Lorelei (3ème partie)
Le lendemain matin, nous fûmes accueillis au petit-déjeuner par les sourires goguenards et les regards pleins de sous-entendus de nos amis. Devant notre air parfaitement impassible, Luc passa à l’attaque :
« Bon, vous allez nous dire, maintenant, ce qui vous faisait tant rire ? »
Sur un ton qui ne cherchait même pas à être convaincant, Audrey répondit :
« Mais rien, voyons, qu’est-ce que tu veux dire ? »
Nous partîmes d’un nouveau rire communicatif, sans raison, comme des gosses.
Cette journée était notre dernière au camping, et nous étions bien décidés à terminer notre séjour en beauté. Le matin, une nouvelle baignade au lac était prévue, puis l’après-midi, une petite randonnée jusqu’à un point de vue dans les environs.
La matinée fut donc consacrée aux habituels jeux d’eau. Audrey, déchaînée, sautait en tous sens, essayant à tout instant de me couler sans succès. Ce faisant, elle ne cessait de se coller à moi, plaquant ses seins contre ma poitrine ou mon dos, à tel point qu’une érection irrépressible se mit à déformer mon maillot. Cela ne me dérangeait pas qu’Audrey le remarque, mais en revanche, je ne tenais pas particulièrement à me donner en spectacle devant Sandra et Luc et à essuyer leurs quolibets. Je me tenais donc prudemment dans une zone du lac qui me permettait d’avoir de l’eau jusqu’à la taille, lorsqu’Audrey, en tentant de décoller mes pieds du sol pour me faire basculer, posa sa main sur la barre que j’essayais de cacher…
« Oh, oh ! fit-elle d’un ton appréciateur, puis elle s’échappa, hilare.
- Tu mérites une bonne fessée ! » menaçai-je faussement fâché, ce à quoi elle répliqua par son plus beau sourire accompagné d’un geste non équivoque de son majeur…
Finalement, les filles décidèrent de sortir de l’eau pour bronzer tandis que Luc et moi allâmes nager jusqu’au milieu du lac. Quand nous revînmes sur la petite plage, j’eus un coup au cœur en constatant qu’Audrey, allongée sur le ventre sur sa serviette de bain, avait retiré le haut de son maillot. Mais je fus encore plus surpris en réalisant que Sandra, également allongée sur le ventre, en avait fait de même…
« Hé bin les filles ?... On a peur des traces de bronzage ?... »
Audrey et Sandra se contentèrent de sourire à la remarque de Luc. Je m’allongeai également sur le ventre, conscient que l’animal désobéissant tapi dans mon bas-ventre se réveillait à nouveau. En tournant légèrement la tête, j’avais une vue très agréable sur le dos des deux filles et sur la bordure de leurs seins généreux écrasés contre leurs serviettes de bain. Sandra se redressa légèrement pour prendre quelque chose dans son sac, m’offrant ainsi la vision délicieuse et fugitive de ses obus pesants. Audrey me regarda avec amusement et chuchota :
« Elle te plaît ? »
Je m’étais donc fait griller par mon amie, et je dus rougir car elle ajouta dans un petit rire étouffé :
« T’inquiète, idiot, ça ne me gêne pas ! »
Je ne sus que répondre : « Ah, c’est vrai ?... Faut avouer qu’elle est pas mal… »
Je devais avoir l’air du gamin pris le doigt dans le pot de confiture car Audrey, pouffant à nouveau, insista : « C’est une belle fille, ça ne me gêne pas que tu la regardes… à condition que tu n’oublies pas de me regarder aussi !… »
Et se disant, sans cesser de sourire, elle se mit en appui sur ses mains pour soulever légèrement son corps et m’offrir la vision des flancs bombés de ses seins magnifiques. Mon sexe fit un bond dans mon slip de bain et je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil vers nos amis qui ne semblaient pas avoir remarqué notre petit jeu.
