Couché dans la soie, tu l'entends se faufiler.
Sinueuse, elle avance ta dernière amante.
Elle glisse entre tes jambes, tu l'entends murmurer
Des paroles inaudibles, déclarations grinçantes.

De ses doigts décharnés, elle explore ton corps.
Ses enfants l'implorent, gémissante tribu.
Alléchante gourmandise, délicieux trésor.
Elle ricane, te dévore de sa bouche goulue.

Insatiable amante qui te désire encore.
Alors même que ton corps se décharne et se meurt.
Elle te possède, aspire sans le moindre effort
Ton âme déchiquetée qui hurle dans sa noirceur.

Geignante petite chose, prisonnier de la terre,
Entre ses cuisses putrides, tu te soumets enfin.
Victorieuse, elle se raille de tes pleurs amers.
Ses enfants repus se couchent sur ses seins.

Elle s'allonge dans la soie, ta dernière amante.
Elle lèche sur ses doigts tes vestiges charnels,
Et caresse sur son cœur, ton âme frémissante
Qui se tord et se perd dans le vide éternel.