Lucello fait son entrée
Revenons maintenant au temps présent.
Cette discussion sur le passé de la famille Grave avait bien pu durer une demi-heure. Une demi-heure où le Héros était resté silencieux, ne disant aucun mot, attentif à cette histoire.
Quelque chose le troublait mais il ne savait pas quoi. Il rangea furtivement cette interrogation dans un coin de son esprit.
Cela ne devait sans doute être qu'une coïncidence...
Et de toute façon, il n'avait pas le temps à accorder à de vulgaires suppositions basées sur son instinct, il y avait plus important pour le moment avec cette histoire de secte.
- Voilà la promesse que je me suis faite, dit Lelelitio.
- Alors pendant le reste des années jusqu'à maintenant vous vous êtes entrainés ? demanda le Héros.
- On s'est entraînés pendant six ans d'arrache-pied pour atteindre le niveau qu'on a désormais. Le reste des années, on est revenus dans les Basfonds puis on a appris ce qu'il s'y tramait et on en a informé la reine mais elle n'a rien fait jusqu'à maintenant.
- Je crois que les factions divergentes du royaume sont encore là, surtout avec cette histoire de secte qu'il faut prendre avec des pincettes. En tout cas, c'était une sacrée longue histoire.
- Ça ne semblait pas te gêner.
- Non, j'aime bien les histoires. Mais maintenant, j'ai pu confirmer une chose.
- Quoi ?
- Elle n'a pas à se salir mains, et n'y arrivera pas de toute façon.
Le Héros se leva et partit dans la cave. Entendre ce long récit sur leurs vies misérables dans ce lieu misérable dans cette période misérable de l'Histoire de la Terre l'avait remonté à bloc.
Arrivé dans l'antichambre du sous-sol, il y retrouva Malalalivia assise sur une table avec l'un des enfants de l'orphelinat dans un coin d'une pièce, il lui toucha l'épaule pour l'avertir de sa présence.
- Qu'est-ce que tu viens faire là ?
- Je viens prendre le relais.
- Je me débrouille bien, pourtant.
- Ah bon ? Il t'a dit quoi depuis qu'on est là ?
Elle réfléchit quelques secondes avant de déclarer.
- Rien... mais ça arrive !
- T'inquiète. Je t'en veux pas pour ne pas avoir obtenu de réponses de sa part. T'as des bandages ?
- Oui dans l'armoire juste là, lui répondit Malalalivia dubitative.
Le Héros y prit un rouleau et l'utilisa pour l'enrouler autour de ses mains et de ses avant-bras, ensuite se dirigea vers la porte puis s'arrêta devant.
- Tu sais Lelelitio m'a raconté l'histoire de vos vies.
- Et ? Tu vas nous prendre en pitié ? lui demanda-t-elle avec un sourire d'énervement.
- Oui, car vous n'avez pas une vie difficile. Enfin comme la majorité des gens à l'extérieur. Votre cas n'est pas si spécial, j'ai vécu des choses similaires il n'y a pas si longtemps, donc je comprends ton énervement face à ton impuissance à résoudre ce problème auquel on fait face. À mes yeux, tu n'es plus une greluche qui admire des incapables mais juste une idiote utopiste.
- Et je dois le prendre bien ?
- Je sais pas. En tout cas, c'était pour te dire que tu étais une admirable personne.
Cette dernière phrase fit rougir la fée. Lelelitio l'avait peut-être décrit comme une personne incroyablement courageuse mais elle n'en restait pas moins timide. Et cela faisait bien longtemps qu'on ne lui avait pas fait de compliment.
- C'est bien parce que tu es une personne admirable que tu ne tireras rien de Beneltig. Tu es bien trop gentille, et pour que tu n'en viennes pas à des extrêmes, c'est moi qui prends le relais.
- Hein ?
Le Héros entra dans la pièce où se trouvait l'amoureux de sa protégée et ferma la porte à double tour. Sans que personne le remarque le Héros avait pris la clé de la cave pour s'y enfermer avec Beneltig.
Comme soupçonné, il n'avait aucune blessure. La fée Malalalivia l'avait bien trop ménagé. Il se pouvait même qu'elle l'ait pris en pitié et qu'elle comptait le libérer sans avoir rien obtenu. Il avait compris que la princesse était ce genre de personne. Mais lui dont l'âme qui résidait dans l'abysse du mal et de la souffrance, il était allé bien trop loin pour en revenir alors autant s'occuper de lui en bonne et due forme.
Beneltig remarqua la présence du Héros et fut, pour la première fois de sa vie, ravi de le voir.
- Tu es venu ! s'écria-t-il, c'est Princesse qui t'envoie me sauver ?
- Bien évidemment que non. T'es con ou quoi ? Tu viens d'être enlevé.
- Tu veux dire que...
- Je suis avec les vauriens qui t'ont kidnappé, lui dit-il en lui faisant un clin d'œil.
