Prologue : Souvenirs d’antan
Il était une fois, un souvenir qui tenait-là lieu plus du songe que d’une réelle réminiscence du passé.
Sans le savoir, la Fée visionnait là, un fragment du passé. Du passé de la Terre avant l’ère des Ténèbres. Un monde ayant vécu, il y a de cela plus de cinq mille ans.
Elle vit, pour la première fois, sans le savoir, une ville éclairée par l’astre qui illumine notre système solaire. Une cité inconnue pour la Fée, dont l’architecture lui paraissait humaine, mais bien vieillotte par rapport au standard actuel des humains. Des tas de bâtiments fait de pierre, de métal et de verre, un pavé propre, des moyens de locomotion neuf et pas branlant… Un monde sûr. Elle vit dans les allées des Féériques, enfin ce qui s’apparentaient être des Féériques, elle n’avait pas le sentiment qu’ils étaient comme ceux qu’elle côtoyait dans son époque… Une impression bizarre.
Cependant, d’un seul coup l’image de la ville changea et il vit la cité humain être à feu et à sang, les cris des civils remplaçant le bruit des dernières voitures à moteur et des trains en marche. Au loin, la vit aperçut une énorme tour blanche fait d’un matériau s’apparentant à de la pierre mais qui semblait plus noble. Du toit de cette sinistre s’échappait des tonnes de monstres qu’ils soient volants ou pédestres.
Des soldats périssaient face à ces monstres inconnus, des civils, hommes, femmes et enfants qui étaient tués, massacrés, dévorés avec une violence dépassant totalement la réalité. La Fée ne pouvait s’empêcher de cacher ses yeux devant autant de cruauté.
Mais le rêve vint la placer face à deux personnes distinctes : une femme à la peau hâlé, aux cheveux bouclés, à la taille fine et au regard décidé bien que ses jambes flageolassent, elle lui paraissait humaine – bien que certains doutes lui fassent penser le contraire. Et un homme au teint blanc comme un linge propre, à la musculature à peine prononcé qui tentait de garder son calme et son sang-froid malgré le danger qui leur faisait face. Néanmoins, la chose la plus étrange qu’il perçut chez eux était leur jeune âge. Pour elle, elle était à peine plus âgé que ces deux jeunes gens.
Puis, son regard se tourna vers la créature qui leur faisait face. Elle était ombragée, elle discernait à peine ses formes mais la terreur qu’elle lui inspirait était bien présente. Aucun être vivant malveillant qu’elle ait pu croiser dans sa courte vie pouvait prétendre avoir autant d’inimitié dans le regard, son regard en tremblait.
Malgré cela, la fille au teint foncé, le regard d’une femme mâture et déterminée, se tenait prête à affronter cette créature.
Sous les yeux observateurs de la Fée, les deux humains combattirent de tout leur soul les créatures qui s’échappaient du pilier beige et le monstre qui paraissait être leur chef. Néanmoins, celui qui semblait être leur maître les regardait avec un sourire en coin, intouchable à cause de la flopée de créatures qui barraient la route aux deux enfants.
Cependant, la situation se renversa lorsqu’une armée humaine, ayant une technologie aussi poussée que celle d’homme de Cro-Magnon ayant découvert le métaverse, arriva pour les soutenir. Ce qui permit à la première héroïne et son compagnon de s’enfonça dans les troupes de monstres jusqu’à atteindre cet être malfaisant qui n’avait d’apparence humaine que le physique.
Mais cela n’était pas suffisant, l’armée de monstres était indomptable, infatigable. Les renforts humains furent balayés et les deux enfants étaient blessés et fatigués. La fille humaine prononçait des mots qui étaient inaudibles et incompréhensibles aux oreilles de la Fée, mais la Fée vit que le garçon qui accompagnait la fille lui répondit. Pris par surprise, la fille fut frappée par le monstre et celui-ci se saisit du garçon pour le torturer à mort.
Agonisant, l’inconnue ne put observer son ami se faire torturer par le monstre, stranguler par cette créature. Elle, inapte à reprendre le combat, se débattait avec son corps pour pouvoir se relever, criant de toutes ses forces pour se soumettre à sa volonté.
- Inutile, lui dit le monstre dans un langage compréhensible par la Fée, des parasites sont en train de ronger tes muscles et tes os. Si tu étais ce vaurien de réaliterrien, tu aurais pu t’en défaire facilement, mais malheureusement… tu ne l’es pas, rit-il.
