La jungle entourait une forêt d'où provenait ce fameux cerf aux hypnotiques, d'où on pouvait observer des esprits et des fantômes, aucun n'est malveillant dans cet endroit, ils se baladent simplement, personne ne sait si parmi eux, on pourrait retrouver des proches décédés ou s'ils ont été un jour humain. Ces spectres vivaient dans ce que les habitants du centre de ce lieu étrange appelaient « la Brume de l'Oubli », un immense brouillard blanc envahissant cette luxuriante forêt.
Elle était peut-être un refuge pour les morts, mais pour les vivants, c'était le meilleur moyen de se perdre dans ce lieu maudit. Si un étranger s'amusait à s'y introduire, il finirait par perdre les preuves de son existence, il n'advenait qu'un vague souvenir dans l'esprit de leurs contemporains...
Une fois passé la jungle et la Forêt de la Brume de l'Oubli, vous pouvez découvrir la ville la plus prospère de tout le continent, un lieu où se sont réfugiés la plupart des créatures Féériques rejetées par les diverses cités aux alentours de ce lieu de mort qu'est le pays de Kano - du moins à l'extérieur du royaume, en tout cas... ou y vont par pure nostalgie d'une époque qu'ils n'ont même pas connus - seuls les nobles de ce monde peuvent avoir une idée aussi absurde - puisque ce royaume a refusé de céder à la technologie que leur offrait cette nouvelle Terre. Cet endroit à l'intérieur des cercles de verdure porter le doux sobriquet de : Royaume de la Forêt des Fées, Sylvania - simple, efficace, tout ce qu'on aime -, un lieu légendaire pour les pauvres êtres féériques qui sont à la recherche d'un lieu de quiétude et de sérénité pour vivre une vie paisible, et pour les braconniers de légendes et les chasseurs de chimères voulant s'enrichir grâce à la « rareté » que sont les Féériques - alors que cela fait plus de cinq mille ans qu'ils sont apparues sur Terre -, ce lieu est une véritable mine d'or pour ces Hommes de petite vertu, ils étaient déjà présents lorsque la planète n'appartenait qu'aux terriens et que les animaux n'avaient pas encore acquis le don de parole.
Ce royaume de paix et bonheur n'était habité que par les Féériques, tous les humains en sont bannis pour éviter que toute la malveillance émanant des êtres humains s'abatte sur eux. Ici, on pouvait retrouver toutes les créatures que nous pouvions rencontrer dans les histoires et contes que racontaient les parents à leurs enfants, donc vous pourrez y observer : des trolls, des nains, des ogres, des elfes, mais surtout, ce qui est remarquable dans ce lieu sain c'est que vous pouvez y voir les fameuses fées dont tous les contes parlaient, c'est seulement ici que vous pourrez les voir avec leurs superbes villes. Elles vivaient à l'intérieur d'énormes fleurs qui ont été aménagées - ils les ont faites muter grâce à la magie - pour pouvoir y vivre, puisque ces fées ont la particularité d'avoir une taille humaine - ce n'était pas rare mais... particulier par rapport aux racontars.
Comme je l'ai dit plus tôt, ce royaume était vraiment un petit paradis pour les Féériques. Un lieu où ils étaient tous traités de façon égale...Tous étaient traités de façon égale ? Non, bien évidemment pas, je ne me souviens pas avoir dit que cette histoire parlerait d'une ville utopique où nos deux bambins se rencontreraient ! Le Royaume de la Forêt des Fées n'est pas aussi un lieu dystopique, c'est juste qu'une "petite portion" de la population était discriminée, voilà tout... Rien de nouveau sous le soleil, quoi !
Si je devais toutes les faire, notre histoire ne débuterait pas avant mille cinq cents pages - et bien évidemment, je n'ai pas ce temps et vous ne l'avez pas non plus.
Alors nous parlerons que d'une partie d'une population précise, plutôt, nous parlerons que d'une personne précise de cette race.
