- Merci de m'aider à trier tous ces dossiers, Akira.

Ce dernier sourit à Ectoplasm ; il avait proposé à son professeur de mathématiques de l'aider dans la classification des archives. Comme Akira n'était pas en condition pour faire un stage, il allait prendre du retard sur les autres élèves, aussi le héros avait décidé de donner des cours théoriques au jeune homme.

Bien qu'intéressants, ils ne valaient sûrement pas la pratique auxquels allaient bientôt se confronter ses camarades ; ces derniers l'avaient tous consolé avant de partir, allégeant quelque peu son amertume, mais la douleur et la jalousie le rongeaient déjà ; chaque désir de sa propre personne était soient écartés par ceux des trois autres, soient anéantis par le concours des évènements. Les activités physiques lui avaient été prohibées, à cause de son corps qui n'était plus capable de soutenir un effort lourd.

Quand il se confiait à Hound Dog sur ces doutes, celui-ci lui avait répondu :

- Il faut réussir à apprécier ce que tu as déjà accompli et reçu, avant d'aller de l'avant.

Facile à dire pour un héros accompli ; Akira se sentait enfermé dans une espèce de gangue, une...une capsule. À cette pensée, il lâcha un petit rire.

- Hmm ? fit Ectoplasm, sortant de ses papiers.

- Non, rien... Ne vous inquiétez pas, je pensais à quelque chose de drôle.

-...

- Tout va bien ! lui assura faussement Akira avec un sourire.

- Hmm... (Ectoplasm se leva) De toute façon, je pense avoir besoin de prendre l'air ; tu m'accompagnes ?

- Euh... D'accord ?

Ils sortirent de la salle des profs, puis du bâtiment peu de temps après. L'air était encore frais, mais on sentait la chaleur de l'été qui s'annoncerait bientôt. Curieusement, ils se dirigèrent vers la sortie du lycée.

- Monsieur, pourquoi allons-nous...?

- Dehors ? Je vais juste faire quelques courses ! Et comme je dois garder un œil sur toi... Tu comprends ! Ce ne sera pas long

C'est bizarre, pensa-t-il en regardant le professeur à l'air aussi indéchiffrable que les hiéroglyphes mourniens. D'ordinaire, Ectoplasm ne sortait pas du lycée avant d'avoir fini de travailler...

Ils prirent le bus pour aller en centre-ville, Musufatu rayonnant sous le soleil de fin de matinée. À travers les vitres, Akira aperçevait les quartiers et les rues qu'il aurait aimé visiter en faisant des rondes aux côtés de professionnels. Il aurait d'ailleurs adoré être en stage avec Eraserhead, mais les professeurs n'avaient pas le droit de prendre leurs élèves en stage.

Lorsqu'ils descendirent du bus, ils virent au loin Mina et Sero qui patrouillaient aux côtés d'un héros au costume assez classique.

- M. Ectoplasm ! Akira-kun ! fit-elle en agitant son bras.

Ils se dirent bonjour, le héros serrant la main d'Ectoplasm avec une certaine formalité, avant de discuter des derniers sujets d'actualité et des arrestations. Quand à Sero, ils demanda à Akira :

- Tu t'ennuies pas trop avec le prof de sciences ?

- Hmm Hmm, répondit ce dernier en faisant "non" de la tête. Je dois encore récupérer, mais ça va ! J'apprends beaucoup de choses pendant que vous êtes pas là !

- Ah oui, c'est vrai que t'es un cerveau su pattes ! rigola son camarade aux coudes de scotch. J'ai tendance à oublier ce détail, à cause de tes capacités physiques hors-normes.

Akira sentit son coeur chavirer ; désormais, tant qu'il n'aurait pas trouvé un nouveau nutriment pour son corps, il serait bien plus faible que la plupart de ses camarades. Il acquiesça distraitement, tandis que le héros rappelait ses stagiaires à l'ordre.

- Suivez-moi, Pinky et Célophane ! L'agence ne vous as pas choisi pour tirer au flanc (il se tourna ensuite vers Ectoplasm) Au plaisir, mais faites gaffe : Stain rôde encore.

- Il n'est pas assez fou pour attaquer de jour en pleine rue, je pense, lui assura le héros au visage de marbre.