- Mais ce n'est pas possible ! désespéra-t-il en hurlant son désarroi, sale crapule ! Foutu démon humain de merde ! La reine aurait dû te tuer lorsqu'elle a fait tomber la foudre sur toi !
- Elle aurait fait un infanticide.
Un mot Franca s'est glissé dans la phrase du Héros sans faire exprès.
- Hein ?
- Laisse tomber. Sinon t'as fini de m'insulter ? Parce qu'il serait temps que tu te mettes à table, on a pas vraiment le temps. Donc soit, tu me dis ce que tu sais sur les adorateurs de la sorcière Marrynelia, soit...
Le Héros prit une pierre et la jeta sur la corde qui attachait les pieds de la fée, la coupant et le faisant tomber misérablement au sol. Il prit une ficelle pour y enfiler la clé et la mettre autour du cou.
- ... soit t'es assez con pour croire que tu peux me battre, obtenir la clé et pouvoir t'enfuir, lui proposa-t-il.
- Vraiment ?
- Vraiment. Trahir les hommes en tunique rouge et espérer que la princesse derrière la porte et moi, on puisse les arrêter avant qu'ils apprennent ta trahison et qu'ils tuent ou te faire battre à mort par moi et Tarkus.
- Il est là ?
- Hé oui. Alors fais ton choix parce que moi, je compte bien m'amuser avec toi comme d'un sac de frappe.
Le Héros s'élança vers lui et lui asséna un violent coup dans l'abdomen qui le mit directement à terre et qui lui coupa la respiration.
- Dépêche-toi de revenir à toi, on vient tout juste de commencer, dit le Héros avec le plus grand des sérieux.
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La plume asséchée d'encre, la Fée la retrempa dans son encrier pour pouvoir continuer à écrire sur la feuille se situant devant elle, répondant aux questions de son évaluation avec peu d'intérêt. Son père lui mettait la pression pour qu'elle ait des excellentes notes, connaissant la flemmardise de sa fille malgré son grand potentiel, sauf que la Fée rêvait de liberté et fuir toute la pression qui était sur ses épaules – pression qui se faisait grandissante à chaque fois qu'elle s'avançait dans le tournoi.
Plus le temps passait, plus elle se demandait si cela en valait la peine d'être reine.
Non ! Non ! Non ! Concentre-toi, ma grande. Si la reine m'a laissé l'opportunité de la succéder c'est bien pour que je réussisse à le faire et que je devienne une véritable fée.
Le cours, une fois finie, elle resta assise, le regard dans le vague, guettant à la fenêtre l'étendue du royaume qu'elle serait amenée à diriger.
Ce n'était encore qu'une enfant et elle aurait la vie de centaines de milliers et même de millions de personnes entre ses mains, jurant de leur assurer paix et sérénité jusqu'à la prochaine reine.
Et elle ne pourrait pas abdiquer, sauf en cas de coup d'état. Le cas de la reine était vraiment exceptionnel, il était même impensable d'imaginer que les conseillers et les ministres aient accepté de croire en une prédiction – même si elle venait du plus grand oracle du royaume et dont les prédictions étaient toujours justes – pour autoriser la reine à abandonner son rôle.
C'était vraiment étrange.
La Fée fut sortie de ses pensées à l'entente des sobriquets que les autres élèves utilisaient pour la railler dans son dos, ce qui était nouveau, c'était le Héros. Elle n'était plus dégoûtante non seulement parce qu'elle était dépourvue d'ailes, mais elle s'était associée à l'un de ces immondes humains qui s'amusaient à les asservir et se servir d'eux comme marchandises.
Elle les ignora.
Ce n'est pas la venue ou sa non-venue qui aurait changé quelque chose à sa situation.
Puis elle se posa la question d'où il pouvait bien être : dans deux jours allait être le jour de son combat, s'il ne se présentait pas, elle va être disqualifiée. Mais bon, il n'avait jamais été absent lors d'un affrontement donc il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, contrairement à Beneltig, lui au moins se présentait au rendez-vous qu'ils se fixaient. Il devait s'agir de ses entraînements avec Sawyer ou ses « rendez-vous » avec la reine qui lui prenaient du temps, sinon il lui aurait donné des nouvelles.
En plus, elle devait l'inviter à un pique-nique nocturne avec ses amis puisque ce jour-ci était un jour spécial.
Il fallait dire aussi qu'elle trouvait qu'il passait un peu trop de temps avec la reine.
Jalouse ?
Elle ?
Sérieusement, ça faisait longtemps qu'on ne lui avait pas faite celle-là !
On peut demander à ses amies si elle, elle est jalouse, vous pourrez voir les réponses que vous pourriez vous prendre !
Rien que la semaine passée...
Et puis, de toute manière, ce n'est pas comme s'il allait rester au royaume toute sa vie. Il n'était que de passage...
