Ses parents, ne parvenaient pas à se faire à l'idée, ils connaissaient pourtant le châtiment, la vie leur avait donné une chance d'être parent, et pas deux.

Ils avaient par leur gentillesse, énervé la déesse de la guerre, "la guerrière la Kahina", et comme toutes les familles qui avaient perdu un enfant à la guerre, elle leur avait jeté un sort. Leur enfant disparaîtrait s'il foulait une seule fois pied-nu le sol...

Ils avaient réussi à faire régner la paix dans un pays ravagé par la guerre depuis des décennies, les tribues se déchiraient les terres, les amoureux de deux clans différents étaient jetés vivants aux fauves, on brûlait les maisons isolées, on chassait avec des pierres tout aventurier dans un village ennemie...

Ces deux-là, avec leur amour interdit, entre une berbère et un Neyli, elle une belle blonde aux yeux verts, fille du peuple, qui vivait de sa musique, elle allait de mariage en mariage, chantait et jouait du oud, en échange on l'hébergeait pendant les jours que durait la cérémonie, et un prince d'un âge assez avancé, très grand, d'une gentillesse qui n'avait jamais existé auparavant, et qui arrivé à un âge assez avancé n'avait jamais pensé à se marier, il se consacrait entièrement à son peuple, il se faisait tant de soucis pour lui, dormait peu, cherchait des solutions, élaborer des plans...

C'est en se rendant à un mariage chez un de ses serviteurs, qu'il l'entendit jouer pour la première fois, son être s'arrêta d'un coup , il se mit à trembler, son cœur ne tenait plus en place, ses yeux se remplir de larmes, il n'arrivait plus à parler, ni à bouger, comme paralysé...

En rentrant chez lui il demanda qu'on fasse venir la musicienne pour l'écouter encore, puis il demanda qu'on lui aménage un appartement dans le palais, il en était sûr, elle détenait la clé de la paix. Toute personne qui l'entendrait ne pouvait plus haïr, ne pouvait plus tuer, les coeurs allaient fondres et s'attendrir.

Il l'emmena en campagne, et de village en village ils répandirent sa musique, et signèrent les traités de paix.

Une fois la paix étendue à tout le pays, il la demanda en mariage.

La Kahina, ne fut pas conviée au mariage qui dura sept jours et sept nuits, le dernier jour elle apprit la nouvelle, elle souffla sa rage qui sombra la cérémonie dans une tempête de sable, elle jeta des sorts, comme ci comme ça, le plus grave, c'est qu'elle prédit que l'enfant qui naîtrait de leur union disparaitrait si son pied nu venait à fouler le sol...