- Si vous le dites... Passez une bonne journée !

Le héros et les camarades d'Akira s'éloignèrent sous le regard inquiet de ce dernier ; il avait récemment appris les agissements de Stain sur les réseaux sociaux, et son indéfectible volonté à s'attaquer aux héros en particulier, en assassinant plus d'une dizaine, en blessant le reste. Même si Ectoplasm supputait que ce criminel ne courrait pas les rues le jour, Akira sentait tout même une torsion au ventre à la pensée de voir ses camarades rentrer avec des blessures graves, ou pire...

- Ne t'inquiète pas pour eux, fit le professeur au grand étonnement d'Akira. Tes camarades sont entre de bonnes mains, et puis les héros ne vont sûrement pas les laisser patrouiller de nuit.

- D'accord...

Ils se dirigèrent ensuite vers un magasin de bricolage ; Ectoplasm lui proposa d'attendre dehors, ce qu'il accepta d'un signe de tête. Il s'assit sur un banc, et attendit.

* * *

- Et moi qui pensait que Toshinori était incapable d'enseigner quoi que ce soit, fit Gran Torino en essuyant une goutte de sang qui coulait depuis une coupure sur sa joue.

Lorsque qu'Izuku s'était rendu compte que le vieil homme n'était pas une personne âgée gâteuse, il s'était échiné à tenter de le toucher. Et grâce au Revêtement intégral, il avait atteint les 10% de puissance du One For All et avait réussi à effleurer le héros à la retraite en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.

- Excusez-moi, mais... (Izuku relâcha sa concentration pour désactiver son Alter, tandis que le mentor d'All Might s'asseyait sur une chaise) Ca n'est pas All Might qui m'a enseigné cette technique.

- Hmm ? (Gran Torino eut soudain l'air surpris, avant de se caresser la barbe) Dis comme ça, c'est logique... Qui est donc la personne qui t'a enseigné cette méthode ?

- Eh bien... C'est un camarade de classe ; mais il ne m'a pas "enseigné", il a juste compris le fonctionnement du One For All rien qu'en m'observant.

- Ah bon ? Il doit être sacrément futé, ce type... Il était au championnat ?

- Oui ! C'est celui qui se nomme Akira Arata...

Gran Torino acquisça, satisfait ; le gamin avait peut-être beaucoup moins avancé que Toshinori à son âge, mais il avait tout même compris le principe de base de son Alter ; il continuerait sur cette voie, et il parviendrait à s'approprier totalement le pouvoir. Tout à coup, il sentit la peur le saisir.

- Gamin, ne me dis pas que tu as révélé le secret de ton Alter à ce type ?

- Que... Quoi ? Comment vous...?

- J'aurais du m'en douter, soupira Gran Torino.

- Il sait garder les secrets ! affirma le jeune homme.

- C'est ce qu'ils disent tous, grommela le vieil homme. Mais quand ils font face au vrai danger, y en a peu qui peuvent garder leur langue dans leur bouche. T'as fait une erreur, gamin...

- Non ! (Izuku s'approcha du héros, et ce dernier put voir la détermination et la confiance débordante dans son regard) On a passé un marché, lui et moi.

- Un marché ? souleva l'autre, levant un sourcil.

- Oui : un secret contre un autre.

- Et quel secret a autant de valeur que celui du One For All, ricana Gran Torino.

- Ça, ce sera à vous de lui demander.

Ce gamin... Dans son regard se lisait la même confiance que lui avait porté Nana, autrefois. Gran Torino grinça des dents, puis frappa la tête du jeune homme.

- Arrête de me regarder, et va me chercher des taiyaki !

Izuku partit réchauffer quelques gaufres en forme de poisson au micro-ondes, tout en pensant à ce que devenait Akira pendant leur période de stage. Il avait été triste d'apprendre que ce dernier ne participe pas à l'activité, mais Akira leur avait expliqué à tous que son Alter commençait à le rendre "malade" et qu'il avait besoin de repos. Mais quelle était la véritable raison ?

Il revint avec les taiyaki et servit le vieil homme, qui l'invita à s'asseoir.

- Tu as vraiment fais des progrès étranges, commenta-t-il.

- Vraiment ?