Elle se vida alors l'esprit, le laissant divaguer à des préoccupations moins prises de tête. Elle traîna les bras ballants, jouant avec son stylo en le tournant depuis le bas dans sa bouche.
Le cours était barbant en lui-même, on leur rappelait la classification des magies par niveau et par classe : du niveau 0 au niveau 13 pour les magies conventionnelles, le niveau 14 et 15 sont des magies bien trop puissantes, voire carrément dangereuses, interdites ou maudites, pour être apprises dans des écoles conventionnelles. Si on prend l'exemple du royaume de Sylvania, il faut être archimage pour pouvoir accédé à cette dite connaissance sinon être vraiment en quête de savoir et partir à l'aventure pour découvrir comment manier ces magies ou sorts. Les niveaux 14 et 15 sont classés dans les magies dites suprêmes et ancestrales – qui est parfois confus avec la primordial alors qu'elle est la première classe de la magie. Les autres se partagent les classes magiques qui sont, par ordre croissant : primordiale, simple et complexe.
Un exemple pour les différencier :
La primordiale permet la pousse d'une graine mais cela s'arrête là.
La simple permet la pousse et la croissance de cette dite graine.
La complexe permet la pousse, la croissance et le renforcement de la plante issue de la graine.
C'est l'exemple le plus récurrent employé par les professeurs Féériques de Sylvania lorsqu'il s'agit de magie, c'est un peu faussé et très vulgarisé, surtout qu'il y a des sous-catégorie dans ces classes, mais cela permet aux élèves de bien visualiser.
Cependant, comme dit plus tôt, la Fée l'avait déjà compris ça. Donc elle s'ennuyait. Ce n'était pas un génie, c'est juste qu'elle travaillait plus et avait une meilleure mémoire que les autres fées.
Elle aurait bien voulu s'entraîner à acquérir une nouvelle magie de prédilection, car mis-à-part créer des boucliers et des plateformes solides avec sa magie, elle n'avait pas de quoi faire les jeunes filles dans son genre : faire fleurir des fleur pour s'en faire un trône (pouvoir de Walinseta), voir le futur (pouvoir de feu Thoosa), renforcement musculaire – pour être athlétique, pas bodybuildée (pouvoir de Tes'a)... et plein d'autres encore. Elle, elle faisait des « objets » solides en magie, ce qui lui donnait une prédominance à la manipulation de la magie pure – c'est-à-dire manier la mgie elle-même pour en faire devenir quelque chose de notre monde, la différence avec la magie, dite plus commune, c'est qu'elle manie la nature pour être utilisée : rassembler des cumulonimbus pour faire s'abattre des éclairs et non pas faire des éclairs qui jaillisent directement de sa magie à partir de l'essence même de la magie. C'est bien, ça la met au-dessus des autres, ce qui engrange encore plus de jalousie et de rancœur à son égard puisque les gens continuaient à colporter sa non-légitimité à être une fée, surtout une princesse. La vie lui donnait des dons qu'elle n'a guère quelque chose à faire, elle voudrait juste être aimée de tous.
Même cette histoire d'être la fée de la légende auquel elle ne croiyait pas vraiment, bien que la reine leur soutînt que c'était vrai et qu'elle avait vu le Héros à l'œuvre, elle n'en voulait pas. Pourquoi être la fée de la légende ? Pour être encore plus conspuée par les siens ?
Oui c'était égoïste de vouloir être reine pour simplement récupérer des ailes, mais si c'était le seul moyen pourquoi elle s'en priverait ? Comme si Mananélia avait quelque chose de prévu pour l'avenir de ce pays. Il y avait bien cette fée des Basfonds qui se démenait pour ramener l'ordre et la raison dans ce royaume et qui se préoccupe des siens dans les tréfonds de ce royaume, mais qu'en avait-elle à faire ? Les choses ont toujours été ainsi. C'est dans l'ordre des choses qu'il y ait des faibles et des forts, le devoir des forts étaient de les protéger, et les faibles on leur demandait simplement de vivre humblement sans faire de vague. Si elle, elle en faisait c'était parce qu'elle avait foi en la promesse de la reine, sinon... elle se laisserait harcelait par les autres fées comme les autres sans-ailes.
Pourquoi rechercher à se faire défaire de l'ordre établi ?
Déjà qu'elle avait la chance qu'il y ait au moins deux personnes qui veuillent bien d'elle dans sa vie.
Et pour les rumeurs disant que le Héros en pinçait pour elle : elle n'en croyait pas un mot. Il était bien trop obnubilé par sa vengeance pour accorder du temps à une fille. Courant après l'assassin de sa mère. C'était déjà gentil de sa part de remplacer Beneltig, elle n'allait pas lui prendre plus de son temps.
En définitif, lui aussi rechercher à combattre les chaines qui l'étreignaient, celles qui faisaient de lui le héros de la légende.
