Le pied!

Une minute de lecture

Et une nuit d'été bien chaude, la servante ayant mal fermé le cadenas d'un chausson, Leila se leva boire un peau d'eau, elle ne sentit pas que son pied était nu, elle retourna se coucher, elle fut réveillée par les hurlements de sa servante qui venait lui enfiler ses chaussures de jour, elle courait partout dans la pièce telle une mahboula (folle), appelant Leïla Leïla partout, cherchant dans tous les coins quelque chose qu'elle venait sûrement de perdre.

Leïla la regarda sans rien comprendre, elle lui demanda ce qu'il lui était tombé dessus ce matin, pourquoi toute cette agitation, elle aurait voulu dormir encore un peu, mais c'était fini pour aujourd'hui pensa t'elle.

Sa servante ne lui répondit pas, elle continuait ses fouilles, puis au bout de quelques minutes, elle s'absenta, elle revint accompagnée de la reine, qui en voyant le chausson de Leïla sur le lit, s'effondra, la servante se mit à pleurer aussi, Leïla observait la scène mais ne comprenait rien à ce qui se jouait devant elle. Un coup de folie avait soufflé sur le palais !

Leïla essaya d'en savoir plus, elle prit sa mère dans ses bras celle-ci ne réagit pas.

Elle chercha avec eux, rien ne lui semblait avoir changé dans la pièce, derrière les fauteuils, sous le lit, devant les miroirs... Le miroir... elle avança lentement d'un peu plus près, rien, même pas elle, elle n'apparaissait plus dans le miroir. Elle fut prise de panique, regarda ses bras ses pieds, ses beaux chaussons, rien, puis sur le lit un chausson seul, elle le voyait, elle voyait sa mère, sa servante, tout autour d'elle, mais pas de Leïla, elle était devenue invisible...

Leïla s'affola, que se passait-il, qu'allait t'elle faire ?

Les jours passèrent ainsi, invisible parmi les siens, elle était devenue la petite souris du palais , en connaissait les moindres secrets.

Elle vivait seule, mangeait seule, dormait seule, elle ne jouait plus ne souriait plus, n'allait plus à l'oasis. Elle suivait ses parents partout, cherchait leur regard.

Elle fini par se dire que c'était son destin, qu'on finirait par l'oublier.

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