Chapitre 9 : Un départ
Marvyn
***
Le son d'une porte qui claque me parvient aux oreilles. Je me réveille en sursaut, les battements de mon cœur à mille à l'heure. La peur me gagne, ne sachant pas quelle est la cause de ce bruit assourdissant. Je regarde mon réveil et m'aperçois alors que nous sommes en pleine nuit. Ce qui accentue mon angoisse.
3 h du matin.
Un début de flash-back passe devant mes yeux.
Ne pense pas à eux.
Je le balaye de mon esprit, ne voulant pas céder au passer. Je me lève de mon lit et ouvre doucement la porte de ma chambre, fessant attention de faire le moins de bruit possible. Le silence plane. Je commence à marcher lentement. Le parquet grince sous le poids de mes pieds. Je me crispe, ignorant si quelqu'un à part Elisa est chez nous.
D'ailleurs, comment ça se fait que je suis le seul à l'avoir entendu ?
Je dépasse la chambre d'Elisa et me dirige vers l'origine du bruit.
C'est-à-dire la porte d'entrée.
J'essaye de respirer correctement bien que l'adrénaline m'en empêche. Je rentre dans le salon. Instinctivement, je tourne la tête et c'est à ce moment-là que je me rends compte qu'une lettre est déposé délicatement sur la table basse. J'y vais, intrigué par le contenu que celle-ci cache.
Je m'assois, bien que je ne suis toujours pas rassuré par ce bruit étrange qui est survenu quelques minutes plus tôt. J'ouvre l'enveloppe.
***
Juste une lettre devant mes yeux, signée : « Elisa Avdeeva » .
Assis sur le bord du canapé, mon regard se repose, une seconde fois, sur les mots qui imprègnent le papier que je tiens dans les mains.
« Marvyn,
Je sais qu'à l'heure où tu lis ce texte, je ne serais plus dans l'appartement. Je reviendrai dans trois jours. Pendant tout ce laps de temps, mon duplex t'appartiendra. Tu pourras faire ce que tu veux. Bien entendu si je retrouve les pièces dans un piteux état, je vais te faire voir de toutes les couleurs.
J'ai une seule consigne pour toi : ne laisse personne rentrez chez nous.
Je m'assurerais que tu la respectes.
Elisa Avdeeva »
Où est-elle partie ?
Pourquoi son départ est si soudain ?
Pourquoi ne pas me l'avoir dit hier ?
Tu rigoles, t'as vu comment elle te parlait. Elle n'allait certainement pas te le dire, souffle sa voix intérieure.
À cette remarque, je sens mon cœur se comprimer. J'ai beau vouloir ignorer ce pincement continue au niveau de la poitrine, lui trouver dix mille excuses, la douleur est toujours là. Je sais qu'elle n'est pas bien, qu'elle a mal, et que sa vie n'est pas simple.
Il suffit de voir son ex psychopathe pour le constater.
Cependant, ça ne lui donne pas le droit de verser son venin envers quelqu'un qui n'a rien demandé. Je voulais juste l'aider, la soutenir et elle n'as que fait de me repousser en créant une blessure en moi.
Je tiens fermement la lettre, contenant une forme de colère mélangé à de la douleur. Je ferme les yeux, inspire profondément et fais disparaître ce sentiment si nocif à mon goût. Je regarde mon téléphone, hésitant à l'appeler pour qu'elle m'explique tout ce merdier.
C'est à ce moment-là que je remarque une note en fin de page :
« PS : ça ne sert à rien de m'appeler, je ne te répondrais pas. »
Je passe une main dans mes cheveux.
Elle a vraiment tout prévu, putain !
Je me lève et pars vers la porte et me rends compte qu'elle est fermé.
C'était elle.
Il suffisait que je le réveille quelques minutes plus tôt et tout cela se serait passer différemment.
J'aurais pu la retenir ?
Je ne pense pas. Vu son caractère, je me serais retrouvé face à sa colère et à des mots blessant que je devrais supporter en plus. Je pars vers sa chambre et essaye de l'ouvrir. Contre toute attente, celle-ci est fermée.
Elle a suffisamment confiance pour me confier son appartement, mais pas assez pour laisser la porte de sa chambre ouverte.
