Prompt 5

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Prompt : Alexis rentre dans la chambre de Tom par la fenêtre.

***

De : Tom
À : Alexis
Hey Alexis, on pourra pas se voir ce soir… On s’est pris la tête avec mon père et du coup je suis privé de sortie. Va falloir remettre notre soirée à une autre fois. Trop déçu. Désolé…

Un message envoyé, lu peu de temps après, mais jamais obtenu de réponse. Tom regardait les deux petits vus désormais bleus, espérant apercevoir un « en train d’écrire… » sous le nom de son contact – Alexis avec un petit cœur noir et une tête de diable violette. Malheureusement, il n’y avait que l’heure à laquelle il avait été vu pour la dernière fois, à savoir une minute plus tôt. Il se laissa alors lourdement tomber sur son lit, son avant-bras barrant son visage. Gé-nial. Non seulement il s’était engueulé avec son père, et maintenant son petit ami lui faisait la gueule parce qu’ils ne pouvaient pas se voir… Peut-être devrait-il rajouter un émoji pour adoucir la situation ? Non, le connaissant, ça se solderait par le même échec. Ou alors, pourquoi pas lui écrire « je t’aime » ? Bof, par message, ça n’était pas vraiment le top pour la première fois…

Il abandonna. De toute façon, il était beaucoup trop à cran pour se battre encore plus. Tant pis pour Alexis. Son téléphone posé face cachée sur sa table de nuit, il enleva son t-shirt et son jogging qu’il balança à l’autre bout de sa chambre, pour ne rester qu’en simple boxer. Il se faufila dans ses draps et, contre toute attente, ne tarda pas à s’endormir.

.

Un petit bruit. Suivi d’un second puis d’un troisième. Mais qu’est-ce que c’était ?! Tom ouvrit difficilement les paupières dans sa chambre plongée dans la pénombre. Il resta bêtement à fixer le vide, aux aguets tel un suricate, cherchant à savoir d’où provenait ce son. Silence. OK, il avait peut-être rêvé, tout compte fait. Et puis non, le quatrième impact contre sa fenêtre lui fit comprendre que tout ceci était bien réel. Il se releva d’un bon et l’ouvrit doucement, comme s’il avait peur de faire trop de bruit. Son cœur, lui aussi, fit un bon dans sa cage thoracique. Ou carrément un triple saut périlleux.

— Put… Alexis ! Qu’est-ce que tu fiches ici ?!

Difficile de chuchoter quand il avait envie de crier, tant il était surpris.

— J’mourrais d’envie d’jouer une scène à la Roméo et Juliette version gay ! J’suis là pour toi, patate !

Difficile aussi de cacher son sourire de trois kilomètres de long.

— Quoi ? Sérieusement ?

— Évidemment putain ! Vu qu’tu pouvais pas v’nir chez moi, la logique voulait que ce soit moi qui vienne. Et étant donné que ton vieux m’aime pas trop, bah autant faire une entrée discrète, tu vois. Bon, t’as pas un truc à m’balancer pour m’aider à monter ? Style, tes longs ch’veux blonds ?

Le rire de Tom résonna délicatement.

— On a une échelle dans le jardin, ça devrait le faire.

Ha, ha, ha. Mais qu’Alexis était con ! Dans la foulée, il n’avait pas pensé une seule seconde au fait qu’il devrait s’initier à l’escalade pour atteindre la chambre de Tom. Il avait aussi possiblement oublié que même monter sur un escabeau lui filait d’horribles vertiges.

— Euh… ouais ouais. J’vais… chercher l’échelle et euh… Bouge pas, j’arrive.

Comme si Tom pouvait s’en aller. C’était trop beau pour être vrai : son petit ami qui se la jouait preux chevalier, lui qui ne s’était pourtant jamais qualifié comme tel ! C’était beaucoup trop… adorable ? vaillant ? romantique ? Peu importait, c’était juste fou. Et fou était le terme adéquat, parce que s’il ne l’était pas en ce moment-même, Alexis ne se serait jamais aventuré à gravir une échelle pour une quelconque personne, pas même pour échapper à une horde de chiens enragés – autant se faire déchiqueter. Mais bon… pour Tom, c’était différent. Tom… en valait la peine. Sérieusement.

Il tenta de masquer son angoisse et s’agrippa fermement au métal avant de poser un premier pied.

Il lui aura fallu du temps et beaucoup de courage, mais Alexis était bien là, dans la chambre de Tom. Le cœur battant à cent à l’heure, le souffle court et les jambes tremblantes. Bordel, il l’avait fait. Il avait réussi. Et il était vivant. Ou mort et au paradis. Parce qu’il fut accueilli par les bras musclés d’un ange au corps d’apollon. Oh putain, c’était la première fois qu’il voyait son homme aussi peu vêtu et franchement, il était prêt à surmonter n’importe quel obstacle pour se délecter d’un tel spectacle. Rien que pour ça.

Heureusement, l’obscurité masquait les joues rouges d’Alexis. Et s’ils avaient été dans un de ses animés pervers, son nez se serait mis à pisser le sang.

— Alexis ?

— O-ouais… ?

— T’es trop fort, merci.

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