Me voilà devant mon écran.
La chambre est aussi noire que mon esprit.
Alors, je réécris.
Cela fait bientôt deux années que je n'écris plus autant.

L'exercice n'est difficile que pour une âme joyeuse.
La mienne ne l'est plus.
Moins vivantes, les rimes sont devenues moroses.
Moins élégantes, les paroles sont crues.

Où est donc passé mon lyrisme juvénile ?
Celui du romantisme qui, autrefois, me possédait.
Où sont donc passées mes métaphores,
Mes césures, mes assonances et allitérations ?

Moins colorée, ma poésie me ressemble.
Celle d'un garçon désemparé,
Regardant la vie partir en fumée.
Mes doigts en tremblent.

Voilà, je réécris.
Les belles formules reviendront
À mesure que ma tristesse réapparaîtra ;
À mesure que la Mort, aux portes de mon cœur, toquera.