Seconde 70
Je crois savoir que... que j'oublie mes mots à la lumière de ton regard, pis encore lorsque tu agrippes ma chair et grondes. Soupir comme le ronflement d'une vitre au matin d'orage, et je suis cet orage. Soupir comme le roulement d'un train au lendemain d'un sourire et je suis ce train, son passager, son capitaine-essai ; ou une clandestine de la Méduse, déchaussée de mes souliers-raison. L'on m'éparpille comme le mirage d'une floraison.
C'est l'été de Liszt, une seconde de pèlerinage ici-même : yeux-bouches-censures. Tout pour un baiser goût mangue et la texture fondante de tes lèvres, mais ne prenons pas ce dessert trop sérieusement, j'aime rire contre le réel, ça l'efface, ça m'efface et nous voilà tout fait cinglant, un quatre-main demi-teint de douceur à tâtons, tout ce corps à tatouer de moi.
Je crois savoir mais je rêve seulement car j'oublie mes mots à la lisière de ton regard : quel étrange personnage tu fais et j'aime en rire, rire contre le réel. Quelque part, danser à deux dans un lit, c'est se vouer au naufrage lorsque le jour reparaît, repartir pour quelques années de pèlerinage, Liszt au chevet.
Pour E.
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