Chapitre 2 : Seconde rencontre
Marvyn
Une semaine plus tard
« La plupart des personnes ont peur de ce que peux émettre leur lumière ».Tellement véridique. Beaucoup trop véridique à mon goût d'ailleurs »
Je me réveille en sursaut, le corps transpirant. Je vérifie l'heure et vois que j'ai encore vingt minutes devant moi avant que mon réveil ne sonne.
C'est ça depuis une semaine maintenant.
Je n'arrive pas à me rendormir, alors je commence à me préparer pour le lycée, avec une grande lassitude, j'effectue la routine qui m'accompagne depuis maintenant des années.
***
Entouré de mon groupe d'amis, j'écoute attentivement les dires des autres.
- Vous l'imaginez comment la nouvelle, demande Alonzo ?
Je lève les yeux en l'air à la question du blond.
Pourquoi ça m'étonne pas.
- Une brune aux yeux verts, répond Ryan.
- Tu veux plutôt dire que t'espères qu'elle est brune aux yeux verts, rétorque Victor.
- Pas du tout.
- Ouais, ouais, on y croit tous. Pour ma part, je m'en fous.
- Oui, monsieur : « Je suis le seul à être casé ».
- Bah, trouve-toi une fille et on pourra parler après.
Mes trois amis rirent, pendant que j'essayais de supprimer cette femme qui hante mon esprit depuis une semaine.
- Et toi Marvyn ?
- Ça ne m'intéresse pas.
Ils se jettent un regard entre yeux, remplient de signification.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Ça fait une semaine qu'es t'es pas dans ton état normal.
Je remets ce fameux masque.
Celui du sourire.
- Non, tout va bien, ne vous inquiétez pas.
La prof rentre dans la salle de classe, accompagner par le silence qui s'installe.
- Jeunes gens, bien le bonjour. Comme vous l'as informer votre professeur principal la semaine dernière, une nouvelle vas intégrer votre classe.
- Oui, madame, répond Lana.
- Bien et j'y veillerez personnellement.
C'est à ce moment-là que la porte s'ouvre, laissant place alors à cette fameuse personne. Son regard s'étale sur l'ensemble de la classe.
Lorsque nos yeux se croisent, je me noie dans l'obscurité totale, précipité dans un monde glacial, vibrant de démons, sans l'ombre de lumière, froid comme le métal, chaud par les flammes de l'enfer qui s'y rôde. Son regard est dur, sans once de clarté, animé par un léger flux de lumière que seul la lune illumine la noirceur de la nuit. Ses iris gris me percent, provoquant le rejet des ténèbres, m'électrifiant jusqu'à mon échine.
Sa chevelure auburn clair me raccroche à un souvenir me faisant accélérer mon rythme cardiaque, me ramenant maintenant à cette silhouette qui hante toutes mes nuits depuis lundi dernier.
C'est elle.
Ryan passe sa main devant mes yeux, rompant ainsi le contact visuel avec Élisa.
- Marvyn.
- Hm ?
- Elle t'a tapé dans l'œil, hein.
Je sens mon cœur se fermer à cette remarque.
« Tu ne mérites pas l'amour qu'on te donne ! »
« Pourquoi t'en donner quand tu es un mauvais fils ! »
Mon visage s'assombrit pendant un laps de deux secondes pour s'illuminer encore plus fort.
- Non, elle est juste... .
- Magnifique, complète Alonzo.
La raison actuelle qui pousse mon cœur à en apprendre plus sur sa personne et mes démons et traumas qui me hurlent de ne surtout pas l'approcher.
- Elle est juste ... normal.
Alonzo et Victor se retournent vers ma direction, les trois garçons me scrutent du visage, un sourcil lever, l'air septique.
- Mmmmhhhhh, disent les trois amis en cœur.
Un rire m'échappe.
Bien qu'il soit contrôlé.
- Croyez ce que vous voulez, je n'ai pas le temps pour ces choses-là.
- À bon ! Tu répètes toujours ça, mais tu refuses d'en dire plus, rajoute Lana.
Je me retourne vers elle, et la fusille du regard.
