12. Et alors, Zorro s’est déshabillé

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Lord of the Hugs


Je regarde encore le message que j’ai reçu de mon collègue et ami et où figure l’adresse où je dois me rendre ce soir pour le spectacle auquel il ne peut pas aller parce qu’il est malade. Quelle idée de boire autant hier soir, il ne s’est pas remis et maintenant, il ne peut pas assurer son show. Moi, je ne fais jamais ça, des séances privées. Ou alors, à de très rares occasions, mais là, comme j’ai un grand cœur, j’ai dit oui. J’espère juste ne pas tomber dans un traquenard. Aucune envie de me retrouver à poil au milieu d’une orgie, ce qui ne serait pas surprenant, vu les choses qu’il accepte d’habitude. Je frappe à la porte de l’endroit où je dois me rendre et attends patiemment qu’on vienne m’ouvrir. La jeune femme qui le fait me dévisage de haut en bas, ce que j’accepte avec le sourire, avant de comprendre qu’elle ne sait pas qui je suis.

— Bonsoir, je suis le Lord of the Hugs. Je remplace mon collègue pour le show privé de ce soir. Mais si, le spectacle de striptease, insisté-je alors qu’elle ne semble pas décidée à me laisser entrer.

Je vois qu’elle m’inspecte à nouveau et je comprends que ma tenue de ville normale ne fait rien pour la rassurer sur mon identité.

— Je n’allais quand même pas me balader en Zorro ou en marin ! Mes costumes sont là, dans ma petite valise, lui montré-je en m’écartant un peu de la porte.

— Votre collègue vient toujours déjà habillé, vous cassez le mythe, là… Entrez.

— Si vous préférez, je repars. Déjà que je dois le remplacer à la dernière minute, si en plus, ça ne vous plaît pas…

Oui, je sais, c’est bête, elle ne va pas me renvoyer vu que toutes ses copines sont là et m’attendent, mais bon, sur un malentendu, je peux peut-être échapper à la soirée. Autant j’adore me déshabiller et faire le spectacle, autant les sessions privées me gonflent.

— Vous plaisantez ? Vu le prix qu’on paie, hors de question !

— Bien alors, allons-y. Je peux me changer où ?

— Autant vous déshabiller devant nous, après tout, c’est l’objectif, non ?

— Oui, ça, c’est que je vais faire après, mais vous ne voulez pas casser le mythe pour vos amies, quand même, rétorqué-je en souriant. Désolé, mais j’étais au boulot avant, et j’ai fait au plus vite pour ne pas vous décevoir. Il me faut me préparer un peu, non ?

— Vous êtes plutôt pas mal déjà comme ça, sourit-elle en pointant du doigt la porte derrière elle. La salle de bain est là.

Eh bien, ça promet. Elle était de mauvais poil et avec un simple sourire, je l’ai déjà déridée. A ce rythme, elle va me sauter dessus dès qu’elle me verra dans mon costume moulant de Zorro que je suis en train d’enfiler. Je sors ma fausse épée en plastique et abaisse mon masque sur mes yeux, puis rouvre la porte de la salle de bain. La jeune femme m’attend toujours et me lance un regard plein d’envies quand elle voit ma tenue. Je m’amuse à faire un Z du bout de mon épée sur sa poitrine.

— Montrez-moi où je dois sauver des demoiselles en détresse, je suis prêt à intervenir ! Et ne m’en veuillez pas, j’ai laissé Tornado, mon fidèle cheval, à l’extérieur !

— La porte au bout du couloir. Laissez-moi les rejoindre, je n’ai aucune envie de manquer le show. A moins que vous préfériez m’enlever sur votre fidèle destrier, évidemment, glousse-t-elle.

— Non, non, allez-y, j’arrive ! N’oubliez pas de mettre la musique !

Je la regarde s’éloigner de moi à reculons, en essayant de me garder dans son champ de vision le plus longtemps possible, avant d’ouvrir la porte du salon où elle est accueillie par quelques cris qui montrent que l’alcool a déjà bien coulé. Je patiente quelques secondes puis, quand j’entends qu’elle a lancé la playlist que je lui ai fournie, je pénètre à mon tour dans le salon, en bondissant au milieu de la pièce. A nouveau, ces demoiselles crient et je constate que la plupart des femmes présentes sont des étudiantes entre dix-huit et vingt ans. Vêtues de robes courtes ou de tenues bien échancrées, il est clair qu’elles sont là pour s’amuser.

Je commence mon spectacle en faisant le tour de la pièce pour effleurer chacune d’entre elles avant de m’éloigner un peu et de sauter sur la table basse au milieu du salon afin de les surplomber. Je m’amuse à passer mon épée dans certains décolletés et elles gloussent comme les gamines surexcitées qu’elles sont. Je sens les mains de certaines déjà sur mes jambes et je me dis qu’il va falloir que je sois fort si je veux sortir de là indemne. Mais là, je suis complètement entré dans mon spectacle et plus rien n’a d’importance que leur apporter un peu de plaisir et de rêve. Je me débarrasse d’un geste ample de ma cape que je jette sur les deux jeunes femmes les plus entreprenantes derrière moi et je me mets à onduler des fesses en rythme avec la musique latine qui passe désormais.