Est-ce une ogresse ? Non, elle est bien plus petite que ça.
Est-ce une naine, alors ? NON ! Pourquoi prendre le plus grand inverse - enfin, ça serait plutôt une géante, non ? Surtout qu'elle est un être beaucoup plus noble que ça ! Un centaure, donc ? Ce n'est pas pour leur manquer de respect mais on va s'en tenir à une histoire où les deux protagonistes ont un aspect plus proche des êtres humains, s'il vous plaît.
Avec tous ces indices, et sans doute agacée par le fait que je vous fasse tourner en rond depuis un petit moment, vous devez avoir trouvé, non ?
Une beauté pleine de candeur, grande de taille, une forme anthropomorphe, vous avez pensé aux elfes ? Bien sûr, qui d'autres que les elfes pour avoir un corps aussi élancé, eux qui sont des êtres nobles, qui ont un aspect plutôt humain et ayant une taille qui est dans la moyenne de tous les humain... Mais ce n'est toujours pas ça, vous avez complètement tort ! Lisez le titre du conte ! Ça aurait dû vous mettre la puce à l'oreille, non ? Oui, la personne dont je vais vous conter l'histoire est une fée ! Je ne vous ai pas mentis, même si les fées sont aussi belles que les elfes, mais ne dépassent pas la beauté des sirènes - elles n'ont pas non plus la gueule des orcs !
Donc, vous vous posez la question pour le fait de leur taille, et bien, mes amis, il va falloir patienter car il n'est pas encore l'heure de parler de ça.
Concentrons-nous plutôt sur cette jolie jeune et gentille fée qui ramassait des fleurs, caressez la terre et lui parlait - bon, après je n'ai pas dit qu'elle avait tout sa tête non plus. Donc cette fée prénommée... nommée... En vérité, je ne crois pas qu'elle possède un nom, elle n'a jamais eu de prénom. Non pas que ses parents ne l'aimaient pas au point qu'ils ne daignèrent même pas lui donner un prénom pour au moins la définir, les fées ne naissent pas par reproduction sexuée comme la plupart des êtres issus des anciens mondes, elles naissent comme les histoires que les parents racontent à leurs enfants sur la façon dont les bébés viennent au monde, à une différence près : peu importe leur genre, les fées filles et les fées garçons résultent de l'éclosion d'un bourgeon spécial sur ce que les habitants appellent les « Arbres de Vie », mais comme vous êtes des lectures attentifs, vous savez que cet endroit est un royaume, et donc dans un royaume il y a forcément des rois et des reines, et ce royaume étant celui des fées, le régent de ce lieu est forcément une fée - puisqu'étant la race étant celle avec le moins de vice que les autres. Source : une fée - donc, vous devez vous doutez qu'il existe des fées ayant du sang bleu, donc étant de sang royal.
Et vous auriez tout à fait raison.
Ces fées sont issues de l'arbre parmi les arbres, l'arbre le plus grand, le plus haut, le plus beau, le plus étincelant de vie de tous les arbres de ce rayonnant bois féérique, rayonnant grâce aux pollens diffusés par les fleurs qui éclosent sur le tronc et les branches de l'arbre, rendant lumineuse toute la forêt même de nuit - de quoi ne pas utiliser de veilleuse la nuit pour les petits. Un arbre qui pouvait être vu à des centaines de kilomètres à la ronde, heureusement que cette contrée lointaine était vraiment lointaine pour être aperçue de toute forme de vie assez intelligente pour vouloir s'en emparer, écartée de toute civilisation humaine et Féérique belliqueuse. Cet arbre était appelé, auparavant, il y a de cela fort longtemps, avant l'ère des ténèbres et de l'apparition de ce nouveau monde fusionnant avec celui des Hommes : Java-Aleim.