- Bah oui : Toshinori est arrivé presque immédiatement à maîtriser la totalité de la puissance du One For All. Toi ? Tu me dis que t'es à peine à 10%... C'est pas avec ça que tu vas battre All For One.

Deku déglutit, mais garda contenance ; certes, pour l'instant, il n'était pas à la hauteur. Mais un jour il deviendrait le plus grand des héros.

* * *

- Putain d'ronde de merde !

Katsuki était dans une humeur noire ; bien qu'il ait gagné le championnat haut-la-main, ça ne l'empêchait pas de maugréer devant les passants. Il avait choisi l'agence de Beast Jeanist car c'était le numéro trois, pourtant ce type lui revenait pas ; à chaque fois que Katsuki l'entendait parler, il avait envie de le démarrer.

- Au secours, un type a volé mon sac !

Enfin de l'action ! se réjouit-il en voyant un type courir dans la rue, un sac rose à la main. L'apprenti-héros ne se fit pas prier et utilisa sa Vitesse Explosive pour rattraper le vilain et le plaqua violemment au sol. En faisant claquer ses paumes par de petites explosions, il lui montrait clairement que si ce dernier faisait un geste, il allait déguster cher.

- Tu bouges pas, lui ordonna le blond explosif en attrapant le sac, tandis que la femme qui s'était fait voler approchait :

- Oh merci ! Vous m'avez été d'une grande aide, euh...

- Bakugo, cracha-t-il avant d'ajouter : Et d'où vous le laissez vous prendre votre sac comme ça, hein ? Défendez-vous un peu, merde !

- Je...Euh...

- Peuh, tous des minables...

Il revint vers le vilain qui n'avait pas bougé - au moins, il sait où est sa place - et l'attacha à un poteau avec des menottes que Katsuki portait sur lui. Un des cabots de Jeanist avait assisté à toute la scène, et commenta :

- Ridicule.

- HEIN ? beugla Katsuki, les veines sortant de son front.

- Tu fais preuve d'un manque de grâce évident, c'est vraiment affligeant...

- Tu sais où tu peux te la foutre, ta grâce ? gronda l'apprenti-héros, avant de se rappeler qu'il parlait à son supérieur, et grinça des dents : Gnn... Qu'est-ce que j'ai... raté ?

- Ton manque de style : un superhéros doit sauver les personnes autour de lui, mais également les inspirer. Tu ne fais que montrer ta force, mais sans convictions, tu ressembles juste à un voyou qui a passé une mauvaise journée.

-...

- Bien, au moins tu es attentif (Katsuki eut soudain envie de lui exploser la tête), et tu as un certain self-control, ce qui est plutôt pas mal... Je vais te dire ce que tu as mal fait : tu as foncé sur le vilain sans prévenir les gens que tu étais là pour les sauver, tu l'as atomisé avec un sourire digne d'un sadique et... tu as été malpoli avec la dame (son supérieur se tourna vers elle) Veuillez excuser notre stagiaire, il est inexpérimenté. Très beau cafetan, cependant.

- Oh merci ! (la dame rougit quelque peu) Ne vous inquiétez pas, mon sac a été retrouvé, c'est tout ce qui compte. Au revoir, et encore merci ! fit-elle en s'éloignant.

- Tu vois ? Une excuse, et un compliment qui n'engage à rien, et le tour est joué. Tu devrais t'y essayer pendant ce stage.

- Je suis pas là pour faire plaisir aux gens, râla le jeune homme.

Le héros soupira, puis rajusta le col de sa veste.

- Tu es très puissant, Bakugo ; ton alter est versatile, et tu n'es clairement pas le dernier des idiots. Sur ces points-là, tu as déjà énormément d'avance. Mais malheureusement, tu as un immense défaut : ton caractère.

- Allez pas chercher à me changer !

- Je ne le souhaites pas : ta hargne est ta force. Ton franc-parler permet aux gens de savoir exactement à qui ils ont à faire. Mais apprendre le tact, la politesse et la bonté sont des choses essentielles. J'espère que tu réussiras au moins à poser le petit orteil sur ce territoire. Allez, on a une ronde à faire.

* * *

- Shoto, regarde ce qu'est un vrai héros !