- Occupe-toi de tes affaires avant de te mêler des autres. Ça ferrait un bien fou à la planète, rétorque Marvyn glacial.
La colère gagne son visage, mais je m'en moque. Je me retourne vers le tableau, lorsque je sens un regard m'observer sans retenue. Cherchant la personne en question, je tombe sur Élisa. Un léger sourire incurvé est dessiné sur son visage. Puis d'une aisance surprenante, elle détache ses yeux de moi pour se diriger vers Madame Rindingo.
Oui, je sais son nom de famille est totalement ridicule, et je ne pourrais citer le nombre de fois où avec les gars nous nous sommes moqués d'elle.
Ça ne se fait pas, mais elle le mérite amplement, les risques du métier hein.
- Veux-tu te présenter, s'il te plaît ?
Une question rhétorique bien sûr.
Elle regarde longuement la prof, ce que personne n'a osé faire jusqu'à maintenant.
- Vous ne croyez pas qu'il est préférable de laisser mes nouveaux camarades venir me voir que de me forcer à me présenter auprès de personnes que je ne connais pas.
La femme en face d'elle s'offusque, les regards entre nous surpris et admiratifs par son audace circulent dans la pièce.
- Je vous rappelle que vous êtes nouvelle Élisa !
- Et en quoi ça change ?
La prof à l'air d'êtres prise de court par sa réparti.
Elle bégaie plusieurs fois, tentant de reprendre une crédibilité qui lui a été volée si violemment.
- Allez vous asseoir.
Élisa ignore totalement la prof et se dirige au fond de la salle.
Le cours reprend, laissant alors l'événement qui vient de se produire, se graver dans nos mémoires.
Elle a fait fort comme première impression.
Je risque un coup d'œil vers elle. Je me rends compte qu'elle est à côté d'Alice. D'après les expressions de leurs visages, elles ont l'air de bien s'entendre. Mon amie me lance un clin d'œil accompagné d'un grand sourire. Je n'ai juste le temps de lui faire les gros yeux et que secouer légèrement la tête qu'elle retourne à sa conversation.
Je tente de me reconcentrer sur les exercices, mais avec les gloussements des filles, ça va être compliqué.
La prof, se retourne vers nous.
- Élisa Avdeeva !
Celle-ci tourne sa tête en direction de son interlocutrice.
- Oui ?
- Prenez vos affaires et vous allez échanger de place avec ...
C'est à ce moment-là que Ryan a l'excellente idée de faire un bruit.
- ... Ryan.
- Oh nonnn madame ! Je sortais juste ma calculatrice !
- C'est sans négociation ! La prochaine fois, vous apprendrez comment sortir ses affaires en silence.
Ryan se lève.
- Profite bien avec la nouvelle.
Sans que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit, il se dirige vers Alice avec un grand sourire. Quant à Élisa, elle marche vers moi, le regard glacial, des frissons se propage tout au long de mon corps. Lorsqu'elle s'installe à côté de moi, son aura si sombre provoque chez moi, la chair de poule.
J'essaye de camoufler ce trouble qu'elle provoque chez moi.
- Tu manges avec nous, me demande discrètement Alonzo ?
- Non, j'ai un truc de prévue.
- Tu nous envoies un message, hein ?
- Comme d'habitude, ça ne change pas.
Elle frisonne légèrement au son de ma voix, ses doigts se resserrent autour du stylo qu'elle tient. Une expression traverse à la vitesse de l'éclair son visage, changeant légèrement la vibration qu'elle propage. Puis son aura noircit, redevenant celui initial.
En-tout-cas qu'elle propage le plus.
La sonnerie retentit, annonçant ainsi la fin du cours. Je range mes affaires et suis obligé de passer derrière elle pour sortir de la salle. Lorsque nos épaules sont à quelques millimètres de se croiser, son odeur corporelle envahit mes narines.
Nuit, feu, agrumes sucrés et vanille bourbon.
Je rate un battement de cœur à cette senteur, totalement enivrée par la douceur de ce mélange d'arôme créant un fort contraste avec son charisme.
Sur ce constat, je sors de la pièce, bouleverser par cette heure que je viens de vivre.
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