Mes jeunes spectatrices applaudissent en rythme et j’arrache ma chemise noire dans un geste théâtral mais qui fait toujours son effet. Je récupère la bouteille d’huiles essentielles dans ma sacoche et m’en enduis le corps, ce qui a l’air de les exciter encore plus. La blonde qui m’a accueilli s’est levée et en profite pour étaler l’huile sur mes pectoraux qu’elle semble particulièrement apprécier. Je la laisse faire mais quand elle se colle à moi en remontant sa robe, je la repousse gentiment et m’éloigne d’elle pour me rapprocher d’une de ses amies sur laquelle je m’assois afin de continuer ma petite danse.

Quand je suis en spectacle comme ça, je suis dans un état un peu étrange, entre forte excitation et maîtrise de moi-même. Clairement, de voir toutes ces filles excitées et en pâmoison devant moi, cela me fait bander et m’excite énormément. Mais en même temps, je sais que c’est mon boulot et jamais je n’abuserai de la situation. Je prends néanmoins les mains de la brune que je chevauche et les pose sur mes fesses. Je lui chuchote à l’oreille en me penchant sur elle.

— Si tu tires fort, tu pourras tout arracher, alors n’hésite pas.

Je crois que c’est le signal qu’elle attendait car je sens ses ongles s’enfoncer dans mon postérieur et mon pantalon vole à travers la pièce. La coquine est très forte car immédiatement elle a placé mon sexe entre ses seins et elle me masturbe sans gêne devant ses copines qui prennent des photos et hurlent presque. Il faut vraiment que je fasse un effort et je me demande si mon collègue l’aurait fait ou s’il aurait profité de la situation pour rendre un service plus intime que je ne suis pas prêt à exécuter ce soir, malgré l’excitation que je ressens. Je remonte sur la table et, à l’aide de mon épée qui est le seul élément qu’il me reste avec mon caleçon et mon masque, je parviens à les maintenir à distance raisonnable.

Je continue un instant ma danse sensuelle sur la table et laisse les plus sages d’entre elles me caresser un peu puis, toujours avec mon arme factice, je me crée un chemin en écartant celles qui me bloquent l’accès à la porte. Je fais alors mon saut périlleux avant dont je suis si fier et atterris derrière le petit groupe. Je profite de leur surprise pour retirer dans le mouvement mon boxer que je leur balance avant de m’enfuir de ce salon, les fesses à l’air. Je file alors me réfugier à nouveau dans la salle de bain où je récupère le deuxième costume de la soirée, celui beaucoup plus sage de marin. Il est bien moulant, avec le tee-shirt à rayures bleues, mais au moins, il me permet d’être prêt soit à faire une nouvelle performance, soit de sortir sans risquer d’offenser les personnes que je pourrais croiser dehors.

Lorsque je sors de ma salle de bain, je suis accueilli par toutes les spectatrices qui se sont rassemblées devant la porte. Elles m’applaudissent et recommencent à me toucher. Deux d’entre elles ont même retiré leur robe et sont en sous-vêtements. Je peste contre mon collègue qui a dû faire des promesses que je ne souhaite pas tenir, mais souris malgré tout.

— Le spectacle est terminé, mesdemoiselles. Si on allait plus loin, je ne suis pas sûr que vos parents ou petits amis seraient d’accord. J’espère que ça vous a plu, mais je vais vous laisser vous amuser, maintenant ! Si vous avez aimé, nous sommes tous les soirs au Lotus Club et nous vous y attendons avec plaisir !

Je me dirige vers la sortie avec un air d’autorité que j’espère suffisant pour calmer leurs ardeurs et parviens sans encombre jusqu’à la porte où la jeune du début me rejoint et m’accompagne à l’extérieur.

— Cela vous a plu ? Vous ne regrettez pas trop mon collègue ?

— C’était… plus sage, mais très agréable. Beaucoup trop court en revanche. Toujours pas d’enlèvement sur Tornado pour moi ?

— Disons que les services spécifiques que fournit mon collègue n’étaient pas prévus dans ma prestation. Je ne suis pas un professionnel, moi, juste un amateur qui aime vraiment ce qu’il fait et qui vous respecte trop pour en abuser. Quant à l’enlèvement, peut-être que ça peut s’arranger, dis-je en me rapprochant d’elle.

Je l’enlace et viens l’embrasser dans le cou alors qu’elle pose immédiatement ses mains sur mes fesses en gémissant.

— Venez me voir au club, et qui sait ? Peut-être que je vous enlèverai à ce moment-là si vous êtes toujours intéressée, jolie senorita. A bientôt !

Je fais mine de siffler mon cheval et me dégage de son étreinte avant de courir jusqu’à ma voiture dans laquelle je m’engouffre avant qu’elle ne reprenne ses esprits. Je démarre et pars en répondant à son signe de la main, heureux d’avoir fait un beau spectacle et un peu frustré de ne finalement pas m’être laissé aller aux services spécifiques qu’elles attendaient toutes. C’est fou comme faire le show me fait du bien, mais le retour à la réalité demain matin, au réveil, va être difficile. Pas facile, la vie d’artiste !

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