Les uns collés aux autres
Je souhaite tester le tango. Une école de danse propose un cours de découverte d’une heure. J’y vais. On nous enseigne la base, le déplacement en carré et on change de partenaire à chaque morceau de milonga, tango argentin ou valse tango. C’est le pic de la canicule et la moiteur ambiante se mélange aux différents degrés de sueur des cavaliers. Nous sommes nombreux et serrés. Nous tournons en rond tout en essayant de respecter notre fameux carré, avec l’interdiction formelle de se doubler. On se télescope les pieds, les épaules, tout ça dans un joyeux gloubi-boulga d’abondantes suées et de pas imprécis. Voir les profs dansés est la récompense. Chloé danse les yeux fermés, joue contre joue avec son cavalier, un immense sourire aux lèvres, lançant gracieusement ses pieds chaussés de hauts talons au gré du rythme de cette musique entrainante. Le tango se danse au feeling, au sens où les pas ne sont pas fixés à l'avance, mais où les deux partenaires marchent ensemble vers une direction impromptue à chaque instant.
Un soir, j’assiste à une milonga illégale. Le concept de la soirée est de danser en plein centre-ville, généralement sur une place au sol favorable, légèrement talquée. Ce soir-là, je découvre un groupe de personnes heureuses de danser et de transmettre leur passion. Mon cavalier, c’est Francis. J’ai envie de dire olé, olé, y olé. Ah non, ça, c’est pour le flamenco. Il me donne un mini-cours particulier. Au diable le carré récemment appris, bienvenue à l’improvisation !
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