C'était peut-être l'ambition des pauvres de combattre leur destin, peut-être à cause d'un manque d'éducation ? Ils n'avaient peut-être pas assez de savoir pour se rendre compte de la futilité de leur combat.
Non c'est mal de penser ainsi ! Qu'est-ce qui me prend ? Moi-même, je ne suis pas noble.
C'est bien de le reconnaître, ce n'est pas comme certains nobliaux de pacotille qui se pensent au-dessus des autres de par leur statut alors qu'ils risquent de finir six pieds sous terre à manger des Kartenzias par la racine parce qu'ils se sont fait avoir par le plan machiavélique d'un gamin n'ayant jamais connu la richesse.
Oui je parle de toi, Beneltig !
Égoïste, jalouse, envieuse, peut-être aussi narcissique... Elle ne pensait pas avoir tant de défauts.
Finalement, réfléchir au lieu de suivre le cours était une bien mauvaise idée.
Alors autant attendre de pouvoir sortir pratiquer le repousse-balle ou jouer avec Mina et les autres, mais encore plus voir le Héros apprendre à être souple. C'était hilarant !
Elle se demandait bien quand elle le reverrait faire des mouvements improbables.
La métamorphose d'une brique en un être vivant un peu souple, se moqua-t-elle, du golem au... qu'est-ce qui pourrait être à peine moins gracieux qu'un humain ?
Vint alors l'annonce de l'absence du professeur suivant. Elles étaient donc libres le reste de la journée, mais pour les candidates encore en lice dans le tournoi, il fallait quand même continuer à réviser pour la finale et être apte à être présentable ce jour-là.
Toutes sortirent.
La Fée attendit quelques instants le temps qu'elle ne soit en contact avec aucune d'entre elles pour éviter une nouvelle humiliation et un nouveau traitement de pestiférée.
Une fois toutes sorties, elle quitta la salle. Et du coin de l'œil, elle perçut deux ombres, une petite, trapue et une grande, longiligne. La lumière jouait en leur défaveur puisque dans ce couloir, il n'y avait que la lumière de la fenêtre du fond qui les éclairait.
La grande ombre s'abaissa vers la trapue puis celle-ci vint dans la direction de la Fée, celle-ci eut un pas de recul, puis une fois éclairé à la lumière du ciel, l'ombre se révéla être un lutin de son « âge ».
- Bonjour Princesse, il y a mon ami derrière moi qui voudrait savoir si tu étais libre ces temps-ci pour discuter.
- Hé bien dis à ton ami de se présenter de lui-même. Peut-être à l'époque de nos aïeux, c'était la norme, mais désormais, il est tant d'évoluer, lui cracha-t-elle d'un air dédaigneux.
La Fée se méfiait de cette personne cachée dans la pénombre. Rien n'infirmait la possibilité que cela soit l'une des autres fée-princesses qui a envoyé un assassin pour s'en prendre une nouvelle fois à elle.
- Mais... dit le petit lutin.
- Laisse, dit l'ombre derrière lui, elle a raison. Je devrais me présenter plus convenablement.
Alors l'inconnu sortit de la pénombre et se dévoila à la Fée. Il était grand, immense même – par rapport à la Fée, il faisait juste un mètre quatre-vingt-dix, ce n'est pas commun chez les humains, mais dans le monde fantastique, c'est rien... ça joue.
Elle le reconnut tout de suite : il s'agissait du vampire, l'ex-chmapion de Camélia, Lucello Ficas. Pourquoi l'attendait-il ? Contrairement à ce qu'on pouvait dire, il était bien habillé, il avait une posture droite et semblait digne – ce qui était commun à tous les vampires – et pourtant, elle le trouvait laid, maigre comme un phasme et avec quelques problèmes de peau.
- Que me vaut la visite de l'amant de Camélia ? demanda la Fée toujours sur ses gardes.
- Nous ne sommes plus ensemble depuis belle lurette. Si je viens te voir, c'est parce que tu m'intéresses.
- Je t'intéresse ?
- Oui. Je ne suis pas comme ces minables qui ne voient en toi qu'un déchet à cause de la paire d'ailes qui te manque. Tu es d'une somptueuse beauté qui ne peut laisser nul homme indifférent et des formes tout à fait désirables. Tu dois rendre jalouse tes homologues féminins.
- Ah bon ? Tu trouves ? dit la Fée rougissante.
- Si je te le dis.
- Mais j'ai... j'ai... déjà un amoureux...
- Ce guignol ? s'exclama le vampire, tout le monde sait qu'il ne tient pas à toi, qu'il fricote avec d'autres filles alors qu'il a une perle rare entre ses mains. S'il tient tellement à toi, pourquoi c'est moi qui t'attends à la fin de tes cours ? Il ne peut pas dire que c'est parce que ce lieu n'est accessible qu'aux princesses puisque les champions, ex-champion dans son cas, et leurs amis peuvent venir.
- C'est vrai...
