Seconde 67
Quand tes paroles se tariront, j'irai à la source, boire ton cœur, le siroter comme une grenadine, l'été, qui nous est offerte gracieusement pour faire fuir la mort. J'imagine un deuxième matin, et tu seras de nouveau un grand soir : les pupilles larges d'une fête infinie, le cœur assourdi par le chant de l'oiseau-va-les-fenêtres, un étau de douceur qui m'enserre. Ce serait cette heure où le jour baille et nous divaguons à ses côtés, guère vaincus, bataille pourtant quelque peu inégale contre l'aiguille. Sept heures, gloire aux corps sots, corsets de mains, tes mains-élémie énième branchage qui pût poindre de ma soupape d'imaginaire jusqu'au réel et que j'emporterais très loin.
Tes paroles se tariront mais j'irai à la source, quémander ton corps, espérant trinquer avec un Hermès empyréen, sourires-points-virgules. On plongerait dans une litote, encore, une autre figure de Styx pour refaire surface sous le soleil. Et quel soleil ! Celui de Juillet comateux, rauque d'hybris, s'écrasant contre le ciel d'Août bien éveillé, rouge et enjoué par sa floraison.
Pour E.
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