Je l’ai rencontrée par une soirée moite de juillet. Je ne supportais plus ma chemise la chaleur était insupportable. Cette soirée traînait en longueur. Je pensais que la soirée allait s’éterniser et que j’allais m’y ennuyais ferme. Décidément mon instinct n’est pas très fiable. Je ne l’ai pas aperçue de suite. A croire que j’étais aveugle. Elle était moulée dans son jean taille basse. Ses cheveux étaient remontés en un chignon lâche duquel s’échappaient de lourdes boucles ébène. Elle s’est avancée vers moi. J’ai noté la courbe de ses hanches et à mesure qu’elle avançait dans ma direction, mes yeux se sont levés. J’ai plongé avec délice dans son décolleté avant d’être captivé par son regard de braise. Elle m’a souri et m’a demandé si je voulais bien qu’on s’ennuie a deux. Comment refuser ? Même l’ennui, avec elle était soudainement excitant.

Elle était danseuse et m’a certifié, avec un sourire provocateur, pouvoir faire des choses hallucinantes avec son corps. Et j’avoue qu’elle n’avait pas menti. Je me souviens qu’elle a pris ma main gauche dans la sienne. Elle a murmuré quelques mots d’espagnol et m’a affirmée savoir ce que l’avenir me réserver.

• Ta ligne de vie est divisée en deux parties. C’est étrange je n’ai jamais vu ça.
• C’est bon signe ou pas ?
• Là !
• Quoi là ?
• Regarde bien c’est moi là. Je suis dans ta vie. A la césure des deux lignes.
• a la césure ?

 Elle a ri, et m’a entraîné dans le tourbillon des invités. Son corps ondulait au rythme de la musique. Elle s’est faite lascive et m’a peu à peu envoûté. A ce moment-là elle n’était pas à la césure de ma vie mais bien en son centre. Aujourd’hui je comprends mieux l’expression mais je n’explique toujours pas son rire… une césure. Deux vies. Un avant ? Un après ? Comment vivre après elle ?