Un monde comme un autre s’offre à nous. Rempli des ses mystères, de ses légendes et de ses habitants. Hommes, femmes, animaux, insectes ou plantes, tous vivent en harmonie. Seulement les Hommes commencent à toucher à la nature. Indéniablement, ils changent l’ordre des choses. L’exploitation des ressources ne leur suffisant plus, ils créèrent la magie. Leur servant dans tous les aspects du quotidien, ils ne peuvent plus s'en passer.

Mais petit à petit, ils découvrirent une terrible conséquence. Plus ils utilisaient la magie, plus l'ordre des choses se déréglait. Les terres s'asséchèrent, provoquant une famine sans précédent qui faillit anéantir l'humanité.

À la suite de cette catastrophe, des enfants naquirent et le cycle reprit. Avec quelques différences notoires. Dû à la famine, la religion devint un pilier non négligeable de la société, avec la construction de dizaines de temples. La pluie cessa définitivement de tomber sur le territoire des mages, et la ville se scinda en deux parties distinctes. La partie la plus pauvre de la population, qui fut la plus touchée par la famine, fut rejetée derrière la rivière polluée par l'exploitation intensive des ressources et la forêt, afin que les plus riches ne puissent ni les voir ni les entendre.

Deux frères, habitant dans la partie pauvre, n'ont jamais connu leurs parents, morts il y a bien longtemps et vivent de larcins. Suivons-les justement. Ils s’apprêtent à cambrioler un bar-restaurant, ils sont même déjà en train de s’infiltrer discrètement dans le cellier. Ils commencent à voler toutes sortes de denrées alimentaires en faisant le moins de bruit possible, lorsque la porte s’ouvre brusquement. C’est le propriétaire. Ils se figent tous tel un seul homme. Les deux parties se regardent durant ce qui leur semble être une éternité, puis le propriétaire sort un sifflet et souffle. Les jeunes se précipitent sur lui, mais ses hommes de mains sont déjà là et le combat s’engage.

Chacun se défend comme il peut : coups de pied, de poings, et feintes sont les plus nombreux, mais l'un d’entre eux est passionné de grenade depuis tout petit et se perfectionne jour après jour. Il est resté en soutien à l’arrière, néanmoins il n’est pas inutile. Il lance une première grenade qui atteint un des hommes à la jambe. Une seconde en atteint un autre au torse. Concentré, il ne voit pas celui qui se rapproche. L'un de ses camarades tente de le prévenir du danger, mais il est trop tard. Alors qu’il s’apprête à lancer une troisième grenade, l’homme l’attrape, la grenade vole loin de sa cible initiale et heurte la poutre principale. La déflagration est si violente qu’elle crée une fissure dans le bois et le visage du jeune homme aux grenade dépeint la panique. Sa grenade était mal réglée. La poutre commence à se fissurer de plus en plus et de la poussière tombe du plafond. L’homme qui l'a attrapé, le lâche et tente de soutenir la poutre endommagée, mais il est trop tard, le bâtiment commence déjà à s’effondrer.

La poussière envahit le champ de vision de toutes les personnes présentes et chacun tente de s’enfuir. Paniqué, le jeune homme aux grenades tente d'ouvrir la porte prés de laquelle il s'était posté. Mais son geste vient fragiliser davantage l'ossature du bâtiment. Il passe le pas de la porte en courant juste avant que l'édifice cède pour de bon. Des cris s'élèvent soudain des décombres.

Après que la poussière soit retombée, il se retourne et découvre son frère transpercé par une poutre et ses camarades écrasés tels des poupées de chiffon sous les décombres. Il tombe à terre, les larmes innondent son visage et il hurle. De désespoir, de douleur, se frappe encore et encore.