Le vampire lui tendit sa main contenant un coquillage de communication.
- Je sais que les princesses sont occupées, même durant leur temps libre alors connecte-le au tien qu'on puisse parler plus tard dans la soirée.
Elle était d'abord réticente. Elle connaissait la réputation du bonhomme : un coureur du jupon qui vole le pucelage des jeunes filles en saisissant le cœur des jeunes filles, pourtant, le Héros lui avait bien démontré le contraire, alors pourquoi pas lui donner une chance ? Elle accepta finalement et le connecta à son coquillage par un lien magique.
- Excellent. On pourra discuter ce soir.
- Si j'ai envie de te répondre.
- Je suis certain que tu le feras.
Et alors que le vampire voulut poursuivre la conversation, deux voix bien connues de la Fée se rapprochèrent depuis l'angle du couloir, et elles riaient à gorge déployée. Et elles tournèrent et à la grande surprise de la Fée, elle vit arriver Mina en compagnie du Héros qui était vêtu des habits qu'elle lui avait achetés. Elle cria de joie et se jeta sur les deux – les saluant au passage – avant d'attraper le Héros par la joue et le secouer dans tous les sens.
- Où étais-tu tout ce temps ? réclama la Fée, j'ai essayé de t'appeler un nombre incalculable de fois et tu ne m'as jamais répondu.
- Mais le truc que tu m'as donné marche même plus ! se défendit le Héros la bouche prise par la jeune fille.
- L'as-tu rechargé ? lui demanda Mina.
- Bah l'électricité ne semble pas fonctionner sur la pierre.
Les deux filles se claquèrent le visage.
- Ça marche pas comme les holophones vos trucs aussi...
- Faut les recharger avec de la magie ! lui crièrent les deux filles.
- Et comment je fais ?
- Ah oui... C'est vrai que Môsieur le Héros est incapable de produire une once de magie. Dans vos jeux-vidéos d'aventure, tu serais le genre de personne à tout mettre en force et endurance et rien en intellect pour produire de la magie.
- Déjà ce sont des jeux vidéo catégorisés jeu de rôle, précisa le Héros qui retira la main de la Fée sur sa joue et sa bouche, et en plus, contrairement à ce que tu penses je suis pas aussi endurant que ça, et j'ajoute que ton père a dit que j'étais plus intelligent que toi.
- C'EST FAUX !
- Prouve-le, dit-il fièrement.
La Fée se tourna vers Mina quémandant son aide.
- Mais dis quelque chose !
La naine détourne le regard.
- Après... bon... pourquoi on doit parler de ce genre de choses ?
- MINA !
Le Héros rit de plus belle.
Une grande partie des choses qu'il avait dites étaient fausses.
Comment ne pas connaître le fonctionnement des pierres et des coquillages de Belazur lorsqu'on a parcouru tout le territoire de Franca ? Les pierres étaient intraçables et c'est peut-être pour cela qu'elle lui avait donné en premier lieu, pour ne pas lui apporter de problème au cas où ses ennemis venaient à vouloir apprendre le lien qui existait entre eux deux, mais les coquillages qui sont plus communs parmi les civils étaient totalement traçables pour les moins perfectionnés, et de ceux que le Héros avait dans le royaume, aucun ne lui procurait un anonymat total, c'est pour ça qu'il ne lui en avait pas demandé de changement d'appareil.
Et garder la pierre lui permettait cette excuse, nulle oui, mais bien pratique puisqu'il ne pouvait pas lui avouer l'opération qu'ils étaient en train de mener depuis quelques jours. S'il l'amenait, rechargé, Beneltig pourrait en profiter pour appeler je ne sais qui et crier au secours.
Néanmoins, depuis qu'il était arrivé, il ressentait un malaise qui lui était plus ou moins familier, il dirigea son regard en direction des deux hommes qui étaient derrière la Fée. Il aperçut Lucello et son compère.
Il chuchota à la Fée :
- C'est ton grand-frère ?
- Bien sûr que non, j'ai qu'un petit frère. Tu vois bien qu'il n'a pas d'ailes et n'a pas d'oreilles pointues comme les miennes.
- Ah d'accord. Attends ? Comment ça t'as un petit-frère ?
- Bah c'est le fils de ma mère et de mon père. Mais il est en internat dans l'une des deux écoles diplomatiques de la royauté pour devenir un officiel, donc il est rare que tu le voies et de toute manière c'est un garçon turbulent et chiant.
- Donc tu les connais ?
- Oui, c'est l'ancien amant de Camélia. Celle dont tu t'es amouraché alors qu'elle fait les quatre cents coups avec tous les garçons qu'elle croise.
- Déjà je me suis pas amouraché de cette fée, rectifia le Héros, mais tu devrais cesser de juger les gens. Souviens-toi de ta propre condition.
- C'est... c'est vrai, dit-elle tête basse.