« Réaliterrien » ? se demanda la Fée, je crois n’avoir jamais entendu ce terme. De quel nation s’agit-il ?
Revenue de ses pensées, elle fut effrayée de voir le visage complètement déchiré par la fille, se mordant les lèvres jusqu’à se blesser. Le monstre se tourna vers sa proie et l’enserra encore le cou plus fort, l’ami de la fille suffoquant ne pouvait que faire parler ses poings en tapant le long bras rouge écarlate de la créature insectoïde.
- Dis-moi, le pouvoir que tu as là m’a l’air plus que très intéressant, dit le monstre au garçon.
Les derniers renforts humains ayant survécu à l’assaut des monstres tentèrent d’intervenir mais elle fut balayée d’un revers de main de la créature.
- Pour qui vous prenez-vous ? Ne m’insultez pas en vous croyant capable de me stopper dans mon festin parce que cet immonde humain aux flammes bleues m’a enfermé dans cette prison. Et ne vous inquiétez pas vos corps, vivants ou morts me seront utiles.
La fille tentait par tous les moyens de se relever, mais ses forces étaient épuisées. La Fée sentait que quelque chose la restreignait, bien plus que ses blessures. Si elle n’avait pas cette restriction, elle aurait sûrement pu tous les sauver. Tombant dans le désespoir, la Fée vit cette fille qui supplier le monstre d’épargner son ami. Le monstre se tourna vers la jeune femme et maugréa.
- Toi ! Tu ne serais pas sa descendante à ce sale gamin.
Elle hocha difficilement la tête.
- Oui… Je n’avais pas remarqué au premier coups d’œil mais tu lui ressembles beaucoup. Cela veut dire que si tu l’es… il y a encore moins de chance que j’accède à ta demande, ma chère Moïra, la railla-t-elle.
C’est alors que, impuissante, elle vit son ami se faire dévorer par le monstre. Une énergie débordante émana de son corps, celui-ci s’accroissant, autant en taille qu’en puissance. Il leva les mains au ciel et répandit toute la noirceur qui existait en lui pour l’étaler sur la voute céleste, bloquant les rayons du soleil d’atteindre la surface de cette nouvelle Terre.
Puis le rêve prit fin. La Fée se retrouva dans le noir complet, flottant dans cet abime sans haut, ni bas, elle ne savait trop comment se réveiller, et cela la terrorisait, elle qui craignait l’obscurité complet.
- N’aie crainte, dit une voix.
Cette voix parlait dans une langue étrangère à celle de la Fée et pourtant elle la comprenait complètement.
- N’aie crainte, répéta la voix, ô toi qui es prétendante à notre succession, nous t’avons révélé les prémices de l’Ère des Ténèbres.
- « Les prémices de l’Ère des Ténèbres », je ne comprends pas ce que vous voulez dire par là. Où voulez-vous en venir ? Qui était-ce ?
- Il s’agissait de…
- Rah ! Vous ne voulez pas la fermer et garder la surprise, intervint une horrible voix ténébreuse qui résonna dans le crâne de la Fée.
La voix fut si puissante qu’elle plia de douleur la Fée qui se mit à crier.
- Comment ? s’interrogea la voix.
- Haha ! Sérieusement vous croyez que vos manigances ne m’étaient pas inconnues ? Toi ! Tu m’as l’air délicieuse ! Et si je te mangeais ici et maintenant ?
Devant la Fée apparut une énorme change-loup sur deux pattes, à la fourrure blafard, aux yeux écarlates et aux dents acérées qui fonça sur la Fée.
C’est ainsi, qu’avec des cris de terreurs, que se réveilla la Fée en sursaut, les larmes aux yeux. Elle ne comprenait pas totalement ce qu’elle venait de voir, et pourtant cela lui semblait plus que familier. Son père débarqua, préoccupé par les cris de sa fille, puis vint sa mère à sa suite.
- Qu’est-ce qui ne va pas ? lui demanda sa mère, c’est le départ du héros qui te met dans tous tes états.
- Je ne sais pas, c’est… Comment ça son départ ? sursauta la Fée.
- Tu n’es pas au courant ? lui dit son père, il s’en est allé dans la soirée après ta fête d’anniversaire.
- C’est impossible ! nia la fée aptère, il avait promis… il avait promis…
Elle éclata en sanglot, recroquevillée sur elle-même.
Ses parents ne purent que la réconforter en lui caressant son dos dépourvu d’ailes.
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