Je retourne dans le salon, ne sachant plus quoi faire. Je me sens mal à l'aise. Le moindre faux pas provoquera sa colère. Je peux tout faire sauf invité des personne. Alonzo est soit mort, soit en train de se soigner, j'imagine. Je n'ai pas envie de mettre Ryan et Victor dans cette histoire. Je préfère qu'il continue leur vie « normale » que de les mettre dans tout ce bourbier.
Mon téléphone vibre, j'y jette un coup d'œil et m'aperçois qu'il s'agit d'un numéro masqué. Je décroche :
- Bonjour Monsieur Luciani
Il n'y qu'une seule personne qui dit « Bonjour », alors que nous sommes la nuit.
- Bonjour Madame Florencia. Que puis-je faire pour vous ?
- Je vais bien merci. Comment ça ce fait que vous êtes réveillé en pleine nuit ? Cela ne vous ressemble pas.
Un léger rire traverse mes lèvres.
SI elle savais ce qu'il vient de m'arriver...
- Je n'arrivais pas à dormir.
- Vous savez que vous devez vous reposer. Après ce qu'il s'est passé.
- Vous êtes au courant ?
- Bien sûr que je le sais. Si vous n'êtes pas encore arrêté par les flics, c'est que je suis bien pour quelque chose !
- Oui, c'est vrai. J'imagine que si vous m'appelez dans la nuit, alors que vous saviez qu'il y a de très fortes probabilités que je ne réponde pas, c'est que cela doit être urgent.
- Je vois que même en pleine nuit, vous arrivez à faire de très bonnes déductions.
- Je ne serais pas encore en vie, si cela n'était pas le cas.
- C'est vrai.
Elle effectue une faible pause, pour reprendre juste après :
- Je peux vous rejoindre dans votre appartement. Il faut que nous aillions une discussion de la plus haute importance.
« Ne laisse personne rentrer chez nous. »
Je me pince la lèvre, essayant de trouver au plus vite une excuse.
- On ne peut pas se retrouver dehors ou autre part que j'ai moi ?
- Pourquoi, d'habitude, on se retrouve chez toi.
- Disons que là, c'est compliquer.
- Marvyn ? Ne me dis pas que tu vis chez quelqu'un d'autre ?
Je n'ai pas le choix, je vais devoir me faire passer pour celui que je ne suis pas.
Je n'ai pas envie de me faire trucider par Elisa.
Autant mentir.
- Non. Certainement pas... . J'ai juste ramené quelqu'un chez moi.
- C'est bon ! Je n'ai pas besoin de plus de détails !
Le ton qu'elle prend me fait rire, bien que je grimace, en essayant de me persuader que je ne lui dis pas la vérité pour la bonne cause.
- On reporte ça à huit heures du matin. Endormi, gueule de bois, fatigue ou pas, tu viens !
- Oui cheffe, sans faute.
- Très bien. À tout à l'heure.
Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'elle raccroche. Je soupire, sachant que d'ici cinq heures, je serais toujours aussi fatigué.
Même en vacances, les affaires tournes.
***
Je prends soin de tout fermer dans l'appartement et sors de l'édifice. Je me dirige vers ma voiture quand un véhicule s'arrête devant moi.
- Je recherche un certain Marvyn Luciani.
Un sourire étire mes lèvres en entant la voix qui m'est familière.
- Ricardo, comment vas-tu, demande Marvyn en s'installant ?
- Bien merci. Je ne te pose pas la question vu ce que tu as fait pendant la nuit.
Je grince des dents.
- Elle était comment ?
Je n'aime pas parler des femmes comme ça. Encore moins quand tout cela est un mensonge. J'ai l'impression de parler d'objets alors que ce sont des êtres humains comme nous.
- Ça ne te regarde pas.
Ma voix est bien plus froide que je ne l'aurai aimé.
- Du calme, orhhh. C'était juste une question.
Je croise les bras.
- Reconcentre toi sur la route. Je n'ai pas envie d'en parler.
Il rit à ma remarque.
- Je vois que tu mets toujours un point d'honneur sur la vie privée.
- Ouais. Enfin, comme si j'en avais réellement.
- Rien ne t'obligeait de le dire.
- Avec Mariana qui insistait, impossible. Elle aurais tout fait pour que je lui dise.