Et notre chère petite - « petite », tout est relatif - fée est née des fleurs de cet arbre royal, ces fleurs sont appelées « Bourgeon Souverain » tandis que les normaux sont nommés « Bourgeon de Vie ». Les fées naissant de Java-Aleim tombaient d'une hauteur d'au moins deux cents mètres de haut avant qu'elles réussissent à s'épargner une mort brutale contre le sol en déployant leurs immenses et somptueuses ailes dont les superbes couleurs se révélaient.
Depuis qu'elle était toute petite, elle observait ses semblables, de sang royal ou non, naître et s'envoler alors qu'elle, elle ne pouvait que les observer de puis le plancher des vaches, eux qui volaient au-dessus dans ce ciel bleu, leur vol qui peignait dans le ciel de magnifiques couleurs pleines de vie tel un artiste qui exprimerait toute sa joie de vivre sur la voute céleste qui serait sa toile, il rendrait l'horizon complètement irréel.
Mais elle, elle ne pouvait pas y participer, cette fée qui était née d'un Bourgeon Souverain était une anomalie parmi son espèce, elle qui ne pouvait que les observer depuis le sol, dans ce jardin où personne ne venait car toutes les fées étaient occupées à consacrer leur temps à voler dans l'espace aérien du royaume. Elle les suivait en courant parmi les roses et tulipes de toutes les couleurs ce monde, des tournesols qui ne se tournaient pas en direction du soleil mais en direction de l'aura ensoleillée qui émanait de cette princesse, le vent qui se faufilait entre les branches des arbres faisait s'élever sa longue et magnifique chevelure brune de cette beauté unique.
Cette course lui permettait de se sentir un peu voler, ce que les autres fées trouvaient extrêmement stupide, elles la dénigraient, la considéraient comme une abomination dérangeante à la vue de tous, un être qui n'aurait jamais dû naître, abîmant le tableau idyllique que renvoyait à tous les peuples du royaume de la Forêt des Fées, tableau terni par le fait qu'elle avait eu le malheur de naître en étant dépourvue d'ailes. Elle était surnommée à cause de cela : la fée aptère.
Si elle était née d'un simple Bourgeon de Vie, elle aurait été instantanément tuée par les nourrices du royaume, mais étant née de l'arbre royal, et ayant eu une chance non négligeable, tenant du miracle divin et à la générosité de la nourrice qui l'a trouvée par terre et soignée, elle avait eu le droit de vivre - de toute manière, cela relevait de crime de haute trahison et de régicide de tuer une fée née d'un Bourgeon Royal, mais tuer des bébés à peine nés de Bourgeon de Vie ayant pour seul défaut de ne pas avoir d'ailes, leurs morts ne méritaient même pas d'être qualifié d'infanticide...
Le soleil se mit à balayer les arcs-en-ciel créés par les fées et fit rougir le ciel, annonçant qu'il serait bientôt l'heure pour la fée aptère de rentrer chez elle avant la tombée de la nuit, et qu'un malheureux malheur lui arrive. Une fois rentrée, elle retrouva cette fameuse nourrice qui l'avait extirpée des bras de la faucheuse, elle passa de la nourrice Méa à mère Méa - « maman » pour les intimes -, c'était une brave femme, au teint aussi rose que sa fille, humble et souriante, ce sourire constant finit par déteindre sur sa fille lui créant des énormes fossettes. La Fée retrouva sa mère au fourneau, elle était en train de couper des carottes, des salades et des tomates, elle les mélangea et créa une salade drôlement appétissante, il ne manquait plus que la viande froide et la vinaigrette.
La jeune fille se glissa tel un ninja, à pas légers, vers sa proie mais avant qu'elle puisse lui faire peur, Méa se retourna, la prit dans ses bras et la souleva de terre.
- Alors cette journée au jardin ne vous a pas assez fatiguée au point que vous voulez encore faire des sournoiseries ? rit Méa.
- Mais le moins du monde ! lui répondit sa fille.
- Heureusement ! Sinon avec qui jouerait le marquis Lin Merchie si vous êtes fatiguée au point de ne plus pouvoir vous amuser ?
