Chapitre 1
Dans la rue, tout me parait monotone, vide. Aujourd'hui, j'ai un mauvais pressentiment. Depuis ce matin, je sens que quelque chose de grave vas arriver. Tout en avançant, j'ai l'impression d'être suivi, j'ai beau me retourner, je ne vois que quelques voitures solitaires errant au travers des rues. Dans la ville, tout est calme, je me retourne de temps en temps pour vérifier si personne ne me suis. Dans quelques rues, je vais arriver à mon lieu de travail, une maison d'édition tout aussi calme et monotone que la ville.
Il n'y a presque aucuns bruits, je crois que l'on pourrait entendre une mouche voler. Soudain une sonnerie stridente me fait sursauter. Je sors mon portable, décroche, et au bout de quelques mots de la part de cet inconnu, j'ai l'impression que ma vie viens de s'effondrer. La personne à l'autre bout du fil est un ambulancier qui viens de récupérer le corps d'une jeune femme prise dans un carambolage et qu'ils m'ont appelé car il y avait mon numéros dans sa poche. Il vient de me demander de venir à la morgue de l'hôpital pour identifier le corps mais dès qu'il m'a dit que cette personne avait mon numéros dans sa poche, j'ai su que la personne auquel je tenais le plus au monde venait de perdre la vie sans que je puisse faire quoi que ce soit et sans que je puisse être à ses cotés au moment du drame. Il a continué à me parler durant quelques instants mais je n'écoutais plus je n'y arrivait pas, c'était trop dur. Je l'imaginais en face de moi, me souriant avant de disparaître peu à peu. j'ai repris conscience de ce qui m'entourait seulement quelques minutes après l'appel. Je me suis remis à avancer en direction du bureau avec la vague impression de m'être transformé en zombi, je lançais de bonjours dans le vide, je me suis assis devant un bureau, et c'est là que j'ai senti la tristesse arriver au grand galop, les larmes obscurcirent ma vue, ma respiration était de plus en plus irrégulière. Rien ne vaut une bonne crise de larme pour faire passer la tristesse, mais, cette fois ci, elle n'est pas partie, elle est restée en boule au fond de ma gorge prête à resurgir à tout moment. j'eus du mal à expliquer la raison à mon patron qui finit tout de même par m'autoriser a prendre un jour de congé et, c'est en rentrant chez moi que je fis un détour par l'hôpital. La colère remplaça rapidement la tristesse. C'était une colère froide, envers moi même, je ne pouvais pas lui en vouloir à elle, elle n'était plus là pour me contredire. Alors je me détestait, je me lançais des accusations à tort et à travers espérant à chaque fois qu'elle se lèverait en me disant que c'était une blague, qu'elle allait très bien, qu'elle voulait simplement voir ma réaction (ce qui, avouons le, est totalement absurde). Mais elle ne s'est jamais relevée, elle est restée étendue là, inerte et brisée face à mon corps qui ne supportait plus toutes ces larmes.
Après m'avoir longuement calmé, la police m'a interrogé, je répondais sans réfléchir, en ne pensant plus qu'a son visage si pâle et froid :
Age : 26 ans
Nom : Azilia
Prénom : Elena
Elena ; El ; Elle. c'était son surnom, El. Ils m'ont ensuite congédié sans aucune autre formalité.
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