Je préfère lui mentir que de lui dire que j'ai entravé des dizaines de règles pour... elle.
Elle va réellement provoquer ma mort si ça continue comme ça.
- Je dois admettre que c'est une vraie fouine, mais elle nous a bien sauvé quand on en avait besoin.
- On va dire que c'est une contrepartie de ce qu'elle nous offre.
On se regarde, et nous n'avons pas besoin de le dire à haute voix pour nous comprendre.
Grâce à elle, il a trouvé une nouvelle famille. Quant à moi, j'ai trouvé un moyen de payer mon loyer et de mettre de côté de l'argent pour mes petits frères.
- Je ne sais pas comment t'as fait pour rester dans ton appartement sans que les flics ne viennent.
Tout simplement parce que je ne vis plus là-bas.
Heureusement qu'il m'a intercepté trop loin de chez Elisa pour ne pas comprendre, que ce que je suis en train de leur raconter ne sont que des bobards.
- Si la fouine ne s'était pas occupé de ça, je serais déjà incarcéré.
Il explose de rire au surnom que j'utilise.
- « La fouine ». Sérieux ! Je ne pense pas qu'elle apprécierai ce que tu viens de dire.
- Ça, c'est sûr.
Le reste de la route se fait silencieuse. Plongé dans mes pensées, je regarde le paysage, essayant de ne pas me remémorer les dangers qui me pèsent.
Reste calme, tu ne risques rien, tant que tu maîtrises la situation.
Soudainement, je sens une douleur atroce au niveau du bas du dos.
~
Elisa
Étalée par terre, je commence à tousser en essayant d'évacuer la poussière qui rentre progressivement dans mes yeux, mes narines et ma bouche. Je tente de me relever quand je reçois un coup puissant et violent au niveau du bas du dos. Un gémissement m'échappe, faisant accentuer le rire glacial de mon adversaire.
Relève-toi au plus vite, crie son instinct.
Il pose son genou sur le même endroit et appuie de toutes ses forces, ce qui intensifie ma douleur, laissant échapper un second cri. Il m'attrape mes cheveux et les tire. Sa bouche près de mon oreille, il me souffle :
- Tu vas me le payer, salope.
~
Marvyn
Je me mords la langue pour ne pas laisser le son de douleur traverser mes lèvres.
- T'as mis des vices dans ton dossier ou ça se passe comment, demande Marvyn en grinçant des dents ?
Il me regarde, incrédule. Il m'examine du regard, cherchant à comprendre la grimasse que j'aborde.
- Non. Qu'est-ce qui se passe ? T'es blessé ?
- Non, non, t'inquiètes pas. Ça doit être un de ses foutus courants électriques.
Il me regarde septique.
- T'es sûr ? Tu te rappelles que t'es censé être en vacances.
- En pause, tu veux dire.
- Ouais, c'est la même chose. Ne détourne pas le sujet.
- Je n'ai rien fait. Tout va bien.
Il hoche lentement la tête, même si au fond de moi, je sais qu'il ne me croit pas.
C'est bizarre rien dans cette voiture ne peux provoquer une sensation comme celle-ci !
Respire profondément.
- On est arrivé, Marvyn.
Je tourne la tête vers la fenêtre et remarque, qu'effectivement, nous sommes à présent devant chez lui. Je sors de sa voiture et prends une grande bouffée d'air frais. J'arrive enfin à inspirer normalement, faisant partir, petit à petit, la douleur qui paralysait mon bas du dos. Au loin, Mariana commence à crier mon nom. Je ralentis, marche, ainsi, plus doucement, la faisant attendre davantage.
Lorsque j'arrive à sa hauteur, elle me gifle derrière le crâne.
- La prochaine fois que tu traine le pas c'est pas ta tête qui ma main vas claquer !
Je reste silencieux, et rentre, toujours souffrant du bas du dos. Je pars m'installer sur la chaise qui m'est attribuée. Je sens mes épaules relâcher. C'est à ce moment-là que je me rends compte que depuis que je vis avec Elisa, j'ai eu l'impression que mon monde à basculer, que j'ai été soumis sous une tension omniprésente.
C'est ce qu'elle vie tous les jours, Marvyn. Ne te plains pas, commente sa conscience.
Le bruit du dossier qui claque contre la table me fait sursauter.
