Sur les flots.
Comme un bateau tangue, chavire,
Sous tes élans, mon corps répond.
Mon souffle est court, mais il aspire
À murmurer une fois ton nom.
Et sous la vague qui me transperce
Nul mot me sera accordé.
Dans les secousses qui me traversent
Mon chant semble désaccordé.
D'une main adroite, tu viens chercher
Les reliefs de mon essence
Mais c'est bien plus loin que sont cachés
Mes doux secrets, ma délivrance.
J'appelle encore, à me noyer
Aux tourments que tu provoques.
Mon corps commence à louvoyer
Ponctuant sa danse de quelques chocs.
Une voix, une seule je veux entendre
Je me pends à tes murmures.
Mon âme craquelle, ne peut attendre,
Ne veut attendre, mais je perdure.
Puis vient le fol chant qui soudain rugit,
Qui dompte l'animal, l'apaise.
Pourtant nul silence ne s'ensuit.
Après les cris, les soupirs d'aise.
Alors que ton feu si bien m'épouse,
J'entends le jour râlant dehors.
L'appel sournois d'une aube jalouse
Dont je me moque sans effort.
Mais pourrais-tu, toi, mon tendre amour,
Quitter notre couche, fuir mon sein ?
Nulle réponse je veux en retour,
Je scelle tes mots d'un vif coup de rein.
Comme un bateau tangue, chavire,
Sous les railleries de ce jour.
Nos corps comme nos âmes aspirent
À s'apparier sans atours.
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