« Chou, tu voudrais bien me mettre de la crème dans le dos, j’ai peur de cramer ! me dit Audrey en me tendant déjà nonchalamment le tube…
- Heu, oui, bien sûr ! ».
Je sentais bien que mon amie s’amusait beaucoup de mon air empoté. Sandra souriait d’un air entendu, et je me demandai si la demande d’Audrey n’avait pas été convenue entre les deux filles pendant que Luc et moi nous baignions…
Je saisis le tube de crème et commençai à en enduire d’une manière très professionnelle le dos de la jeune fille. Bien que mes gestes soient restés très sages, elle poussait de petits soupirs de plaisir exagérés à chacun de mes passages, suscitant ainsi l’hilarité de nos amis. Puis elle cessa ses pitreries pour profiter plus discrètement de mes effleurements qui se faisaient peu à peu caresses… Je la sentais suffisamment détendue pour oser frôler la bordure de ses seins. Elle en fut visiblement troublée et je la vis même se mordre la pulpe du doigt pour réprimer un soupir qui n’aurait certainement pas été feint, celui-là… Je revins habilement vers cette zone sensible, jusqu’à ce qu’elle me dise dans un souffle : « Arrête, mon chou, j’en peux plus ! » Je fus tenté de passer outre sa demande mais la présence de nos amis m’en dissuada… La façon dont Sandra referma rapidement les yeux quand je jetai un coup d’œil vers elle m’indiqua que notre petit manège n’avait pas échappé à tout le monde…
« Tu devrais te remettre de la crème, tu commences déjà à rougir ! l’interpella Audrey.
- Bah vas-y, qu’est-ce que t’attends pour m’en mettre ? », répliqua la jolie petite brune sur un ton de défi.
Elle savait évidemment qu’Audrey, seins nus, hésiterait à se relever, mais celle-ci ne s’en laissa pas compter :
« Tu plaisantes ou quoi ?... Tu as un bel homme aux grandes mains à côté de toi, et tu t’adresses à moi qui ai de toutes petites mimines ?... ».
Et joignant le geste à la parole, elle leva d’une façon comique ses mains qui étaient effectivement assez petites.
Puis, sans laisser à Sandra le temps de répliquer, elle ajouta : « N’est-ce pas Luc, que ça ne te gêne pas de t’en charger ? »
Ce dernier eut l’air à peu près aussi ahuri que moi quelques instants plus tôt, mais n’en saisit pas moins le tube que lui tendait Audrey et entreprit docilement d’en badigeonner le dos de Sandra qui ne disait mot. Ma meilleure amie me gratifia d’un clin d’œil coquin.
« T’es gonflé, quand même ! lui dis-je discrètement d’un ton plus amusé que réprobateur.
- Tu rigoles, elle me remerciera pour ça ! » chuchota-t-elle.
Je souris en songeant que ma chère Audrey était décidément une sacrée coquine… Luc mettait beaucoup d’application à prodiguer son massage mais je ne pouvais voir le visage de Sandra tourné de l’autre côté. Je sombrai dans un demi-sommeil en pensant que la vie était finalement une chose belle et très simple…
Nos estomacs criant famine nous remirent sur pied et nous retournâmes au mobil home. Je mettais la dernière main à la composition d’une salade avec Audrey tandis que Luc et Sandra dressaient la table, quand voyant mon amie pensive, je lui demandai ce qu’elle avait :
« Ecoute, répondit-elle, j’ai pensé à quelque chose : Mon oncle m’a dit qu’il n’y avait aucun problème à ce qu’on reste plus longtemps dans son mobil home. Qu’est-ce qui nous empêche de ne partir que demain ? »
Je me sentis sourire d’aise :
« Moi je suis pour ! Mais les autres ? Ils ne pourront peut-être pas ?
- Il suffit de leur demander ! » répondit Audrey avant de me planter un bisou bruyant pas très loin de la bouche, de prendre le saladier plein et de sortir sur la terrasse.
