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Sa mort. Etrange mort pour être honnête. On dit souvent qu’avant un malheur imminent on le ressent. Qu’une sensation de malaise nous submerge peu à peu. Des bobards. Une légende aussi probable qu’un visionnage complet de sa vie avant sa mort. Des nèfles, ouais je vous dis.
On agit comme tous les jours en se préoccupant de la facture d’électricité qui va être salée ce coup-ci. On réfléchit à prendre un nouveau crédit. Ou peut être à faire mensualiser tel truc. Il faut faire les courses, mais on se dit qu’avec un peu de chance, l’autre s’en chargera et qu’on évitera cette corvée.
Bref, un jour normal. Ce jour, je n’ai rien vu venir. J’étais encore assoupi quand elle s’est levée. Elle m’a embrassée dans la nuque. J’ai du émettre un grognement quelconque pour lui manifester mon contentement. Question de facilité au sortir du sommeil. J’ai plongé mon visage dans mon oreiller. Je humais son parfum. L’eau coulait sous la douche, je l’entendais chantonner, si j’avais su que c’était la dernière fois je l’aurais rejointe. Et si j’avais su je l’aurais gardé à mes cotés, je l’aurais empêché de sortir de ce lit.
Mais aucun signe divin, aucune sensation gluante de terreur. Je n’avais pas bougé quand elle revint dans la chambre. Elle était en sous vêtement et je la contemplais les yeux mi clos. Si seulement j’avais tendu la main. Elle a sorti des vêtements de son placard. Des gestes habituels. Elle était sereine, détendue. Un présage, un signe, l’occasion de rejouer cette scène, de revenir en arrière et de changer le cours des choses, par pitié. Cette scène je l’ai rejouée des centaines de fois dans ma tête et même dans mes rêves ou cauchemars à la fin elle me quitte. Je n’arrive pas à la faire rester près de moi.
Inexorablement, elle me sourit, me caresse la joue, me fait un clin d’œil et disparaît. Ce jour là elle a mis son jupon, celui qui la fait ressembler à une bohémienne. Elle a fait trois tours sur elle même pour faire virevolter sa jupe et m’a décoché un sourire radieux. Elle devait partir travailler comme tous les jours et moi j’avais le droit à une heure de sommeil supplémentaire car ma réunion avait été repoussée. Elle a du déjeuner et moi je me suis assoupi de nouveau. Elle est parti pour son cours de danse et elle n’y est jamais arrivée…
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