Chapitre 03
Je me réveille avant lui. Ma plongée dans les bras de Morphée a surement été précipitée par ce massage délicieux de la matinée. Je le regarde dormir un instant. Il semble paisible. Son bras m'enlace encore. Je crois que je l'aime toujours. Je décide de le laisser se reposer et vais tranquillement prendre une douche. Les cosmétiques fournis par ce palace embaument la pièce de senteurs vanille. Je réalise doucement que mon corps commence à "revivre". Cette escapade réveille en moi des sensations et des envies que je pensais ne plus pouvoir ressentir.
Je me retourne en entendant du bruit, et je le vois. Nu devant moi. Je redécouvre que l'homme que j'ai épousé il y a longtemps est resté beau... Les yeux brillants de désir... pour moi... Il semble attendre ma permission pour me rejoindre. Je lui souris en lui tendant la main, et il entre dans la cabine de douche sans se précipiter. Il prend le temps de me contempler. Encore un peu déstabilisée par ce retour de sensations et de sentiments, je me livre entièrement devant lui, avec un peu d'appréhension. Très délicatement, il entreprend de me laver, en laissant ses mains s'attarder sur mes épaules, mes bras, mes seins, mon ventre, mes hanches, mes fesses...
- Tu peux me toucher, tu sais, me chuchote-t-il, une lueur de malice dans la voix.
Encouragée par cette invitation, je caresse d'abord sa mâchoire et plonge mon regard dans le sien. Il me répond en m'adressant un de ces sublimes sourires dont il toujours eu le secret. Je me détends alors peu à peu, et descends mes mains sur son torse, ses épaules larges, son dos encore musclé... Il me veut. Et je pense le vouloir aussi. Il faut que j'en aie le coeur net. Doucement, je me retourne.
- Tu peux me laver le dos s'il-te-plaît ? lui dis-je dans un murmure.
Il semble hésiter, étonné, reste silencieux et répond à ma demande. C'est bon. Lentement, ses mains dérivent et effleurent le bout de mes seins. Je réagis instantanément, et colle mon dos contre son buste. Je sens son souffle déjà brûlant dans mon cou. L'eau chaude continue de couler sur nous. Il me désire réellement... Je place mes mains devant moi sur le mur carrelé pendant qu'il m'embrasse le creux de l'oreille. L'air de la salle de bain commence à se charger en humidité. La paroi vitrée se couvre de buée, et je deviens brûlante. Sa langue goûte lentement à ma peau et, instinctivement, je me cambre contre lui. Je deviens haletante. Il s'embrase. Ses gestes deviennent plus langoureux, son contact, plus pressant. Ses caresses se dirigent lentement vers mon intimité. Je suis alors surprise d'être toujours aussi réactive et d'onduler le bassin pour suivre son approche. N'y tenant plus, j'écarte un peu les jambes et m'appuie davantage sur le mur. Sa respiration se fait bruyante, saccadée.
Je l'accueille, incandescente, et laisse échapper un gémissement de plaisir. Les gouttes d'eau qui ruissellent sur nos corps tendus ressemblent à des milliers de caresses supplémentaires. De son côté, mon homme ne boude pas son bien-être. Il me guide dans ses mouvements. Je l'accompagne, docile. Grâce à lui, je me rends compte que je reprends goût au sexe, progressivement. Tous les pores de ma peau sont en alerte, hypersensibles à ce contact si doux et indécent. Ses mains puissantes paraissent avides de mon corps : elles me parcourent inlassablement, me frôlent, me massent, me maintiennent en place, m'électrisent. Elles me reconnectent à lui, dans tous les sens du terme, et j'adore ça. Peu à peu, il m'emmène avec lui dans un rythme plus soutenu, plus masculin, moins réservé. Je me laisse porter par la volupté qu'il me permet de redécouvrir, et c'est magnifique de douceur. Les yeux mis-clos, je passe mes mains en arrière pour emmêler mes doigts dans ses cheveux. Nos respirations de plus en plus bruyantes, il me mordille le lobe de l'oreille. Il s'en souvient ! Il ne m'en faut pas plus pour exploser dans un orgasme fulgurant comme j'en avais rarement connu. En transe, je me colle à lui pour le sentir entièrement. Il m'accompagne alors dans cette plénitude dont nous ne voulons pas redescendre. Parce qu'elle signifie revenir à la réalité. Est-ce que ce sera tout aussi plaisant ? Un instant plus tard, toujours en moi, il m'enlace doucement et je m'aperçois qu'il est sur le point de pleurer. Je me retourne pour lui faire face.
- Quelque chose ne va pas ?
- C'était merveilleux. J'espérais ces retrouvailles depuis longtemps. Je t'aime, ma chérie. Plus que moi-même, chuchote-t-il.
Je prends tout à coup conscience à quel point il souffre du fait que nous nous soyons éloignés, sans même savoir pourquoi ni comment. Je pensais qu'il ne s'intéressait plus à moi et qu'il y en avait peut-être une autre. Quelle idiote !
- Allons dîner dehors, si tu veux bien.
Je dépose un baiser timide sur ses lèvres et l'entraîne avec moi hors de cette immense salle de bain.
Nous nous préparons chacun de notre côté. Encore troublée par ce qui vient de se passer, j'enfile distraitement une robe d'été à fine bretelle, et lui prends la main pour sortir.
Annotations
Versions