- Hé ! Moi j'existe pas ! dit une voix grave mais qui restait tout de même féminine.
Méa relâcha son étreinte et la Fée s'en alla courir voir son ami Lin qui était en compagnie de la meilleure amie de la Fée, qui la considérait comme sa sœur malgré qu'elle soit de deux races différentes Mina Mdégaine. Tous les deux l'attendaient pour jouer aux cartes vu que l'holovision était en panne et que le père de la Fée n'avait toujours pas donné l'argent pour la remplacer. En même temps, à chaque fois qu'il rentrait, il était totalement exténué, ses élèves devaient être de vraies terreurs.
Lin était un elfe provenant d'une ville coincée en haut des montagnes se trouvant dans une région éloignée à celle du royaume des fées. Elle a été pulvérisée par une cité d'humains hargneux qui détestaient les Féériques.
Apparemment, il en serait le seul survivant, son père, le roi de cette ville, dénommée Faurture, le mit dans un tonneau pour qu'il vogue au gré de la rivière qui traversait Faurture pour qu'il puisse être assimilé aux autres débris qui s'y trouvaient. Il aurait survécu grâce aux méthodes de chasse que lui a enseigné son père, il était un fin bretteur - bien qu'il ait séché de nombreux cours d'escrime et d'archerie, préférant jouer à un sport d'un autre temps remis au goût du jour depuis pas très longtemps dans la ville de tous les plaisirs de l'autre côté de l'océan : Lasegas -, il aurait même participé à certaines batailles menées par son père le roi, expliquant certaines blessures par le fait qu'il aurait pris des flèches d'elfes ennemis. Il avait offert aux deux filles, après qu'ils avaient eu appris à mieux se connaître, deux pierres avec des cristaux contenant, apparemment les âmes défuntes d'elfes qu'il fallait mettre sous l'eau pour qu'elles puissent survivre. Il était un grand ami pour la Fée, voire plus à une époque... Désormais, quelqu'un d'autre avait dérobé son cœur.
Mina, elle, était une naine venant d'un endroit encore plus reculé que celui de Lin. Elle était originaire d'un autre continent ! Carrément ! Fait plutôt rare, bien que des humains et des Féériques aient réussi à dresser des dragons et autres espèces volantes pour pouvoir s'envoler sur leur dos... Mais revenons à nos moutons. Mina provenait d'un pays de ce continent dénommé Kama, un pays gigantesque qui était autrefois divisé en plusieurs petits pays mais qui désormais se nommait Jezirat Al-Berberisian. Un vaste pays rempli de sable et de djinns en tout genre - mais surtout de tapis volant ! J'ai toujours voulu en piloter un, mais une galère à en trouver, et je n'avais franchement pas envie de me fourrer dans des coins lugubres pour jouer à Aladin et Jasmine ou traverser la plus grande des mers pour une simple carpette, mais je m'égare.
Habiter à Al-Berberisian de son plein gré c'est vouloir une mort spectaculaire pour mettre fin à ses jours, ou savoir franchement ce qu'on cherche dans tout ce sable comme le trésor des trois frères momies, anciens pharaons de la partie Est de Berberisian, Néferkarê, Nebka et Apophis II, des grands rois déchus pour le malheur qu'ils ont apporté à la fin de leur règne provoquant plusieurs fois la chute du royaume de Kemi. Jezirat Al-Berberisian est un territoire hostile à tout étranger qui foulait ses terres, vouloir y vivre était un suicide total, encore plus que de vivre dans l'âge des ténèbres, un endroit où les Marids dominaient et faisaient dominer les plus forts et les plus cruels des individus grâce à leurs immenses pouvoirs...
ALORS EXPLIQUEZ-MOI ! POURQUOI LA MERE DE MINA S'EST OBSTINE À VOULOIR Y ALLER ?