Putain de merde ! Personne ne peut faire attention !
- Ça va, Marvyn ?
Lana vient de rentrer dans la pièce.
- Si je meurs d'un arrêt cardiaque, sachez que c'est de votre faute.
- Super l'accueil, grommelle celle-ci.
Je la fusille du regard.
Tu vas devoir faire avec, Marvyn, souffle sa conscience.
La boss ne risque pas de la virer pour ton petit plaisir personnel.
- T'as cas partir. Personne ne t'a dit de venir.
- Voilà pourquoi je ne voulais pas que tu viennes avant midi, râle Madame Florencia.
- Si vous n'avez rien à me dire, dites le moi, comme ça, je retourne chez moi dormir.
- Ohhh mon pauvre. Tu as tellement raison, surtout avec la nuit que tu viens de passer.
Je contracte la mâchoire à la provocation de mon collègue.
C'était le risque à prendre.
Je n'avais pas le choix.
Mais, bordel de merde, qu'es ce que j'ai envie qu'il ferme sa putain de gueule !
- Je t'emmerde, Ricardo.
- Moi aussi, je t'adore.
- Je peux savoir de quoi vous parler, questionne son ex.
Je m'apprête à l'envoyer chier, quand j'aperçois le regard de tueuse que ma patronne me fait. Je m'abstiens de justesse, échappant ainsi aux potentiels reproches qu'elles s'apprêter à faire.
- Lana, tu peux faire un tour dans le quartier, jusqu'à que je t'appelle ?
Elle souffle, énerver.
- C'est toujours moi qu'on vire quand il est là ! À croire que vous l'apprécier plus que moi !
- Oui, c'est ça. Maintenant casse toi et ne revient que quand on te le dit.
- Va te faire foutre, Marvyn !
- Ce n'est pas ce que tu disais quand tu baisais avec l'autre con.
Elle se fige. Je sais que je ne devrais pas aborder le sujet de sa tromperie, mais c'est plus fort que moi.
- Marvyn.
- Ne me rejette pas la faute sur moi, quand toi et moi savons très bien qui est la fautive entre nous deux.
- Tu le méritais.
Un rire sans joie traverse mes lèvres pendant que je serre les poings, essayant de contenir la colère qui grandit en moi. Du regard, j'aperçois les deux autres personnes présentes dans la salle rester silencieux. Sentant que cette fois-ci, ils devaient nous laisser régler ce problème.
Travailler avec son ex qui t'a trompé est de loin la chose qui me met sur les nerfs à chaque fois que je la vois.
« Tu n'avais pas cas mélangé vie perso et pro. »
Elle avait raison.
Comme toujours.
Un rire sans joie traverse mes lèvres.
- Et je peux savoir pourquoi ?!
Elle a le don de me mettre hors de moi !
- Tu m'as délaissé, tu préférais passer du temps avec Alice que moi ! Alors que j'étais TA petite amie !
- Mon ex petite amie, tu veux dire. Excuse-moi de vouloir profiter de mes seuls amis ! Excuse-moi de ne pas être disponible pour Madame « Je veux être le centre du monde » ! J'avais besoin d'une putain de vie, pas d'un pot de colle qui doute de moi à chaque seconde !
- Tu viens de dire quoi ?!
- T'as très bien entendu ! Je t'ai toujours soutenu ! Je t'ai toujours soutenu dans tout ce que tu vivais et traversais ! Et toi la seule chose que tu fessais, c'était de m'étouffer ! Et en plus tu OSES me dire que JE LE MÉRITAIS !
Je hurle les trois derniers mots qu'elle avait prononcer, lâchant enfin la colère qui me hante jour et nuit depuis notre séparation.
Elle approche de moi et un rire diabolique sort de sa bouche.
- Ton cœur était beaucoup trop pure pour le monde que tu allais affronter. Il fallait bien que quelqu'un s'en charge.
Mariane se crispe ainsi que Ricardo. Quant à moi, je ne sens pas la moindre blessure. Ce qui m'étonne.
J'ai l'impression que quelqu'un à appliquer du baume sur cette blessure que je croyais éternellement brûlante.
Je la jauge, serre les poings tentant de me contrôler.
- Sort tout de suite de cette putain de baraque !
- Marvyn. Non. C'est mon employé aussi !
