002 Ballet-du-Son (1/2)

4 minutes de lecture

N/A : réécriture d'un premier jet pour un challenge discord.


*

Quand Solune naîtra

l’inconnue se présentera

dans les bras des Troijmins

pour dessiner de nouveaux chemins.

*


Planète Troilune.

Il s'agissait d'un astre céleste d'une grandeur incomparable. Il se déplaçait sous l'observation de trois lunes, toutes de la même taille. Terre d’adoption de voyageurs lointains. Unique option pour l’illustre équipage du vaisseau Hermès dont les origines remontent à la Voie Lactée, là où l’humanité était originaire. Depuis trois cent cinquante milliards d'années, le monde était en existence. Au fil des siècles, il avait observé la formation, l'évolution et la destruction de civilisations dans un cycle continu accompagné de variations météorologiques de plus en plus violentes. Cependant, ses espèces les plus astucieuses avaient toujours trouvé des solutions pour surmonter les obstacles.

L’arrivée de l’équipage Hermès, durant l’ère de Solune, dont les habitants de l’engin spatial avaient accepté de se lier aux Troijmins, à qui on attribuait les premiers voyages interplanétaires, afin de permettre aux deux espèces de survivre durant la tempête cosmique dans la galaxie Infinombre, avait permit à Troilune d’échapper à une seconde extinction massive. Il avait fallu plus de mille cinq cent d’errance pour ces voyageurs de la Voie Lactée avant de trouver une terre adéquate pour y vivre.

L’histoire de ces hommes et de ces femmes ne donnait guère envie à quiconque venant s’instruire au sanctuaire du Savoir. Elle se composait de terreur et d’espoir, alimentait la fascination de l’espace et dessinait une profonde solitude.

Hermès, un engin immense qui stationnait depuis son arrivée en orbite, avait permis par le passé d’améliorer la technologie de Troilune. Il servait depuis quelques siècles comme support d’étude aux élèves de toutes les nations. Il ne voyageait quasiment plus en dehors de l’espace spatial de Troilune.

*

Quand l’impossible sera invincible

la Gardienne redeviendra visible

contrecarrée sera la destruction

à jamais disparue sera l'annihilation.

*

Peu de personnes réalisaient que l’univers d’une immensité infinie et d’une variation intense oscillant entre vie et mort possédait une conscience. Elle intervenait selon les besoins au travers du dessein des Moires. Parfois, elle donnait une graine dotée d’une puissante énergie. Une planète la recevait et la nourrissait jusqu’à maturité, et de là naissait un individu dont la seule mission était la protection.

Il suffisait d’une simple flamme pour qu’un monde ne s’écroule. Le futur avait toujours hanté les rêves de Feucosmik. Il présentait de nombreuses possibilités dont le choix reposait sur les épaules de divers sujets. Le passé, souvent mélangé à l’amertume et la terreur exercées, retenait de nombreuses âmes errantes. Leurs cris silencieux résonnaient dans une danse désarticulée. Le présent, lui, ne se souciait ni de l’un ni l’autre, avançant. Feucosmik s’adaptait avec aise aux changements au cours des siècles, changeait de prénom comme de chaussette, veillait sur l’avenir des peuples de la Terre. L’apparence humaine lui facilitait le travail. Elle demeurait une spectatrice invisible contemplant les horreurs commises au nom d’idéologies.

Quand deux mille quarante sept vint, une poignée d'individus fut envoyée dans l’espace afin de coloniser une nouvelle planète pour préserver la survie de l’humanité. Sauf que le globe en question n’était qu’une fabulation d’une partie des scientifiques, condamnant ainsi l’équipage du Hermès à une longue errance dans la plus grande des solitudes jusqu’à sa rencontre destinée avec les Troijmins.

« L’univers a décidé de condamner l’humanité pour ses crimes contre la planète qui les a vu naître et évoluer durant des siècles. Une leçon que ses survivants ne risquent pas d’oublier de sitôt. Je n’ai que très peu de visions de ce qu’ils deviennent ces jours-ci. Si je n’ai jamais aimé les horreurs commises par leurs ancêtres, je ne peux m’empêcher d’apprécier les individus qui m’ont permis de supporter l’immortalité. Mère a certainement pu se renouveler comme elle l’a toujours voulu.

Si je suis née que pour un seul rôle, celui de protéger les intérêts de l’univers, cela m’autorise, cependant, la possibilité de faire un choix. Ce dernier s’est résulté en la réalisation d’un chemin des Moires, en un mariage entre deux espèces de deux planètes différentes, en la naissance d’un nouvel espoir. Cette décision a été longuement réfléchie au cours des deux derniers siècles précédant le départ.

L’opération Hermès m’a permise de m’échapper avec une poignée de jolis individus, des femmes et des hommes passionnants aux rêves impensables, qui ont travaillé pendant de nombreuses années afin d’être sélectionnés pour ce voyage sans retour. Bien que Vera33, une planète inhospitalière, ait été un tissu de mensonges, orchestré par les États-Unis après une dispute avec l’Union Européenne au sujet de l’espace, Hermès a erré pendant de longues années sous mon aile. Comment aurais-je pu les laisser tomber ? Nous nous sommes soutenus, et j’ai gardé un œil sur leurs descendants les années suivantes.

Quel bonheur d’avoir pu débarquer sur un nouvel astre céleste !

Quand l’ère Solune s’est terminée, je suis redevenue ce que j’étais, l’invisible spectatrice. »

89 015 Troij, journal de Feucosmik.

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