Cette femme naine était incroyablement forte, un mental d'acier pour ainsi dire. L'air frais y était aussi rare que les oasis qui jalonnaient ce pays sablonneux, et pourtant elle y est allée, non pas pour participer à l'incroyable chasse aux trésors... Mais pour y vendre des tuniques... Sérieusement, ça fait longtemps que j'ai laissé tomber toute raison envers les habitants de la Terre, autant humains, que féériques et animaux - rappelons l'existence de ces déchets que sont les poulets magiciens...
Elle y avait vécu un certain temps avant de rencontrer le père de Mina, un djinn, ils y conçurent là-bas Mina mais elle n'y viva pas car l'un des descendants des Glorieux Pharaons a réussi à vaincre un Marid et à obtenir son pouvoir, faisant des terres de Berberisian un lieu de batailles incessantes pour la conquête de tout le territoire de Jezirat Al-Berberisian.
Ils l'envoyèrent à Atlantica, alors qu'elle était à peine âgée de sept mois pour qu'elle puisse vivre dans un endroit plus sécuritaire qu'en ce lieu, dans la famille de la mère de Mina où elle vécut comme une naine à part entière parmi les nains, malgré son teint bronzé et son sang de djinn. Elle serait apparemment dotée de pouvoirs occultes dont elle n'aurait pas conscience, mais bon, elle ne s'y était jamais vraiment intéressée, elle avait plus d'attrait pour les armes à feu et tout ce qui concernait l'autorité.
Alors qu'elle venait d'avoir six ans, sa famille se divisa en deux, une partie en avait assez d'être des nomades, et Mina en faisait partie, pour réaliser son rêve, il fallait qu'elle devienne sédentaire, et l'endroit le plus propice à la tranquillité était ce fameux royaume dont les rumeurs parlaient dans les mondes souterrains : Sylvania.
Après de âpres recherches en vain, ils réussirent enfin à le trouver. Une fois installés, l'oncle Panzer de Mina allait lui enseigner l'art de la forgerie, mais Mina avait d'autres ambitions, elle voulait devenir générale d'armée, son oncle essaya tant bien que mal de lui en dissuader mais rien n'y faisait, elle allait devenir une grande - si je puis dire - et vaillante générale d'armée avec de multiples exploits à son actif, des médailles et tout le tralala militaire !
Et pourtant, ses plans changèrent lorsqu'elle fit la rencontre de la Fée alors que la naine se promenait dans les bois pour y fabriquer une nouvelle version de son lance-pierre. Au début, Mina l'avait prise pour une humaine, mais son teint ressemblait bien trop à celui des fées. Elles s'approchèrent avec timidité, avant que Mina lui tire dessus avec son lance-pierre par peur. Le caillou heurta violemment la tête de la Fée et la fit tomber à la renverse - Mina était l'une de ses personnes qui avaient des réactions disproportionnées quand elle devait face à des situations inattendues.
Toutes les deux se disputèrent farouchement avant de devenir amies, voire meilleures amies, lorsqu'elle apprit que l'amie sans aile était la potentielle successeuse de la reine actuelle Audisélia. Étant donné son handicap et de l'oppression qu'elle subissait à chacune de ses sorties en ville, elle décida de devenir son garde du corps, et de faire d'elle la prochaine reine de Sylvania. Au début, la Fée ne la prenait pas au sérieux, mais un jour, elle se rendit à l'un de ses entraînements et en voyant avec quel dévouement et quel sérieux elle s'entraînait pour devenir plus forte, plus agile et plus efficace, elle comprit le sérieux de ses paroles.
À l'âge de seize ans, elle rivalisait avec les plus grands chevaliers du royaume, son objectif désormais c'était d'atteindre le niveau des Chevaliers Nobles et peut-être même atteindre celui des Chevaliers de Sainte Viviane, tout cela pour tenir la promesse qu'elle avait faite à celle qu'elle considérait comme sa sœur, lors de leur rencontre dans le jardin derrière le château.