Je me retourne vers Madame Florencia.
- Tu as entendu ce qu'elle à dis ! Et tu veux la laisser avec des enfants ! Si elle a tenté de faire de moi un monstre, tu penses à ce que vont devenir, ces futurs adultes !
Je vois sa mâchoire se serrer.
Elle ne peut pas, et elle ne veut pas à cause de son statut de mère.
Être sortie avec la fille de la boss, quelle bonne idée franchement !
Notez l'ironie.
- Tu sais très bien que...
Je la coupe, sachant très bien ce qu'elle va me dire :
- Très bien, si c'est comme ça, je quitte le poste qu'elle à temps rêver d'accéder.
Elle me regarde droit dans les yeux, stupéfaite.
- Tu n'oserais pas ?
Je grince des dents, en entendant, cette phrase qu'on m'a tant répété.
- Si tu veux confier des enfants dans les mains de monstres qui ne fera que les détruire, alors libre à toi. Mais je ne peux plus travailler en sachant que tu es aveuglée par ton sens maternel. Tu refuses de voir la réalité en face de toi et c'est un fait. C'est ton choix, mais ça sera sans moi.
- Tu sais ce que j'ai sacrifié pour toi ?
Lana jubile en voyant que je fessais enfin ce qu'elle espérer tant. La lueur qui traverse ses yeux est d'un tel sadisme, que j'en ressens automatiquement des frisons. Je ne m'attarde pas sur elle et mon attention dérive sur Ricardo. Ce que je lis sur son visage me surprend. Un respect indéniable y règne. Il effectue un léger sourire, m'encouragent à terminer ce que je suis en train d'entreprendre. Il me donnait son avis, silencieusement.
Il le pense aussi.
Et c'est la forme d'admiration, dans ses yeux, qui me fait comprendre que contrairement à moi, il n'a pas le courage de le faire, de le dire droit dans les yeux à notre patronne, mère de Lana.
Je n'ai plus rien à perdre à présent.
- Je le sais, et je t'en remercie pour tout ce que tu as pu faire pour moi. Cependant, il est temps que je quitte l'aventure.
- Tu es sûr ?
Je déglutis par son ton froid.
Elle n'est plus ma supérieure, mais une mère qui refuse la vérité.
C'est la seule chose que je lui reproche d'ailleurs.
Dommage que tout cela prenne fin à cause d'une personne malveillante.
- La menace ne me fait pas peur et tu le sais très bien. J'ai passé un an, à vouloir te le dire, mais tu as toujours réfuté ce que je te disais, alors oui au bout de quatre années à vos côtés, il est tant pour moi de vous quitter.
- Tu sais très bien que ce n'est pas possible.
- Et je peux savoir pourquoi ?
- Tu as signé une clause de confidentialité.
- Que j'ai respecté, que je respecte et que je respecterai.
- Tu as signé pour cinq ans, rajoute Lana.
Je me retourne vers elle, un sourire ironique.
- Tu n'étais pas là quand j'ai conclu mon contrat avec ta mère à ce que je sache ?
- Mais ce que tu voulais faire.
- Et ce que je n'ai pas fait, contre Marvyn.
Elle contracte la mâchoire.
- Je croyais que tu n'avais qu'une seule parole ?
- Les idées ne sont pas des actes à ce que je sache ?
- Si tu veux, tant, partir, franchit cette porte, mais ne revient plus jamais.
- T'es ma patronne ?
- Non.
- Alors ferme ta gueule.
Sa bouche s'ouvre en grand, ce qui provoque me provoque un regard amusé. Sa mère s'approche d'elle, me fessant, à présent, face à moi.
- Si tu veux vraiment partir, alors signe ta démission.
Elle accompagne ses paroles a on geste. Elle me tend une feuille, me défiant du regard.
Mariana Florencia est le genre de personne qui vaudrait mieux avoir dans son camp que dans celui adverse.
Je l'ai toujours su et je n'aurais jamais imaginé le faire. Mais apparemment, les choses, on changer entre temps. Je prends la feuille et le stylo qu'elle me tend, lis attentivement le contenu de celle-ci, évitant de me faire avoir et signe tout en bas de la feuille de démission.
