Chapitre 5 : Soline : Un petit déjeuner mouvementé !
Je m'attendais à mieux dormir que la dernière fois mais non. Ce fut même pire ! Les cauchemars envahissaient mes nuits et je me réveillais pratiquement toutes les heures. Cernée et fatiguée que je rejoignis Katamo et Iram, dans la salle à manger. Ils m'accueillirent en baillant.
- B'jour. saluais-je d'une voix pâteuse. Je vois que je suis pas la seule à avoir passé une nuit pourrie. Où sont Gorim et Riham ?
J'omis volontairement Soren. Une part de moi ne souhaitais pas le voir. L'autre était trop fatiguée pour réagir. Quaznd je ne dors pas assez, je suis assez rude et méchante.
- Ils se lavent et arrivent... répondit Iram.
- Je t'en prie, installes-toi. dit Katamo en me montrant une chaise.
Je me laissais tomber dessus et attrapais la corbeille de pain et déchirais les morceaux de mie. Iram me fixa un instant.
- Pourquoi dis-tu que tu as passé une nuit horrible ? D'habitude tu dors très bien, si ce n'est trop.
- Eh Oh, mollo sur les commentaires. rétorquais-je, piquée au vif. Je cauchemarde, voilà ! Je ne sais pas pourquoi !
- Ne serait-ce pas à cause de S...
- Non. C'est sans doute autre chose ! coupais-je Iram.
- Si tu le dis...
Katamo, qui se contentait de manger sans rien dire, prit la parole :
- Soline, pourquoi as-tu tant de mal avec Soren ? Ne réponds pas si ma question est déplacée.
- Elle n'est pas déplacée, elle est compliquée. Je ne suis pas en état de répondre.
- Pourquoi donc ?
- Je suis fatiguée, un peu de mauvaise humeur et je sens que je pourrai frapper n'importe qui. Et je n'ai pas trop envie d'en parler.
- Je vois. Je n'insiste pas.
Au même moment, Gorim et Riham entrèrent dans la salle.
- Soren ne vas pas tarder à arriver. prévint le nain en se servant un verre de lait.
- Tu es au courant que même si tu bois du lait tu ne grandiras pas plus, Gorim. dis-je en rigolant.
- Tu ne perds rien pour attendre. répondit-il avec un grand sourire. Et je te signale que, pour un nain, je suis jeune. Je n'ai pas encore terminé ma croissance.
- Pas terminé ta croissance ?! Est-ce que ça veut dire que sur les dix prochaines années, tu vas prendre deux centimètres ? continuais-je à le taquiner.
Il caressa ses longs cheveux roux et reprit :
- Je préfère ne prendre que deux centimètres sur dix ans que de passer encore une journée avec ce prétentieux d'elfe.
- Il est vrai que les nains et les elfes ne sont pas fait pour s'entendre. lança Riahm d'un ton diplomate.
- Tu rigoles ?! On ne s'entend pas mal, on se hait. Il y a une nuance.
- Qu'est-ce qu'il a fait pour te mettre en rage. demandais-je à mon ami.
- Il a osé se moquer de mon physique de nain. Il m'a marché sur le pied avant de dire, je cite : "Je ne t'avais pas vu, désolé". Vous vous rendez compte. M'insulter sur ma taille, c'est m'insulter sur mon honneur. Je ne le lui pardonnerai pas.
- Si c'est comme ça, commençais-je, je retire ce que j'ai dit sur ta taille. Je suis désolé.
- Mais toi ce n’est pas la même chose. expliqua Gorim. Déjà parce que toi je t'aime bien, ensuite parce que je sais que, venant de toi, c'est une blague.
- D'accord. Merci Gorim.
C'est ce moment précis que choisit l'elfe pour entrer dans la pièce. Il eut un petit blanc et j'en profité pour quitter la table :
- Je n'ai plus faim, à tout à l'heure.
Alors que m'apprêtais à franchir les portes de la salle à manger, Soren marmonna à Iram :
- Ta sœur est bien gentille mais elle ne fait rien pour aider, dans cette situation...
Je me tournais vivement vers lui :
- Qu'est-ce que tu as dit ?
Visiblement énervé, Soren répondit :
- Tu dis que tu as des problèmes avec les elfes, mais tu refuses de leurs faire face. Ne t'étonnes pas de garder tes traumatismes.
- Ma vie et mes traumatismes ne te regardent pas !
- Si ! C'est mon peuple que tu insultes, à chacun de tes regards sur nous !
- Et vous alors ?! Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous m'avez fait ?!
- Non, on ne sait pas ! Parce que tu refuses de parler ! De te faire aider !
- Je veux bien me faire aider, mais pas par vous !
Il resta un instant silencieux et reprit, plus calme :
- La première fois que je t'ai vu, je pensais que tu étais trop apeurée pour être forte. J'avais tort. Tu me juges indigne de confiance. Me laisserais-tu faire mes preuves ?
Je restais un instant abasourdie devant ses mots avant de m'écrier :
- Je ne peux pas... Je ne crois que les actes. Et je... j'en ai vu suffisament.
Alors que, cette fois-ci, je comptais réellement sortir, il m'agrippa par l'épaule. Tout d'un coup, je vis rouge.
-NE ME TOUCHEZ PAS !! hurlais-je.
Avant qu'il ne puisse s'écarter un éclair de lumière rouge s'abattit sur lui, le projetant au sol.
- Soline ! Tu arrêtes ! ordonna Iram.
Ces mots me firent l'effet d'une claque. Je revins à moi-même.
- Ne compte pas sur moi pour m'excuser. Toi par contre, tu peux t'excuser auprès de Gorim.
Ce furent mes derniers mots. Je quittais la pièce en me demandant ce qui venait de se passer. J'avais juste vu rouge. Je crois que c'était de...de la colère.
Non impossible, pensais-je. Je ne ressens pas la colère. Alors qu'est-ce que c'était ?
On aurait dit que ce n'était pas moi qui agissais.
Je m'assis par terre, devant la tour, avec mes pensées comme seule compagnie.
Annotations