Je l’observai s’éloigner, le regard plus proche de son cul admirablement moulé par son petit short que de son dos…
Sandra fut partante pour rester une journée de plus. Malheureusement, Luc avait des impératifs le lendemain et la voiture avec laquelle nous étions venus était la sienne…
« C’est pas grave, on n’aura qu’à repartir en train ! décréta Audrey.
- Mais la gare est à six kilomètres ! objectai-je.
- On fera du stop ! »
Je ne doutais pas que deux jolies filles n’auraient aucun mal à se faire véhiculer, mais on était trois et avec des sacs de voyage… Au pire, on en serait quitte pour six kilomètres à pied sous le cagnard avec notre barda… Le marché fut donc conclu : Luc repartirait le soir même en voiture tandis que nous décollerions le lendemain après-midi.
Après le repas, la vaisselle et une petite sieste rapide, nous partîmes sans tarder pour la balade prévue afin que Luc puisse ne pas rentrer trop tard à Lyon. Nous comprîmes vite que monter au point de vue ne serait pas une partie de plaisir étant donné la chaleur, mais on s’en fichait presque. Nous prîmes la chose comme une sorte de défi, jeunes et fous que nous étions…
Après l’arrivée au magnifique point de vue dévoilant l’étendue miroitante du lac et les collines moutonnantes de sapins qui l’entourait, la descente parut beaucoup plus facile. Luc et moi fîmes croire aux filles que nous avions trouvé un raccourci. En fait, il s’agissait d’un petit chemin qui s’éloignait vers un bosquet que nous avions remarqué à l’aller, sans avoir aucune idée de sa destination. Pour faire une surprise aux filles, nous avions emporté les serviettes de bain dans le but de bronzer dans un coin agréable au cas où nous en trouverions un. Or le chemin s’arrêtait en bordure d’un champ qui livrait une vue très agréable sur les environs. Il y avait à la fois de l’ombre, du soleil, de l’herbe bien verte, et tout cela complètement à l’abri des regards… Evidemment, les filles commençaient à comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un raccourci, et cela tourna au festival de blagues tournant autour de l’idée que nous les avions attirées dans un traquenard dans le but d’abuser d’elles. Les deux jolies brunes firent semblant de s’échapper et nous jouâmes le jeu en les poursuivant. Cela donna lieu à des contacts, et tout à coup, sans savoir comment, je me retrouvai avec le sein de Sandra pratiquement dans la main.
« Hé bien vas-y !... Profites-en pour me peloter !... »
Audrey me fit les gros yeux d’une manière comique, mais elle n’avait pas l’air plus fâchée que ne l’était Sandra. Quand nous sortîmes enfin les serviettes de bain que nous avions cachées dans nos sacs, les filles rirent de notre petite surprise et nous firent la bise pour nous remercier. Nous nous installâmes donc et retirâmes nos vêtements sous lesquels nous étions en maillots de bain. Mais Sandra, encore toute habillée, décréta soudainement qu’elle préférait ne pas prendre de bain de soleil. Devant l’insistance d’Audrey, la petite brune finit par avouer qu’elle portait de « vrais » sous-vêtements sous ses habits et non son maillot.
« C’est pas grave ! T’as qu’à bronzer en sous-tif ! Qu’est-ce que ça peut faire ?... On a vu des horreurs bien pires pendant la guerre ! »
Mais la blague d’Audrey fit à peine sourire Sandra…
« C’est quoi le problème ?... Tu portes un string ? » demanda Luc goguenard, mais à la façon dont Sandra rougit, nous comprîmes qu’il avait vu juste et partîmes dans un grand éclat de rire auquel notre amie finit par se joindre.
« Et alors ? De quoi t’as peur ?... Qu’on soit effrayé par ton gros cul ?
- Pouffiasse… » répondit Sandra.
Nous étions jeunes et les dialogues ne volaient pas toujours très haut, mais c’était plutôt sexy de voir les filles s’asticoter gentiment… Nous tentâmes chacun à notre tour de convaincre Sandra de bronzer avec nous, à croire qu’on voulait tous voir son cul !... Elle rétorqua qu’elle risquait de cramer ses fesses habituellement non exposées au soleil.