- C'est rien, dit le Héros en lui caressant la tête, en plus tu joues avec elle à votre sport fatiguant là. Et je t'en voudrais toujours d'avoir fait louper mon coup.
Il ne le pensait pas.
Il voulait juste l'embêter.
Mais cette discussion ne lui avait pas apporté beaucoup d'informations sur la personne qui se dressait derrière elle. Juste le voir lui donnait la chair de poule, non pas pour sa beauté ou une quelconque chose d'aussi superficielle, mais quelque chose qu'il n'avait pas ressenti depuis des mois. Il ne savait quoi, mais ce gars-là n'était pas net. Pas net du tout.
Mais s'il avait discuté avec sa protégée et qu'il ne lui était rien arrivé autant au moins se présenter. Après tout, de nombreuses personnes devaient avoir la même sensation vis-à-vis de lui – mais bon, il était rare de pouvoir effrayer le héros de la légende de la sorte.
Il avait une supposition. Si elle s'avérait vraie : Sylvania n'en sortirait pas indemne. Alors il demanda à la Fée si elle avait ressenti quelque chose à son contact. Elle secoua la tête en guise de refus. Au moins cela avait pu mettre en lumière qu'elle n'était pas – encore – la fée de la légende – dès l'instant où elle aurait dit oui, interdiction de la reine ou non, il aurait fait appel à Ymir pour lui trancher la jugulaire sans sommation.
Il s'approcha alors sans crainte de ce vampire, sourire faux aux lèvres et lui tendit la main et le salua en se présentant, et le vampire lui rendit. Il salua aussi la naine l'appelant par le titre de « futur de la garde royale ». C'est à cette occasion que le Héros apprit que Mina était une pupille parmi les gardes royaux.
Puis les deux hommes, se regardant droit dans les yeux, le Héros perçut dans son regard... il ne perçut rien. Il était d'un profond noir comme si l'abime l'habitait. Il n'était pas de ce monde. Ce type était bien trop effrayant pour être en sa présence.
Le Héros arracha sa main de son étreinte, eut un pas de recul, le sourire de ce vampire le terrorisait. Il oublia toute la bienséance dont il devait faire preuve auprès des gens de ce royaume et lui fonça dessus jusqu'à le balancer au travers de la fenêtre derrière lui.
La Fée courut après lui et lui criait dans les oreilles mais les sons n'atteignaient pas ses tympans, il était traumatisé d'avoir été en présence de ce Lucello. Le regard vide, la transpiration qui s'accumulait sur son corps, ses jambes qui flageolaient, il finit par s'écrouler à genoux sur le sol. Après quelques minutes, les sons purent revenir jusqu'à lui.
- Mais qu'est-ce qui t'arrive ? lui demanda la Fée.
- Tu as vu ses yeux ? dit le Héros, la voix tremblante.
- Oui ses yeux qu'est-ce qu'ils ont ?
- J'ai croisé des tas de créatures, des tas de monstres et de Féériques et il y a une chose qui n'a jamais croisé ma route. Des yeux noirs.
- Hein ? Qu'est-ce que tu racontes ? dit Mina, aucun être vivant n'a de yeux noirs.
- Pourtant lui en avait, leur assura le Héros, je vais vous le montrer.
Il se releva comme une flèche et allait sauter par la fenêtre mais ne vit pas le corps du vampire, il s'était tout bonnement envolé. Pas étonnant s'il est face à la lumière du jour, cependant ils ne craignaient pas la lumière magique ou artificielle, ils ne craignent que les ultraviolets. Si vraiment il était mort, bien sûr il devrait répondre de ses actes mais il devrait voir un monticule de poussière et ce n'est absolument pas la chute qui va tuer un mort-vivant, si ce n'est qu'il était vraiment mort.
Or il lui restait un seul témoin, l'ami de ce Lucello mais celui-ci aussi s'était évaporé, comme par magie.
Je deviens fou ou quoi ? se dit le Héros.
Même Némésis ne l'avait pas mis dans un état pareil. Aucun Némésis ne l'avait mis dans un état pareil.
S'il n'est pas dans sa quête, il n'avait aucune envie de recroiser sa route.
- Je crois qu'il est temps que tu te reposes, dit la Fée, je pense que les entraînements de Sawyer te montent trop à la tête. Tu imagines si c'était un lambda, il s'écraserait comme une crêpe juste parce que tu as eu un coup de sang. À cause de toi, je vais devoir m'excuser auprès de lui.
- Je préfère pas que tu lui parles, lui dit le Héros.
- Et pourquoi cela ?
- Ce type... ce type est trop louche.
- Roooh arrête, vous vous faites échangé un regard t'as perdu les pédales.
- Je suis d'accord avec l'Humain-Sans-Nom, intervint Mina, je n'ai pas confiance en ce gars. Sa réputation va bien au-delà du fait qu'il aime les femmes.
