Je me réveille
Dix-sept ans
Pour beaucoup de personnes, cet âge rime avec joie, bonheur, la fête, les premières relations sexuelles, l’envie de découvrir le monde, pour moi, non il rime avec lit, intubation, analyse sanguine, machine, hôpital.
On peut penser que je suis là parce que j’ai pris de la drogue, de l’alcool ou encore parce que j’ai eu un accident de voiture… Mais en fait non, aucune de ses propositions, je suis à l’hôpital parce que j’ai eu le COVID19... Ouais, il fallait bien que j’y passe, il parait d’après les sachants, qu’un moment ou un autre, chaque individu de notre chère terre l’aura.
Lorsqu’il est arrivé dans ma classe, je l’ai eu, et étrangement, je n’avais aucun symptôme d’après les sachants j’étais une super contaminatrice, et oui, d’après eux, j’aurais contaminé toute ma classe et une partie du lycée… Mwais, j’ai beaucoup de mal à croire ces personnes
Oups, je suis vraiment conne, j’ai oublié de me présenter, je suis Maëlys, j’ai dix-sept ans, brune, yeux marron, 1.72 m quarante-huit kg, mes passions, j’aime pratiquement tous les sports, lire, l'informatique... Au lycée, je suis doué dans toutes les matières, un petit génie d’après les profs... Ah oui, pour finir, je suis dans le coma depuis maintenant cinq mois.
Jusqu’au jour…
X
Karine : Déborah, fonce chercher le docteur.
Déborah : oui, j’y vais.
Cinq minutes après
Docteur (sourire) : oh tiens, notre plus belle au bois dormant à enfin ouvert les yeux
Karine : docteur…
Docteur : quoi ? Qu’est-ce que j’ai encore dit ?
Karine : elle est mineure docteur.
Docteur : il va falloir, vous calmez, j’ai juste dit belle au bois dormant, il n'y a rien d’ordre sexuelle là-dedans.
Karine : on vous surveille…
Docteur : ouais, je sais... Bon passons aux choses sérieuses, il faut contacter ses parents pour annoncer la bonne nouvelle, contacter l’hôpital de Valenciennes pour tenir au courant nos collègues et je veux qu’on lui fasse passer une batterie d’examens.
Karine : oui docteur
Moi (voix faible) : non
Karine : ne parle pas, ne force pas, tes entre de bonnes mains, tu reviens de loin, nous allons appeler tes parents.
Docteur : ne vous en faites pas mademoiselle… Faites-lui passer un scan. Et rajouter une prise de sang (il regarde sur le côté du lit.) les urines sont propres… bonne chose, rappeler moi lorsque ses parents et examens seront prêts
Karine : oui, docteur (il sort de la chambre.) repose toi, je dois te poser quelques petites questions, comment t’appelles-tu ?
Moi : Maëlys, dix-sept ans, de Valenciennes, mes parents sont Stéphanie et Marc, RH et fonctionnaire, d’après vos accents, je suis dans le sud de la France et je déteste les hôpitaux et les médecins…
Karine : on dirait que tu n’as pas de difficulté, nous sommes à Bordeaux, tu as été transféré, Valenciennes ne pouvait pas te garder, nous allons te conduire pour faire des examens.
Moi : je suis fatiguée…
Je m’endors immédiatement
Lorsque je réouvre les yeux, ma mère est assise dans un fauteuil à côté de moi, je bouge un peu, elle se réveille en sursaut
Maman : ohh mon dieu
Elle me saute dessus en pleure.
Moi : ça va maman, ne me sert pas aussi fort.
Maman : pardon, mon cœur, mais tu nous as tellement fait peur... (elle se lève pour aller dans le couloir.) Infirmière, ma fille est réveillée.
Docteur : ah bien (il regarde un dossier.) je suis médecin depuis vingt-deux ans, c’est la première fois que je vois une patiente qui était dans un coma revenir aussi vite
Maman : ma fille est forte. (sourire)
Docteur : je pense qu’il faut encore faire passer des examens pour mieux comprendre sa situation.
Moi : non
Docteur : désolée, mais je m’adresse à votre mère.
Moi : alors déjà lorsqu’on a un peu de politesse envers une personne, on s’adresse aussi à elle, je sais très bien que pour vous les pseudo docteur, nous ne sommes que des numéros, et un zéro en plus sur votre carte bancaire, je ne vais pas vous permettre de vous faire construire une piscine sur le dos de la sécurité sociale (Le docteur me regarde sans dire un mot, bouche bée.) donc si je vais bien comme vous le dite, je veux savoir quand je sors de cette putain d’enfer
Papa : on dirait que ma princesse est enfin réveillée.
Moi : papa (sourire)
Papa : pardon mes princesses, mais je devais finir un truc urgent, alors pourquoi je t’entends gueuler jusqu’en bas de l’hôpital ? (sourire)
Moi : ils veulent encore me garder.
Docteur : monsieur, je pense que nous devrions sortir pour parler plus tranquillement (il regarde l’infirmière.) appeler le docteur Samuel, pour une évaluation, veuillez me suivre monsieur.