Y avait pas à dire, son père aimait se donner en spectacle. Il se pavanait, faisant rouler ses épaules pour impressionner les passants qui le prenaient en photo ou qui l'évitaient. Sa popularité était à double face, mais ça ne l'arrêtait en rien ; il continuait à régler les problèmes de la ville avec un brio un peu terrifiant. Devenir le numéro 1 n'avait fait qu'accentuer ce phénomène.

Shoto soupira ; il avait choisi de faire ce stage chez son père afin de parfaire sa maîtrise des flammes. Sa mère l'avait autorisé, après tout, mais... Avoir perdu face à Akira lui avait fait ressentir quelque chose d'étrange. Un mélange de colère, de tristesse et une sorte de tiraillement qui le poussait vers... où ?

- Que va-t-on faire aujourd'hui ? demanda-t-il à Endeavor ; ils étaient tous deux à Hosu, là où le tueur de héros avait été vu pour la dernière fois.

- Nous allons traquer et mettre Stain sous les barreaux. Ce sera le coup d'éclat qui montrera à tous que je mérite ma place de N°1.

Seulement, alors qu'ils marchaient dans la rue, Shoto remarquait que son père lui lançait des regards furtifs. Lassé par cette ambiance, il se décida à parler :

- Si tu as quelque chose à dire, dis-le.

-...J'ai rencontré un de tes camarades. Celui contre qui tu as lamentablement perdu.

-...

- J'ai... discuté avec ce gamin. Et je ne m'attendais pas à ce qu'il me réponde aussi franchement.

- Il t'a dit quoi ?

-...

Son père ne répondit point, et ils continuèrent leur ronde jusqu'à qu'une voiture allant à cent à l'heure ait failli percuter un enfant en grillant un feu rouge, poussant le héros enflammé à stopper net la voiture. Après cet incident, le petit garçon regarda Endeavor, puis lui offrit un bonbon en le remerciant, ses grands yeux jaunes brillant d'admiration. Shoto pressentait que son père allait insulter le gamin.

Surprenamment, il prit le bonbon et ordonna au petit garçon de faire plus attention à l'avenir. Son air avait l'air aussi mélancolique que les vieux sur le banc quand ils regardent le soleil se coucher.

Plus tard, alors qu'ils rentraient à l'agence, c'était Shoto qui jetait des regards furtifs à son père. Lui, changer ? Sûrement pas. Ce geste de gentillesse servait probablement à le faire remonter dans l'estime des gens, rien de plus.

- Je ne peux pas changer ce que j'ai fait.

Hein ? Shoto trébucha, ayant mal entendu ce que son paternel avait dit.

- Je suis un monstre sous ma demeure, et ça je ne peux pas le réfuter, spécula-t-il à voix haute. Mais je reste un héros sous la lumière : il y a des gens qui ont besoin de moi. Alors, une fois que tu seras devenu le héros que je m'étais juré de devenir...

Le silence qui suivit fut si intense que les bruits de la ville furent quasiment étouffés.

-...Considère-moi comme un vilain et arrête-moi, Shoto. Promets-le moi.

Endeavor, quand à lui, se retenait de hurler de frustration. Oui, il avait changé. Il s'était fixé un objectif irréalisable, et ça l'avait transformé en monstre. Finalement, il ne s'en était pas tout de suite rendu compte, et avait fait du tort aux personnes qui ne le méritaient pas. En voyant All Might se faire écraser par la Réponse, sans aucune riposte de sa part, lui avait ouvert les yeux :

Être un héros, c'était être capable d'assumer pleinement la responsabilité de ses actes. Touya ne l'aurait jamais pardonné. Il ne s'attendait pas à ce que Shoto, Fuyumi, Natsuo... et même Rei à le faire. Au début, il était aveuglé en permanence par la sortie de ce tunnel sombre qu'il avait lui même foré. Maintenant, il voyait à quel point il s'était échiné à creuser un trou, pour ne finalement ressortir et voir les dégâts qu'il avait commis ce faisant.

Quelle ironie... pensa-t-il en regardant le visage choqué de son fils... fils ? Pouvait-il considérer la personne qu'il avait battu, forcé de devenir aussi amer que lui, comme un membre de sa propre famille ? Non. Il devait payer de ses actes. Tout comme le père de cette entreprise qui avait tenté de briser sa fille, il devait faire preuve du même courage.

