Prompt 7
Prompt : Tom a prévu de faire sa demande en mariage, mais malheureusement, il a perdu la bague qu’il a achetée. Alexis la retrouve par hasard et l’interroge à ce sujet. Finalement, c’est lui qui fait sa demande en utilisant la bague.
***
Tom désespérait. À tel point qu’il sentait la colère affluer dans ses veines jusqu’au bout de ses doigts. Une petite voix dans sa tête lui hurlait de mettre l’appartement sans dessus dessous, et ses poings serrés semblaient plutôt d’accord. De toute façon, il n’avait pas trop le choix. Il devait se dépêcher de retrouver sa bague de fiançailles avant le retour d’Alexis, sans quoi, sa demande en mariage tomberait à l’eau. D’ordinaire, il était rarement subjugué par la colère, mais aujourd’hui, ses nerfs en avaient décidé autrement. Trac oblige. Il n’avait peut-être pas prévu de dîner aux chandelles, avec des pétales de roses étalées au sol et une musique romantique en fond sonore, mais faire une demande sans bague relevait de l’absurdité. Déjà, il l’avait payée relativement chère et puis, il avait dû faire plusieurs bijouteries pour trouver celle qui conviendrait parfaitement à Alexis. Alors oui, il allait mettre cet appartement à feu et à sang si ça lui permettait de la retrouver ! Et mieux valait le faire en l’absence de son petit ami pour éviter d’éveiller les soupçons.
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Dix-neuf heures passées. Tom se maudissait de ne toujours pas avoir retrouvé son précieux. En cet instant, il n’était plus désespéré, mais dévasté. Où avait-il bien pu la planquer à la fin ?! Il ne l’avait quand même pas perdue… ? Impossible, on ne pouvait pas perdre quelque chose d’aussi important ! Des clés ou un portable, OK. Mais pas une bague de fiançailles ! Dans le hall d’entrée, il entendit la porte s’ouvrir et se refermer. Non. Non, non, non ! Pas déjà ?! La voix d’Alexis résonna, signifiant que sa demande en mariage prévue pour ce soir était fichue – et elle le restera pour tous les jours à venir tant qu’il ne mettra pas la main sur ce fichu anneau !
Alexis grimaça à la vue du salon en désordre. Parce que oui, en plus Tom n’avait pas eu le temps de tout remettre en place. On aurait cru qu’une tornade était passée par là.
— Wow… Il s’est passé quoi ? C’est quoi ce bordel ?
— Ah… euh… y avait… une araignée. J’ai… paniqué…
Il accompagna sa phrase par un haussement d'épaules et pria intérieurement que son excuse passe.
— O…K... Et elle est où ?
— Quoi ? L’araignée ? Euh, j’imagine qu’elle a dû s’enfuir…
— Ouais, t’as dû tellement hurler qu’elle a pris peur.
— C’est pas drôle Alexis !
— Je sais, pardon.
Il lui déposa un baiser sur la joue pour s’excuser. L’arachnophobie de son petit ami n’était pas à prendre à la légère.
— J’vais t’aider à tout ranger.
— Quoi ? Non, non. T’inquiète, je m’en occupe. Va plutôt te doucher en attendant. Je vais nous préparer un truc à manger aussi.
— Hé, t’es vraiment un mec à marier toi.
Ha, ha, ha… Cette fois-ci, il l’embrassa sur la bouche avec un sourire aux lèvres. Est-ce qu’un homme à marier oserait vraiment perdre la bague de fiançailles ? Tom n’y croyait pas vraiment…
Alors qu’Alexis s’était enfermé dans la salle de bain, il se dépêcha de tout ranger puis partit à la cuisine. Il en profita pour fouiller encore dans quelques placards ou tiroirs, mais toujours rien. Pas même dans le frigo, toujours aussi vide. Et merde ! Il avait encore oublié de faire les courses ! Il n’avait sérieusement rien d’un homme à marier, ni d’un cuisinier d’ailleurs.
Une quinzaine de minutes plus tard, Alexis sortit de la salle de bain d’un pas pressé, les cheveux encore humides. Il se planta juste derrière Tom et attendit qu’il se retourne. Ses yeux s’accrochèrent aux siens, quémandant des réponses.
— Tom, c’est quoi ça ?
