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Une petite barrière blanche. Une pelouse verte presque fluo. Une allée. Une porte d’entrée en chêne massif. Sur le coté une sonnette. Je connais le bruit de ce carillon par cœur. Je vais sonner. Patapouf va aboyer et essayer de se déplacer, il va une fois de plus marcher sur ses oreilles. Les enfants vont se mettre à courir pour voir qui vient animer leur journée. Et Jean Paul va voir du premier coup d’œil que j’ai la gueule de bois. C’est Douce qui vient m’ouvrir je l’entends a travers la porte dire a patapouf de se calmer.
Elle n’est pas surprise de me voir. Elle s’y attendait peut-être. Elle me dit que les enfants sont à l’école. A vivre en dehors du temps, je néglige mes amis. D’ailleurs je n’en ai plus hormis Jean Paul et sa petite famille. Elle me demande si je veux voir Jean Paul. J'acquiesce bêtement. Les mots ne me viennent pas. Je vais déjà avoir suffisamment de mal à exposer à Jean Paul mes sentiments et idées. Elle me guide patiemment jusqu’à son bureau. Je longe le couloir.
Cette maison est le stéréotype de la maison idéale pour la famille idéale. Je n’arrive pas à imaginer Jean Paul et Douce se disputant. Peut-être bien une querelle sur le choix de la couleur de la nouvelle moquette. Une différence de point de vue simplement.
Amalia et moi c’était le feu et la glace. La tempête a chaque dispute. Quel tempérament ! Les objets pouvaient voler dans la maison, les cris fusaient. Une furie. La colère lui sied tellement bien. Le pourpre envahissait ses joues, les boucles brunes de ses cheveux s’agitaient dans son sillage. Elle tenait tête. Elle n’a jamais cédé. Même quand elle avait tort, quelle tête de mule. Excessive, exubérante, sensuelle, sauvage. De quoi rendre foi le plus posé des hommes.
- Josh ? Josh tu es avec moi !
- Hein quoi ? Pardon oui excuse moi Jean Paul.
- Qu’est qui t’arrive ? tu as une sale mine tu sais ?
- Ta sincérité me va droit au cœur.
Avec difficulté je lui parle de la lettre, de mes cauchemars. Je vois bien dans ses yeux que plus j’en dis, plus je m’enfonce. Il me croit fou, je le vois, je le sais. Il m’explique par a + b qu’elle est morte. Belle est bien morte! Et que cette lettre n’est qu’un jeu grotesque d’une personne stupide. Par contre je vois bien que cette lettre l’inquiète bien plus qu’il ne me le dit. Par moment son regard se fait fuyant. Il n’ose plus me regarder dans les yeux. Peut être me cache-t-il quelque chose ? Et si Jean-Paul avait un rapport avec tout ça ? Et voilà, c’est reparti la paranoïa m’envahit à nouveau. Douter de mon meilleur et seul ami où est passé ma belle insouciance et ma confiance aveugle ?
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