Délivrance
Viens, descends des cieux où je t'ai posé.
Dis-moi que cette vie n'est pas fragile,
Apporte-moi l'espoir, viens m'apaiser,
Soulève le lourd manteau, immobile.
Dévoile nos promontoires abrupts,
Refuges d'un espoir trop confiant.
Je veux succomber. Tu me clames "Lutte !",
Je te réponds "Montre-moi le néant"
Je porte l'œuvre, nos desseins splendides,
Qui m'a fait aimer, me nourrir de toi,
De tes innombrables tourments stériles.
Émancipe mon corps, possède-moi.
En ces mots clamés, mon amour s'accorde
À une âme que la raison a fui.
Ton corps, dernier refuge sans discorde,
D'un cœur, qui sous les feux sidéraux, luit.
Vaquant, secrète, aux caresses habiles
D'une humble essence aux ambigus atours,
Je me coule dans les eaux immobiles
De ton souffle et m'y noie sans un retour.
Tu murmures avec lenteur "Renais",
J'ouvre la bouche à tes mots entendus.
"Où suis-je partie ? Me suis-je enchaînée ?"
Sur mon esprit pose ta main tendue.
Des plis de ton corps, j'en fais un linceul
Sur ta bouche entr'ouverte un long frisson
Que transporte nos âmes qui s'effeuillent.
Dans les désuets accords de chansons.
Si le sommeil de la mort est le frère
Alors dans tes bras, je m'en vais mourir
dans l'illusoire beauté éphémère
D'un couchant qui à l'aube veut s'offrir.
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