Réunis autour d'une table, ils avaient voté pour faire un Président - l'un des seuls jeux qui avait réussi à traverser les siècles -, après que Lin ait distribué les cartes, celui-ci se mit à parler :
- Vous savez que le grand jour arrive, mademoiselle ? s'adressa Lin à la Fée en déposant un trois.
- J'imagine que c'est bientôt mon anniversaire, répondit-elle en posant un sept.
- Ne vous fichez pas de nous, s'exclama la naine bronzée, en triant encore ses cartes, ton anniversaire est en été.
- Ah bon ? Je ne savais pas que tu étais là le jour de ma naissance Mina.
- Sérieusement là ?
- Ouais, sérieusement, tu pourrais te dépêcher parce que je voudrais bien que le jeu soit plus fluide là, s'écria le marquis.
- Deux minutes ! calma Mina, je cherche le meilleur positionnement... Ah voilà !
Mina plaqua sur la table un sept de cœur, la Fée ne pouvait pas jouer donc se fut le tour de Lin qui lui possédait un sept de trèfle, et c'est Mina qui avait en sa possession le dernier sept qui était celui de carreau, et elle défaussa toutes les cartes sur la table.
- Plus sérieusement, princesse, tu devrais vraiment y songer, continua Lin.
- A la fête de Samarin ? Oui, je songerai à vous offrir des cadeaux.
- Arrête de faire l'idiote. Vous savez très bien de quel jour on veut parler.
Un silence pesant s'installa, petit à petit, la Fée froissait les cartes qui lui restaient en main, avant de les plier complètement.
- Mais moi, je n'ai pas envie d'en parler ! fustigea-t-elle ses deux amis, regardez, maintenant que l'élection approche, vous vous mettez à me vouvoyer. Même ma mère s'y est mise, et Mina y arrive une fois sur deux !
- Hé ! Je fais des efforts !
- On a remarqué, intervint Lin en buvant du jus d'ananas fermenté, et t'es trop nulle.
Mina lui jeta un bout de gâteau dans l'œil, le faisant se tordre de douleur et renverser son jus sur lui, elle se tourna vers la fée aptère, et lui tint la main.
- Princesse sans nom.
Voilà qu'elle était le nom qu'ils avaient fini par lui donner, c'était son prénom, elle était interdite d'avoir un nom car elle n'était pas une fée. Mais il y avait bien un moyen pour qu'elle en obtienne un. Elle le savait déjà. Elle le connaissait depuis qu'elle était tout petite, depuis le jour où elle avait rencontré la reine lorsqu'elle découvrit son existence.
- Tu nous as dit pourquoi tu voulais devenir reine, continua Mina, et on compte bien t'aider pour cela. Alors même si cela te fait peur, rappelle-toi qu'on est, et on sera toujours là, conclut-elle en lui souriant et en la serrant dans ses bras.
La Fée lui rendit son étreinte et réarrangea les cartes pour les rendre plus lises, il ne lui en restait plus que trois et toutes les mêmes.
- Bon, allez, finissons-en maintenant !
Elle étala son jeu de cartes sur la table, fière de la main qu'elle avait, affichant sa triplette deux. Lin et Mina se regardèrent avant de rediriger leur regard en direction de la Fée.
- T'es sûre de toi ? demanda Lin, interloqué.
- Oui, pourquoi ?
- C'est bon, jouer c'est joué ! Elle est trou du cul, éclata de rire Mina.
- Hein ? s'écria la Fée.
- Bah quand tu finis par un deux, t'es directement trou du cul, expliqua Lin en riant.
- Espérons que tu feras mieux le jour de l'élection ! se moqua Mina.
La fée aptère avait une figure boudeuse, avant d'être pliée de rire elle aussi. Tout ce petit monde riait aux éclats sans même savoir que bien que de nombreuses personnes allaient mettre des bâtons dans les roues de la Fée, quelqu'un d'étranger à ce monde venait de faire son arrivée au Domaine Féérique et allait rendre cette « bataille » pour la succession royale bien différente de toutes les précédentes, et allait mettre en marche les rouages du destin.
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