- Tu vas pas t'y mettre. Si je vous dis qu'il est sympathique. Toi aussi, tu devrais te reposer Mina, tes entraînements avec la garde royale te fatiguent.
- Qu'est-ce que tu racontes ? Je suis en pause depuis un mois à cause du tournoi. Les gardes se devaient de renforcer les lieux importants.
- Bah je sais pas, mais en tout cas, reposez-vous !
La Fée s'en alla furibonde, elle fut suivie de Mina, puis elle se retourna et cria au Héros.
- Demain soir, viens sous Java-Aleim.
- Pourquoi ?
- Viens c'est tout.
« Demain soir », elle est bien bonne de balancer des ordres comme ça mais après-demain, j'ai match.
Le Héros resta quelques minutes sans bouger, réfléchissant à ce qu'il venait de se passer. Rien n'indiquait que c'était le Némésis, la reine avait bien dit qu'il y avait de nombreuses personnes qui pouvaient faire jeu égal avec le héros de la légende en termes de puissance et force brutes. Mais il ne l'avait pas affronté. En un regard, cet étrange type l'avait mis incroyablement mal à l'aise. Sa réaction pouvait sembler excessive mais c'était comme si son corps avait réagi face une menace bien grande, comme si après des tas d'expériences passées il avait fini par se défendre face à cette menace instinctivement.
Qui était ce vampire ?
D'un coup il sentait une main lui tenir l'épaule, il se jeta en arrière et voulut prendre une arme dans sa poche arrière d'instinct mais il n'en avait pas, il resta dans la même position faisant face à... Helmir.
Cela lui prit quelques secondes pour la reconnaître, mais cela ne changea pas le fait qu'elle pourrait bien être le vampire qui avait changé d'apparence, donc il émettait toujours des doutes sur qui elle pouvait bien être.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? le questionna Helmir, inquiète, c'est moi.
Il se jeta sur elle et allait bien vérifier si elle était bien qui elle prétendait être. Il plongea son œil écarlate dans le sien et le scruta pendant de longues minutes, avant de confirmer qu'elle n'était pas le vampire. Elle le repoussa et se releva en retirant la poussière de son corps.
- Mais qu'est-ce qui te prend ? De quel vampire tu parles ?
- Je viens de croiser un vampire et je peux te jurer qu'il m'a donné des sueurs froides.
- À toi ? Pas possible, refusa de croire Helmir.
- Si je te le dis ! affirma-t-il.
- Alors je voudrais bien le voir, car effrayer le Couche Huit-Heures qui terrorise tout Franca et au-delà, c'est exceptionnel !
- T'imagines bien que peu de choses peuvent effrayer le héros de la légende.
À cette annonce, l'elfe de nuit reprit son sérieux et son regard devint alerte.
- C'est vraiment lui ? lui demanda Helmir.
- Je ne sais pas. Si c'était lui, je l'aurais reconnu à la voix.
- Mais tu m'as dit que les Némésis étaient plusieurs à sévir, lui rappela Helmir, donc ça pourrait en être un autre, et cela rejoindrait ce qu'il s'est passé le jour où tu as affronté la reine.
- Je sais, s'énerva le Héros, mais le plus fort des Némésis ne se trouve pas ici. Il est loin, très loin dans Franca et cette enflure n'a jamais modulé sa voix pour me parler et n'a jamais changé d'apparence... En fait, j'en sais rien s'il est pas capable mais s'il le voulait, il pourrait bien déferler ici avec toute son armée. Et sincèrement, avant que je prenne peur, je n'ai pas perçu une puissance équivalente à la mienne. Il ne peut pas être Némésis Prime. Némésis Prime est l'assassin de ma mère et lui ne lui ressemble pas du tout.
- Et si c'était le Maléfique ?
- Impossible ! C'est même impensable que ça soit lui. Le Maléfique est enfermé et il a besoin de mon sang et celui de la fée de la légende pour se libérer.
- Comment tu le sais ?
- Les souvenirs des précédents héros.
- Les dits-souvenirs auquel tu as du mal à accéder depuis que tu es devenu le héros.
- Roh ! Je fais du mieux que je peux.
- Il n'y a pas de soucis à se faire, la rassura-t-elle, je ne te juge pas. C'est juste amusant que tu t'y réfères alors que tu les abhorres d'habitude.
- Ouais. Je sais. Mais il le faut bien s'il s'agit de l'un des ennemis naturels du héros, j'ai pas envie qu'il... que vous soyez pris sur la ligne de mon destin, c'est tout.
Helmir appréciait vraiment de le voir ainsi. Il s'humanisait et s'ouvrait aux autres alors qu'avant de venir ici, il était toujours renfermé sur lui-même, exécutant machinalement les ordres de son grand-frère, bien qu'à certaines occasions avec elle et Berle. Si ces histoires de héros, de fée et de Némésis pouvaient s'écarter de sa vie, cela serait encore mieux, à son humble avis... Mais le lourd fardeau qui se trouvait à son dos pesait aussi lourd qu'une couronne, voire bien plus puisque c'était à l'échelle de la planète entière.
