Torak sur le green
Sous ses pieds nus l’herbe était si douce ! Il fit quelques pas en proie à un véritable enchantement quand soudain, la raison de sa présence ici lui revint. Il devait retrouver les voleurs de reliques, les mettre en pièces et trouver ensuite un moyen de regagner Hell. Sans perdre une seconde, il se mit à genou et renifla le sol. Si un démon était passé par ici, il reconnaîtrait son odeur.
-Mais bon sang ! Qu’est-ce que vous faîtes ? brailla une voix aigrelette dans son dos.
Torak fit volte-face. Un drôle d’individu, portant une casquette et des gants lui faisait face. Il avait entre les mains une arme étrange, mais guère impressionnante. C’était une canne métallique au bout arrondi et recourbé. Elle ne devait pas être très solide d’ailleurs, car il en avait emporté tout un sac !
-Vous ne savez pas que le green est interdit aux étrangers ?poursuivit l’homme. Seuls les membres du club ont le droit d’être ici…. Je vais vous faire chasser par la sécurité.
Chasser… ce mot provoqua des gargouillis dans l’estomac du loup garou. Il sourit au petit homme.
-Pardon, dit-il, mais qu’êtes-vous ? demanda-t-il.
-Ce que je suis ? Mais ça se voit non, je suis un golfeur… et vous mon ami, je vous prie de croire que vous allez décamper d’ici. Où ai-je mis mon portable ? Ah… le voici ! Mais… Je vous interdis d’approcher ! Restez où vous êtes ! Lâchez-moi ! A l’aide…. À l’aide !
Torak avait soulevé le braillard et le regardait avec gourmandise. Il n’était pas bien grand, mais il était gras et bien nourri…. Une proie de choix ! Sans crier gare, il mit fin aux cris de sa victime et prit tranquillement son déjeuner. Une fois repu, il se leva. Il était temps de se remettre sur la piste des voleurs. Il traversa en courant le green, sous les yeux éberlués des golfeurs qui se demandaient d’où pouvait bien sortir ce grand black couvert de sang…
Il était arrivé à couvert sous des arbres, lorsque l’odeur d’un démon lui assaillit les narines. L’un d’eux était passé là, ça ne faisait aucun doute ! Et il ne devait pas être loin car la piste était fraîche. C’est en loup qu’il suivit les traces laissées par le voleur. Celui-ci était seul, ce qui signifiait que la bande avait du s’éparpiller. Torak espérait trouver au moins une relique.
Il ne saisit la nouvelle odeur que trop tard, bien trop tard. L’instant d’après, une douleur terrible le cloua littéralement au sol. Une grande épée avait traversé son corps. D’un regard déjà moribond, il découvrit son assassin, une célébrité à sa façon : un de ces maudits anges de Heaven, Georges, le tueur de dragons. Celui-ci tenait dans une main la tête d’un démon et à sa ceinture était accrochée une des reliques : la dague d’Astaroth. Torak avait perdu et de nouveaux concurrents étaient entrés en course.
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