« Luc te mettra de la crème !... Ce matin, ça n’avait pas l’air de te déplaire ! » rigola Audrey.
Je crus un instant que Sandra allait lui répondre par un « Bitch ! » ou un « Salope ! » dont elle et Audrey se gratifiaient si régulièrement qu’ils pouvaient passer pour des mots tendres, mais non... Finalement, la petite brune commença à se déshabiller à notre grand espoir, mais passa ensuite rapidement une serviette de bain autour de ses hanches. Elle exhiba ainsi un soutien-gorge en dentelle blanche mettant admirablement en valeur sa poitrine généreuse, mais sa taille était ceinte d’une grosse serviette éponge. Nous ne manquâmes pas de protester Luc et moi :
« Là, franchement, t’assures pas, Sandra…
- Je tiens pas à avoir le cul rouge comme un babouin, bande de cons ! »
Le calme revint enfin, nous étions maintenant tous allongés et je dus m’assoupir un moment. Quand je me réveillai, l’ombre des arbres avait tourné. La respiration profonde et régulière de Luc m’indiqua qu’il dormait. Les yeux encore alourdis et papillotants, je tournai la tête et faillis m’étrangler en constatant que Sandra avait négligemment rejeté la serviette qui lui faisait office de jupe, à moins que celle-ci n’ait glissé d’elle-même. Allongée sur le ventre, elle m’offrait la vision fabuleuse de son cul magnifique… et effectivement bien blanc, mais il ne risquait plus de peler maintenant que nous étions à l’ombre. Sandra avait les yeux fermés et je ne pouvais déterminer si elle dormait. Je ne parvenais pas à détourner les yeux de cette croupe laiteuse qui se détachait sur les sapins sombres, perfection troublante de la triomphante féminité de cette jeune fille de dix-huit ans… Mais ce moment magique ne dura que quelques instants car Audrey déclara d’une voix pâteuse de sommeil qu’il fallait réveiller Luc s’il voulait éviter de rentrer tard. Sandra rajusta sa jupe de fortune et la délicieuse vision s’évanouit… Je ne sus jamais si elle fut le fruit du hasard ou d’une volonté délibérée…
Le retour au camping fut joyeux. Audrey avait glissé sa main dans la poche arrière de mon jean et je ne pouvais lui rendre la pareille, son petit short de tennis n’en comportant pas, cependant la main qui tenait sa hanche venait souvent effleurer le galbe de son cul…
Arrivé au camping, Luc se prépara à partir. Il nous prit chacun dans ses bras. Alors qu’il s’éloignait vers sa voiture, Sandra cria « Attend ! », courut vers leur chambre et en ramena une cassette que je reconnus tout de suite : « Treasure », de Cocteau Twins, que nous avait fait découvrir la petite brune et qui était devenue l’hymne officiel de ces quelques jours…
« Tiens ! » dit Sandra en tendant à Luc la cassette qu’il accepta sans un mot… Il grimpa dans sa voiture et nous le regardâmes s’éloigner :
« Hé bien au moins, ce petit séjour vous a permis de mieux vous connaître !... murmura Audrey.
- Un peu comme toi et Pascal, finalement !... lui rétorqua sa copine en soutenant son regard (oui, au fait, il est temps de révéler que je m’appelle Pascal !…).
- Oui, un peu comme moi et Pascal… » confirma Audrey en reculant jusqu’à appuyer son corps contre le mien, sans cesser de fixer Sandra.
Un large sourire s’élargit sur le visage des deux amies. Il n’était plus question de faux semblants, et j’entourai le corps d’Audrey de mes bras tout en posant mon menton sur son épaule. Nous restâmes ainsi souriants et silencieux avant que mon ami n’ouvre ses bras à Sandra qui s’y lova sans mot dire, refermant son étreinte derrière mon dos, Audrey prise ainsi dans l’étau de nos bras.
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