Dans la paume de sa main, un écrin. Tom se sentit soudain troublé, pire même. Il imaginait parfaitement son visage se déformer par une grimace. Puis, tout lui revint comme une claque : il l’avait caché dans leur panier à linge sale, sachant qu’Alexis n’irait jamais plonger ses mains dedans. La cachette parfaite, en soi. Enfin, pas si parfaite que ça, finalement… Il se surprit à se demander si son petit ami avait réellement fouillé leurs vêtements sales, ou si la boîte avait été mise en évidence. La première option semblait peu probable, et la deuxième le mit faussement en rogne. Il passa ses doigts dans ses cheveux, décontenancé.
— Quoi ? Ça ?
Comme si feindre l’ignorance lui permettrait d’échapper à la série de questions qui attendaient patiemment de lui éclater au visage.
– Ah ! Oui ça ! Bah c’est une bague… de fiançailles…
Il marqua une pause.
— Pour Max ! Il m’a demandé de la garder.
— Hein ? Attend, quoi ? Tu m’avais pas dit que ton frère sortait avec quelqu’un. Et même si c’était le cas, ça m’paraît tellement soudain…
Tom voulut se gifler. Il regarda tout autour de lui, en quête de trouver une réponse à ça. Mais en vain.
— Oui… non… Bon, c’est vrai, c’est pas pour Max.
C’était tellement nul qu’Alexis soit tombé dessus avant lui ! Il n’avait pas imaginé une seule seconde que le scénario puisse se passer ainsi. Existait-il une situation pire que celle-ci ? Tom en doutait fortement. La surprise était tombée à l’eau, noyée, bien ancrée au fond dans l’océan de la honte.
— Tu peux juste… me le donner ?
— C’est pour moi, c’est ça ?
Son corps se mit en ébullition, son cœur à palpiter dix fois plus vite et ses joues à rosir. À rougir. Son sang cognait sous sa peau, comme s’il cherchait à quitter ses artères. Lui aussi rêvait de quitter la cuisine sur-le-champ pour se cacher dans leur lit et échapper à cette fichue réalité. Il mentait très mal, Alexis lisait en lui comme dans un livre ouvert et ça le rendait fou.
Il aurait voulu secouer la tête pour dissiper les derniers doutes, mais elle s’y refusa.
— OK, j’te la rends. Mais avant ça…
Des vertiges. Alexis sentit des vertiges dans sa tête. Elle tournait. Délicieusement, avec une pointe de crainte. C’était peut-être la raison pour laquelle il avait posé un genou à terre. Pour ne pas perdre l’équilibre. Son cœur disjonctait. Ça faisait bim. Puis bam. Et encore boum. Il peinait à suivre son rythme cardiaque. Il expira une grande bouffée d’oxygène et tenta de cacher les tremblements qui menaçaient ses membres et sa voix.
— J’imagine que c’est pas comme ça que t’avais prévu le déroulement des événements. Je sais aussi que c’est pas la demande en mariage la plus romantique du monde et qu’elle est plutôt éclatée au sol. Mais, sincèrement, je pourrai pas tenir une putain de minute de plus sans te poser la question. Tom, je rigolais pas avant, quand je disais que t’étais un homme à marier. Je le pense réellement. J’y pense depuis un moment, en fait. Et en découvrant cette bague, je me dis que c’est pareil pour toi. Je sais juste que là, t’es tellement gêné par les circonstances que t’oseras plus faire le premier pas, parce que t’espérais quand même quelque chose de moins maladroit. Mais on sait très bien que le romantisme, c’est pas notre truc. Alors on s’en fou. C’est pas grave si cette demande se fait à l’arrache dans la cuisine, juste après ma douche. Je t’aime, tu m’aimes. C’est tout ce qui compte. Alors, merde ! Tom Ella, est-ce que tu veux m’épouser ?
Ouais, cette demande en mariage ne volait peut-être pas haut, avec cette légère odeur de brûlé, les cheveux d’Alexis qui dégoulinaient jusque sur le sol, et la bague qu’il tendait qui était censée lui revenir de droit. Mais voilà, c’était tout eux ça. Rien n’avait jamais vraiment été parfait dans leur vie de couple et pourtant, cet instant comptait parmi le plus parfait jamais vécu, aussi ridicule soit-il.
Les yeux embués, Tom s’accroupit à la hauteur de son futur mari.
— Ouais. Ouais carrément que je veux t’épouser !
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