Une fois fait, je le lui tends, son visage est imprégner d'une douleur vive, d'une déception intense et d'une colère maîtriser. Mon cœur se serre au souvenir passé avec eux, mais je sais au fond de moi que je ne peux pas rester plus avec eux. Les problèmes, la situation avec Elisa, la vie de mes frères qui dépendent du moindre geste que je fais. Tout ce qui se passe dans ma vie ne me permet pas de rester, et encore moi avec une pouffiasse comme mon ex.
- Si tu préfères ne rien me dévoiler sur ce que tu voulais me dire...
Je laisse la fin s'évanouir au bord de mes lèvres.
- Tu es viré, Marvyn, dégage d'ici, déclare Lana.
Je reste silencieux, l'ignorant complètement.
- Je voulais te proposer ta première mission, mais apparemment, tu as préféré rester dans la légalité.
Je la fixe, sachant très bien qu'elle essaye de me faire culpabiliser.
- Effectivement.
- Dommage, c'est moi qui vais devoir le faire, chantonne légèrement son ex.
Je lui affiche un grand sourire, lui souhaitant intérieurement que le karma la rattrape.
- Bonne continuation, dis simplement Marvyn.
Sur ces mots, je me dirige vers la porte d'entrée. Ricardo me suit. Le son de la porte qui se ferme marque la fin d'une aventure qui aurait pu m'apporter bien des problèmes. Je pars directement vers le véhicule et rentre dedans, voulant rentrée au plus vite chez moi. Mon ancien coéquipier s'installe et démarre sans plus attendre.
- Tu as bien fait de partir.
Je le regard, surpris par ses paroles.
- Pourquoi ?
- Lana n'aurait jamais changé, Mariana ne veut pas voir la vérité en face et ... .
- Et... ?
- T'emmener dans les enfers aurait été un sacrilège.
Ignorant comment le prendre, je fronce les sourcils par son affirmation.
- Je ne vois pas où tu veux en venir.
- Laisse tomber. Je trouve que tu as fait un bon choix de partir.
Je reste silencieux, essayant de trouver une réponse à cela. Qui ne me vient pas, d'ailleurs. Le reste du trajet se fait ainsi, dans un silence où mes pensées s'élèvent, ne me laissant pas ma conscience tranquille.
Son véhicule s'arrête là où il m'a récupérer il y a une heure. Je me détache et sors de sa voiture, quand je l'entends m'interpeller :
- Marvyn.
Je me retourne afin de pouvoir le regarder droit dans les yeux.
- Oui ?
- Un dernier conseil : éloigne-toi le plus possible du monde illégale et tout ce qui vas avec si tu ne veux pas devenir la pire version de toi-même.
Je n'ai pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il démarre. Je reste bouche bée face à ce qu'il vient de dire, ne comprenant pas le sens cacher de sa phrase. Je respire doucement, cherchant à apaiser les battements effrénés de mon cœur.
Ai-je pris la bonne décision ?
La meilleure qui soit, déclare sa voix intérieure.
Je rentre dans l'appartement, me dirige vers la douche quand mon souffle se coupe soudainement.
~
Elisa
Je sens les liens autour de mes mains et de mes pieds brûler ma peau. Le sang coule sur mon corps, l'odeur rend l'air de la pièce irrespirable. La douleur assailli mes muscles, seule la chaise auquel je suis assise me maintient. Une avalanche d'eau coupe ma respiration, avalant, involontairement, le liquide, je commence à suffoquer. L'air, n'est plus présent, évanoui par ma plonger dans un océan, complètement étouffer, forcer à ne pas relever la tête. La claque au niveau de ma joue, faisant basculer celle-ci au passage, me rend étourdie.
J'ai l'impression de perdre tout contrôle de mon propre corps. La seule chose qui me tient encore en vie est cet objectif, cette seule et unique corde à laquelle je m'accroche ardemment. J'ouvre enfin les yeux, retrouvant devant moi une paire de yeux en jubilation par ma souffrance m'observe. L'horreur me prend, les secousses traversent mon corps, mais je suis incapable de bouger. J'ai le sentiment que chaque seconde de plus que je passe ici me rapproche de la mort.
C'est à ce moment-là que je vois la paire de pupilles comparable à un coucher de soleil doré.
Marvyn...
Sur cette pensée, le noir m'envahit.
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