- Tu sais quoi ? Oublie... (il mit le bonbon dans sa bouche et le croqua) Je me livrerais demain à la police. Je donnerais toutes les preuves, et ferait en sorte que cette affaire ne retombe pas sur toi, Fuyumi et Naoya. Vous avez déjà eu un monstre sous la demeure, il ne faut pas que cette dernière le devienn... Kof... le devienne auss... Kof kof...

Tiens ? Sa gorge le brûlait tout à coup. Pourtant il n'avait pas utilisé son Alter jusqu'à la surchauffe...

- Endeavor...? Shoto le regardait d'un air inquiet, jusqu'à que ce dernier s'effondre : Endeavor !!! (Il l'entendit se tourner vers les passants : ) Écartez-vous ! Appelez une ambulance ! Pap...

C'est tout ce que je mérite, après tout... pensa-t-il en sombrant peu à peu. Il aurait aimé discuter plus avec ce jeune homme brun aux yeux d'un vert saisissant. Peut-être aurait-il pu apprendre d'autres manières d'expier ses fautes... Touya... Ses dernières pensées se tournèrent vers son défunt enfant, le seul envers qui il avait réellement sourit et agit comme un père. J'espère que, là où te trouves, tu ne souffres pas...

* * *

Le gamin, qui s'appelait Tobe, était vraiment content : il avait été sauvé par Endeavor ! Peut-être que lui aussi, un jour, il sera super grand et super fort comme lui ! Après qu'il eut été sauvé, il avait filé en courant de ses petites jambes glabres et blanches, jusqu'au parc où un de ses supers copains l'avait rencontré.

Il le vit, assis sur un banc en train de lire un livre ; son super copain était trop intelligent, et il lisait plein de livres sans images et avec plein de pages... Le petit garçon n'arrivait pas à comprendre ce qu'il y avait écrit dedans, mais son super copain arrivait à tout lui expliquer !

Il monta avec difficulté sur le banc, et agrippa l'épaule de son super copain :

- Je lui ai donné le bonbon ! Maintenant, tu veux jouer avec moi ?

Son super copain se tourna vers lui : malgré son costume jaune et violet un peu nul, le petit garçon le trouvait super ! Surtout ses yeux, ils étaient... Le gamin n'arrivait pas à exprimer ce qu'il ressentait quand il regardait ces yeux, juste qu'il avait l'impression que le monde autour de lui était plus... clair, plus véritable.

- Tu as bien travaillé, le félicita son ami en ébouriffant les cheveux du petit bonhomme, ce qui le fit rire. Bien sûr que je vais jouer avec toi : Mastermind est le plus grand joueur de tout Musutafu ! Mais avant ça... (il lui tendit un bouteille de jus de fruits) Tu n'as pas soif ?

- Si ! sourit le petit bonhomme en prenant la bouteille. Merci !

- Y a pas de quoi... répondit son ami en le regardant boire goulûment le liquide.

C'était sucré, et doux aussi ! Tobe sentait le jus descendre le long de sa gorge comme le miel que lui donnait grand-mère quand il était enrhumé. Il but tout le contenu de la bouteille, puis fit lâcha un soupir de satisfaction... avant de sentir un gargouillement étrange dans son ventre.

Puis vint la douleur.

Tandis que Tobe tombait du banc et se tortillait par terre, Minoru Mineta le regardait d'un oeil froid et critique. Des bruits étranges se firent entendre, comme de la chair que l'on malaxe et écrase, que l'on tranche et broie, afin de la transformer en quelque chose de plus haut, de plus beau.

De plus délicieux.

Une minute plus tard, Tobe gisait au sol ; son visage s'était adouci, il avait perdu en masse musculaire et ses cheveux avaient poussé. Pas de grands changements, certes, mais Mastermind sourit de toutes ses dents.

- Tu devras m'excuser, mais j'avais besoin d'un cobaye (il prit un carnet et nota quelque chose) ; tu as cependant dépassé toutes mes espérances. Je te félicite, vraiment : grâce à toi, je vas enfin posséder mon harem de protagoniste.