Papa : non, si vous avez quelque chose à dire vous le fait devant ma fille et ma femme
Docteur : bon comme vous voulez, je pense qu’il faut qu’on garde votre fille encore quelques jours pour comprendre pourquoi elle sait00000 rétablie aussi vite.
Papa : comprendre, oui bien sûr
Docteur (sourire) : je suis content de voir que nous pouvons nous entendre monsieur.
Papa : est-ce que Maëlys à un souci de santé ?
Docteur : non, elle va très bien, voilà pourquoi nous voudrions qu’elle reste pour comprendre pourquoi.
Papa : ah oui, le médecin veut comprendre pourquoi elle va mieux, oui bien sûr, lorsque nous avons été contaminer par le covid, l’assurance-maladie, voulait aussi comprendre pourquoi Maëlys a pu contaminer autant de personnes … on nous a casser les couilles pour faire des prises de sang, nous avons répondu à des questions plus connes les unes que les autres, lorsque j’ai communiqué à l’assurance qu’elle est dans le coma, le connard, que j’ai eu à trouver a me dire qu’après toute les personnes qu’elle a pu contaminer cela n’est juste qu’un retour des choses, alors non, notre fille va sortir et si vous voulez que nous allions en justice, aucun problème, vous serez le suivant sur notre liste...
Moi : bim dans ta gueule (je rigole.)
Docteur : nous allons garder votre fille une semaine en surveillance, vous allez pouvoir la récupérer.
Moi : une semaine
Papa : après, tu sors mon cœur, sinon ils auront la visite de nos avocats...
Pendant cette semaine qui n’en finisse plus, j’ai eu le droit à des visites d’interne, différents docteurs, et sans oublier les rates de la médecine, les psy
Bref
Le jour J est enfin là.
Maman : voilà mon cœur, nous avons fini de faire les papiers… Et j’ai pu échanger avec ton psy… Tu n’as pas pu résister.
Moi : tu me connais maman, tu sais bien que tout ce qui tourne autour de la médecine, je ne supporte pas (je regarde le couloir.) merci pour mon phone, je crois que je serais devenu folle.
Maman : le psy dit que tu devrais suivre des séances
Moi : oh le fils de pute... Je savais que j’aurais dû le balancer dans les escaliers hier.
Maman : Maëlys...
Moi : oui, pardon
Maman : tu sais bien qu’il y a trop de témoins dans un hôpital et tout le monde sait que tu étais avec lui en séance.
Moi : oui, tu as raison, tu as plus l’habitude que moi.
Maman (sourire) : je suis plus vieille mon cœur, mais chute ton père.
Papa : qu’est-ce que les plus belles femmes du monde peuvent encore comploter ?
Moi : l’annexation du monde (sourire)
Papa : tu nous as vraiment manquées. (il me prend dans ses bras.)
Moi : oui, terriblement (il pousse mon fauteuil roulant, les portes de l’ascenseur s’ouvrent.) aller à jamais
En cinq minutes, nous sommes à la voiture, on attend papa qui est parti reconduire le fauteuil.
Maman : tu as hacker l’hôpital ?
Moi : oui, en une minute, les sécurités sont à chier, tu n’imagines pas.
Papa : allées mauvaises troupe, on rentre, je suis sûr que tu as hâte de rentrée
Moi : oui, mon lit me manque, on dirait que j’ai dormi sur un lit en béton.
On quitte la place de parking, nous passons devant un groupe d’infirmière…
Karine : elle est enfin partie cette garce.
Déborah : oui, pas trop tôt
Je suis dans la voiture, j’entends tout, je passe la tête par la vitre.
Moi : oh la pétasse (elle tourne la tête vers moi.) l’un de vous deux est cocu (je regarde Karine.) ton mec baise avec Déborah
Je rentre dans la voiture et je rigole.
Papa : tu as rentré sur le portable ?
Moi : moi ? Oh non, papa, (sourire) c’est interdit, je suis une gentille fille (sourire)
Il ferme toutes les fenêtres.
Papa : si je te donne un nom, tu peux le retrouver, on n’arrive pas, et son avocat ne veut rien nous dire.
Moi : il te le faut pour quand ? (sourire)
Papa : j’ai une équipe dessus qui a beaucoup de mal, le mec est pire qu’une anguille, on a essayé de le loger, impossible.
Moi : pas de soucis, je te fais ça rapidement, tu me donnes les infos en rentrant
Papa : merci mon ange
Je prends mes écouteurs pour me plonger dans mon monde.
Je plonge dans un long sommeil, pour être franc, je réouvre les yeux lorsque nous arrivons à la maison.
Maman : enfin à la maison
Moi : déjà
Papa (sourie) : tu as dormi pendant tout le trajet, d’après le doc, cela serait normal.
Très vite, j’ai fait la recherche pour mon père, quelques jours après le mec a été arrêtés chez un de ses plans Q.
Quant à moi, je reprends mes habitudes.
La vraie vie reprend son cours.
À suivre.
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