- Si Princesse était vraiment la fée de la légende, elle aurait senti un danger vis-à-vis de ce gars, alors peut-être qu'elle n'est pas destinée à reprendre le trône puisque..., continua le Héros.
- Tu te prends trop la tête, le coupa Helmir, c'est juste un vampire qui a tenté de t'hypnotiser, rien de plus. Tu en as pourtant déjà croisé des vampires, auparavant.
- Oui..., dit le Héros d'un ton hésitant.
- Alors tu connais leur pouvoir. Je suis sûre et certaine que tu t'inquiètes pour rien.
- Tu dois sans doute avoir raison. Mais sinon, toi qu'est-ce que tu fiches là ?
- Euh... c'est vrai qu'est-ce que je fais là ?
- Je sais que tu sais pourquoi tu es là, dit le Héros avec un petit sourire en coin imperceptible, tu es bien trop sérieuse pour avoir oublié.
- Tu me connais un peu trop bien, jeune homme, lui rétorqua-t-elle, mais oui, je suis là pour te dire que la reine veut un rapport sur ton repérage de la secte ces derniers jours.
- Elle aurait pu m'appeler.
- Si ta pierre de Belazur fonctionnait, elle l'aurait sûrement fait et ne m'aurait pas appelé grâce à ses ondes. Cela me donne d'atroces maux de tête à chaque fois.
- Mais elle est déchargée.
Helmir se frappa le front devant l'idiotie du jeune garçon. Avec tout ce qui concernait la magie, il redevenait un nouveau-né à qui on devait toujours tout apprendre.
- Bah achète des piles, idiot, étant donné que tu es dans l'incapacité de les recharger toi-même.
- Ah bon ? Ça existe ça ?
- Oui..., soupira-t-elle, je te montrerai plus tard. Ne fais pas attendre sa Majesté.
- Oui, oui c'est vrai.
Il partit en courant puis comme la Fée plus tôt revint sur ses pas.
- Helmir, au fait, ça va ?
- Euh oui pourquoi ? lui demanda l'elfe surprise de sa question.
- Je sais pas, on dirait que tu es triste.
- Non. Juste une peu fatiguée. Avec tout ce qu'il se passe dans le royaume et en dehors.
- D'accord. Repose-toi, hein. Et si j'ai le temps, faudra qu'on aille manger ensemble un de ces quatre.
- Normalement, on dit si t'as le temps.
- Roh ! C'est la même chose. En tout cas, elle est jolie ta coupe aujourd'hui. Allez, à plus.
Et le Héros reprit sa course jusqu'au château.
Helmir se gratta la joue, retira sa perruque et essuya une larme qui coulait de son œil.
Plus tard, le soir même, alors qu'elle finissait ses devoirs d'étude, la Fée reçut un appel sur son coquillage de communication. Il était plutôt tard pour que cela soit Mina ou un autre de ses amis qui l'appelait, et si c'était le Héros, il aurait appelé dans sa pierre de communication.
Je pourrais peut-être demander de lui acheter un coquillage de communication, les pierres ce sont vraiment des trucs bon marché.
Elle prit son coquillage et le colla contre son oreille.
- Sinow ?
Le « allo » des Féériques d'Europea – et encore, certains se pensaient subversifs en inventant d'autres mots pour le remplacer. Personnellement, je coupais court à la communication quand c'étaient ces dégénérés.
- Sinow ! C'est Lucello.
Ah. Lui...
- Salut ! Comment ça va ? J'espère que tu ne m'en veux pas trop que mon champion t'ait balancé par la fenêtre. Enfin, je veux dire que je suis désolée.
- Tu n'as pas à t'excuser. Après sa vie dans les terres désolées de Franca, il doit se méfier de tout ce qui est étrange et je crois que je suis allé trop loin dans la taquinerie. Je lui ai joué un petit tour qu'il n'a pas dû apprécier.
- On a vu ça, rit la Fée, je pense qu'il n'a pas compris que tu étais un vampire, c'est pour cela qu'il ne s'est méfié..., expliqua la princesse-sans-aile.
- Oh je serai donc source de danger pour toi ? dit le vampire d'un ton amusé.
- Ce n'est point ma faute si ta réputation te précède, lui rétorqua la Fée sur le même ton.
Et c'est ainsi que leur conversation dura tout le long de la nuit, se racontant des mondanités, leurs vies respectives, les problèmes des uns et des autres et l'humour de ce Lucello faisait effet sur la fille, la faisant rire à chacun de ses traits d'humour. Puis elle tomba de sommeil d'épuisement sur sa table de bureau. À l'autre bout du « fil » magique, Lucello ne put réprimer un petit :
- Une chose de faite.
Avant de couper la communication.
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